Jared James Nichols ? Si vous aimez le Nugent des 70's, MOUNTAIN, GRAND FUNK, JAMES GANG et plus généralement le Hard / Heavy Rock made in seventies vous êtes au bon endroit !
Sorti de nulle part en 2015, notre ami a depuis bouffé de la route, gagné des tatouages de routiers, du poids et a changé de bassiste. Grâce à YouTube et à ses démos de guitares, ainsi que sa jovialité communicative il a aussi gagné beaucoup de supporters.
Ici, il s’agit de son troisième album : généralement le premier est un best of de toutes les années de préparation, le second recycle les mêmes idées (souvent celles qui n’ont pas été retenues pour le premier) et le troisième quant à lui montre de quel bois se chauffe l’artiste ; en gros pas de morceaux de rab’ du passé, faut retourner au charbon et on voit si la route, etc… a été bénéfique ou pas !

En plus quand tu sors un album éponyme c’est que tu veux bien enfoncer le clou et taper du poing sur la table ! Ayant eu un grave accident, qui a nécessité pas moins de seize vis dans son bras droit, cet album est aussi celui du retour face au destin, un temps capricieux !
Bon déjà on remarque avec la pochette (qui fait un clin d’œil à "Orange Mécanique") que notre ami a toujours les crocs ! Dans le clip du "Down The Drain" on le voit au bar boire des coups après sa presta avec ses musiciens et …..on y croit. Il n’a pas l’air d’avoir chopé le melon, sa gratte est toujours grasse et teigneuse. Droit dans ses bottes, notre ami ne s’est pas vendu et reste pur comme à ses débuts (c’est l’idée du clip). Les disques ne se vendent plus ou quasiment plus, donc on évite la recherche absolue du single tel qu’on pouvait l’avoir dans les décennies précédentes.

Par rapport au superbe premier opus, ici le son s’est bien alourdi et l’influence des premiers SABBATH est bien palpable : "Bad Roots" , "Hard Wired","Hallelujah".
Cette idée SABBATHienne , matinée de SOUNDGARDEN est aussi présente sur le morceau plus calme "Shadow Dancer" ou sur le magnifique "Down The Drain". "Skin n’Bones" déchire tout. La voix, ici, est bien mise en avant. Déjà sorti sur un E.P précédent cet album, il eut été fort dommage de la laisser de côté ! On peut noter d’ailleurs que tous les titres de ce mini-album se retrouvent ici !

En hommage à son père décédé on a, en mode plus posé "Out Of Time" qui a coup d’effet Leslie au début fait un peu, beaucoup psychédélisme ….tout en restant bien couillu quand même ! Sinon "Long Way Home" fait office de ballade, mais bien burnée ! Ce n’est pas POISON non plus !
"Easy Come Easy Go" (non ce n’est pas le titre de WINGER) fait un peu penser à BLACK KEYS pour le riff et dépote grave ! Putain de solo gavé de larsens dans la tradition de Gibbons ou surtout du Nuge de la belle époque ! Ce fameux solo, tout comme le reste de l’album ayant été enregistré sur bandes analogiques (donc pas de triche) et en condition Live on a un son bourré d’énergie et vivant.
BPMF : Blues Power Mother Fucker ! C’est ça qui est inscrit sur la batterie, c’est ça qui coule dans ses veines et c’est du bon ! En parlant Blues," Good Time Girl "nous offre une belle démonstration de son vibrato personnel.

Cet album n’est pas là pour révolutionner quoique ce soit mais putain il fait du bien ! Pour tous ceux qui sont obligés de chercher des vieux Lives (pirates ou pas de GRAND FUNK, MOUNTAIN, NUGENT) en espérant toujours un graal on peut enfin les laisser se reposer un peu et profiter de Nichols ! Ce mec c’est la relève et sa jeunesse fait qu’il va pouvoir nous enchanter pendant un bon moment s’il continue comme ça !

Morceaux préférés : "Down The Drain", "Easy Come Easy Go", "Skin N’Bones", "Out Of Time".