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2016 Lifelines
2019 Trauma
2022 True Power
 

- Style : Crown The Empire, Linkin Park, Hollywood Undead, Bring Me The Horizon

I PREVAIL - Trauma (2019)
Par KOL le 5 Mai 2023          Consultée 529 fois

Si donner une seconde vie aux objets fait aujourd’hui partie d’un tendance vertueuse liée à l’économie circulaire et au développement durable, je vous avoue qu’il m’est personnellement difficile de proposer une deuxième chance à un groupe ayant pondu une bouse d’une telle ampleur que "True Power", sorti en catimini pendant la période estivale 2022. Enfin, pas si discrètement que ça parce qu’entre temps, je constate qu’I PREVAIL continue de monter en rang dans les running-orders des festivals prévus cet été. C’est donc qu’il y a un public pour cela, et je me garderais bien de juger les goûts des uns et des autres, même si je ne manquerai pas de le faire concernant la musique proposée. Ne souhaitant paraître ni condescendant, ni même pire, élitiste, il est donc de mon devoir de creuser un peu l’antre de la bête et de voir ce qu’elle a dans les intestins, à part l’étron piteusement sorti en 2022.

Voici donc son prédécesseur, "Trauma". Pourquoi le choix de cet album plutôt qu’un autre ? Je crois moi que la question, elle est vite répondue : il y a (au moins) un titre qui a un moment a su me séduire, lui ayant même apposé un petit cœur iconique sur mon application favorite. Peut-être étais-je saoul ou saisi de convulsions spasmodiques, car impossible de me rappeler de la chanson, mais "Bow Down", l’opener de ce second LP de la formation Ricaine était bien parvenu à m’arracher un peu d’amour virtuel. Ne comptant que sur mon courage et ma détermination, me revoici donc avec I PREVAIL, combo de Rap Metalcore US, qui sévit depuis bientôt dix ans sur les ondes.

La formule, vous la connaissez sans doute, mais difficile de couper à un petit rappel des (mé)faits : des riffs basiques et puissants, dont l’efficacité est renforcée par une production gavée de seaux de protéines et d’intenses séances avec Ragnar le Breton, des couplets pseudo-rappés par-ci, gentiment hurlés par-là (mais pas trop, hein, faut pas non plus faire fuir le chaland, juste lui donner une petite sensation d’interdit), des chorus sirupeux à faire vaciller un diabétique, un format radio-friendly avec des titres calibrés autour des trois minutes pour plaire aux stations américaines, une originalité proche du néant et la sensation d’avoir déjà été confronté mille fois à la même soupe. N’en jetez plus, la (sous)coupe est pleine.

I PREVAIL ne déroge donc pas à la règle, et ne propose aucune variation sur ce même t’aime (pas des masses). Soyons très clairs sur le sujet, la duperie ne faisant pas partie de la charte nimienne que nous, chroniqueurs débutants comme avertis, avons signée lors de cérémonie d’intronisation devant le Grand Maître du Metal. Tous ces éléments font donc partie intégrante de la base sur laquelle s’appuie le combo pour conquérir les foules. L’option balade, non fournie avec le package initial, étant fortement prisée par les springbreakers américains, n’ayez aucun doute quant au fait que la formation du Michigan l’ait proprement souscrite, d’autant que celles-ci se montrent parfaitement insipides, voire infectes si l’on souhaite œuvrer dans la plus grande subjectivité (ce qui est évidemment mon cas, est-il bien utile de le préciser). Si "Every Time You Leave" est juste mauvaise, "Let Me Be Sad" s’avère tout simplement à la limite de l’audible. Comme me l’a confié Madame Kol à l’issue du disque : « C’est à la fois trop violent et pas assez, la voix Thrash me pète les oreilles et le reste me fait chier ». Oui, Madame Kol a parfois des avis assez tranchés…

Si vous êtes encore là malgré tout, j’imagine que vous avez soit beaucoup de temps à perdre, soit des penchants masochistes, soit qu’il subsiste en vous une âme d’adolescent qui s’offre de temps à autres un petit plaisir coupable. Si vous faites partie de la première catégorie, il y a bien mieux à faire que de parcourir les délires d’un musicien raté se vengeant à l’aide de sa pauvre plume sur des artistes ayant pour leur part accompli quelque-chose de leur vie. Dans le second cas, je ne pourrais malheureusement rien pour vous, si ce n’est vous inviter à vous coller en boucle "Amo" de BRING ME THE HORIZON dans les esgourdes. Remarquez que "Trauma" par certains aspects lui ressemble beaucoup. Enfin, si vous portez toujours des Chuck Taylor montantes ou des Docs malgré les 45 piges passées, peut-être trouverez-vous un certain charme à quelques titres de cet album.

En effet, "Bow Down" tape quand même pas mal, je n’étais donc pas épileptique lors de ma première écoute. La chanson m’évoque d’ailleurs le "Mantra" des Anglais précités. "Gasoline" et "Deadweight" font également bien le boulot, dans un genre ultra-balisé et assez aseptisé, certes, mais indubitablement efficace quand I PREVAIL choisit de privilégier l’action à la masturbation. Dans un style complètement opposé, "Paranoid" tire le meilleur des ambiances R&B que le groupe se plaît tant à nous servir alors que l’appétit n’est pas là. Définitivement pas mon mets favori, mais il faut avouer que ça fonctionne comme un bon vieux HOLLYWOOD UNDEAD, les arrangements étant pour une fois une valeur ajoutée bienvenue. Je reconnais d’ailleurs sans peine les talents du maquilleur en chef (Tyler Smyth), parvenant sur certaines pistes à transcender le matériau de base comme un camion volé.

Bref, il y a à boire, à manger, et à vomir sur "Trauma". Incontestablement supérieur à "True Power" du fait de mélodies un peu plus digestes, le constat n’en reste pas moins intrinsèquement négatif et il me faudra beaucoup de courage pour m’attaquer à leur essai séminal et ainsi boucler leur discographie exhaustive à ce jour, avant d’espérer passer la main à un futur chroniqueur naïf qui se laissera induire en erreur par un ou deux bons morceaux, comme ce fut mon cas. Pray for me.

Morceaux écoutables : "Bow Down", "Gasoline", "Deadweight", "Paranoid".

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- Brian Burkheiser (chant clair)
- Eric Vanlerberghe (chant)
- Steve Menoian (guitare, basse)
- Dylan Bowman (guitare)
- Gabe Helguera (batterie)


1. Bow Down
2. Paranoid
3. Every Time You Leave
4. Rise Above It
5. Breaking Down
6. Doa
7. Gasoline
8. Hurricane
9. Let Me Be Sad
10. Low
11. Goodbye (interlude)
12. Deadweight
13. I Don't Belong Here



             



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