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RAP METALCORE  |  STUDIO

Lexique metalcore
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2016 Lifelines
2019 Trauma
2022 True Power
 

- Style : Crown The Empire, Linkin Park, Hollywood Undead, Bring Me The Horizon

I PREVAIL - True Power (2022)
Par KOL le 7 Janvier 2023          Consultée 1452 fois

Les chaises d’écoliers étaient disposées l’une à côté de l’autre, une quinzaine environ, formant un cercle quasi-parfait dans une salle aseptisée. La luminosité était plutôt forte, malgré le néon qui vacillait au-dessus de ma voisine de gauche. À 90 degrés sur ma droite était assise Catherine, qui animait cette session de l’AMA, l’Amicale des Metalleux Anonymes. Après un long monologue de Luco, un Thrasheux d’à peine trente ans qui nous avouait trouver que METALLICA était mort après "Kill 'Em All", je sentis que l’attention se portait subitement vers moi, le petit nouveau et émergeait alors de mes ineptes pensées. « Pardon ? », demandais-je ? Cathy (oui, c’est son petit nom) répéta sa question, me demandant la raison de ma présence. Je pris un soupir et me lançais : « Je suis amateur de Metalcore ».

Voilà le genre de cauchemars qui revient me hanter nuit après nuit, par la faute de groupes comme I PREVAIL, qui a discrètement commis son méfait l’été dernier alors que certains d’entre nous vaquions à de futiles (mais néanmoins plaisantes) occupations. Souhaitaient-ils passer inaperçu et éviter de passer au travers des fourches caudines de NIME ? Ce serait bien mal nous connaître, et j’avais les petits gars bien à l’œil depuis un certain temps, du fait de la magie des playlist aléatoires des plateformes de streaming. Si ma quête ultime reste bien de réhabiliter ce genre trop souvent dénigré (le dernier MALEVOLENCE ayant même fini en Sélection sur le site), I PREVAIL n’apportera aucune eau à mon moulin et viendra à nouveau desservir cette cause qui est mienne, tant ce "True Power" est une caricature de ce pour quoi ce genre est honni et tant conspué parmi notre communauté.

L’album est en effet affligeant. Notez bien ce terme, car je vais devoir aller puiser dans de nombreux dictionnaires de synonymes en ligne pour achever cette chronique et éviter les répétitions. Précisons à toutes fins utiles que j’ai hésité avec indigent, mais le mot reste un peu soft par rapport à ce que je ressens à l’écoute des 15 tracks composant ce disque. Oui, 15. Parce qu’en plus, l’opus est gavé jusqu’à la gueule. Ils auraient au moins pu écourter le supplice. Pour faire simple, la musique délivrée ici est le fruit d’une copulation malsaine entre du mauvais LINKIN PARK, du HOLLYWOOD UNDEAD raté, et du BRING ME THE HORIZON sans le sens des mélodies que les Anglais savent parfois nous offrir. En résumé, un naufrage absolu.

Les parties rappées sont franchement navrantes de banalité et ne délivrent aucune énergie, là où elles sont a contrario censées en apporter. Le flow lorgne parfois vers du R'n'B de supermarché, ce qui n’est pas très sympathique envers le DJ de chez Edouard Leclerc. Mais le pire du pire, ce sont ces chorus baveux, dégoulinants de guimauve, qui me laissent sans voix. Alors tu peux rajouter tous les arrangements du monde, toutes les couches de production modernes et puissantes, si c’est pour faire ça… Emballer un étron fumant dans une jolie pochette cadeau n’en fait pas une reluisante étrenne pour autant.

L’écriture est en mode pilotage automatique, mais nul besoin d’attacher sa ceinture, il n’y aura pas de turbulence. Aucune surprise dans les chansons, qui se déroulent de manière (malheureusement) prévisibles. Les breaks sont là où ils sont sensés se trouver, les refrains idem, pas de pont surprenant, aucune idée créative n’émerge réellement du carnage.

Alors si vous êtes de la famille des optimistes, si vous dites « OUI » à la vie et au chant des oiseaux, vous trouverez bien ici et là trois ou quatre pistes écoutables, soyons honnêtes deux minutes. Par exemple, "FWYTYK", essentiellement rappée, pourra faire mouche chez les amateurs d’HOLLYWOOD UNDEAD, le final étant constitué d’un bon breakdown à casser des cervicales. "Long Live The King", part de son côté sur un riff bien lourd, laissant espérer un brin d’agressivité, même si le titre ne tient pas ses promesses sur la longueur. Ou "Choke", meilleur morceau de ce LP. Rythmique saccadée, basse slappée bien énervée, bonne complémentarité sur le chant et pour une fois, un refrain ne sombrant pas dans la mièvrerie : le groove est là. I PREVAIL est donc capable de faire de la bonne musique, ce qui à mon sens rend d’autant plus inacceptable la bouillie précédemment servie. On se dit alors presque que la machine est enfin lancée, on espère s’être planté, et patatras. "The Negative" déboule pour casser nos espoirs et les éparpiller façon puzzle. Le pire, c’est que ça sera toujours mieux que l’infamante "Closure" qui suit. Indécrottables, tout comme les paroles juste destinées à des ados en crise existentielle (écoutez la balade au piano "Doomed" si vous ne me croyez pas : « everybody sings like there's no tomorrow until the music stops »).

Avec "True Power", I PREVAIL réussit l’exploit de faire moins bien que "Color Decay" de The DEVIL WEARS PRADA, déjà fort peu mémorable. Je ne peux donc qu’arrondir mon 1,5 à la baisse, malgré quelques efforts, afin de conserver une certaine cohérence dans ma notation. Et dire que le combo connaît un certain succès aux US… Si l’on souhaite bouffer du Metalcore de qualité, mieux vaut généralement se tourner vers la scène Britannique, bien plus créative et efficace en la matière.

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   KOL

 
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- Brian Burkheiser (chant clair = burn)
- Eric Vanlerberghe (chant)
- Steve Menoian (guitare, basse)
- Dylan Bowman (guitare)
- Gabe Helguera (batterie)


1. 0:00
2. There’s Fear In Letting Go
3. Body Bag
4. Self-destruction
5. Bad Things
6. Fake
7. Judgement Day
8. Fwytyk
9. Deep End
10. Long Live The King
11. Choke
12. The Negative
13. Closure
14. Visceral
15. Doomed



             



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