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2023 Negative Energy
 

- Style : Bleed From Within, Employed To Serve, Void Of Vision, Ten56.

VEXED [UK] - Negative Energy (2023)
Par KOL le 31 Juillet 2023          Consultée 1568 fois

Avec ce second LP, VEXED m’a littéralement roulé dessus comme un poids-lourd de 33 tonnes écraserait une fourmi. Aucune trace de frein à chercher sur le bitume, et pas plus de restes sanguinolents, l’ensemble ayant été purement et simplement désintégré au contact de la chose. Je n’étais pas prêt, tout simplement, n’ayant rien vu venir, ni de près, ni de loin, et reste groggy devant la lourdeur du choc. Mais comment diable vais-je pouvoir retranscrire à nos fidèles, mais néanmoins pointilleux, lecteurs l’expérience "Negative Energy" ?

Déjà, ça ne ressemble pas à grand-chose que vous ayez déjà entendu dans votre vie, à part sans doute Anima (qui me susurre éventuellement un XOTH à l’oreillette). Mélange abouti de genres a priori antinomiques, le combo anglais ne se contente pas d’apposer des parties hétérogènes les unes après les autres, mais parvient au contraire à créer un "truc" nouveau en s’appuyant sur des influences Electro-Indus, Djent, Nu Metal, Deathcore et Hardcore. J’en oublie sans doute au passage, mais c’est pour vous donner une idée du chaos dans lequel VEXED vous plonge dès la piste d’introduction ("PTSD", ou Post-Traumatic Stress Disorder du nom du syndrome dont souffrent généralement les soldats de retour du front, pour les néophytes). Celle-ci aurait encore mieux porté son nom si elle avait figuré en guise de conclusion, quand bien même elle instaure l’angoisse et annonce les futurs débats avec à-propos. Car il va en falloir, des séances de psychanalyse, tant pour les protagonistes principaux que pour ceux qui se laisseront tenter suite à la lecture de cette chronique. Prévoyez de liquider votre PEL, vous en aurez besoin.

"Negative Energy" est un cauchemar, au sens propre du terme. Autant, dans la plupart des cas, écouter des musiques sombres et dépressives peuvent procurer des sentiments opposés, apportant une forme de quiétude face à l’abrutissement de l’agression sonore et de la brutalité des courants les plus extrêmes, autant je préfère vous prévenir, ce disque ne vous apportera nul répit, ni quelconque apaisement. Il est indispensable d’éprouver des penchants masochistes pour s’infliger une telle souffrance, partagée sans pudeur par Megan et sa bande. Et si d’aucuns seraient tentés d’effectuer une hasardeuse comparaison avec le très surcoté SPIRITBOX ou, un cran au-dessus musicalement parlant, JINJER, je vous invite à prendre les clés du camion cité en préambule et à venir les éparpiller aux quatre vents. Ils n’ont visiblement aucun goût et ne méritent que mépris et représailles.

Car il ne suffit pas de posséder dans ses rangs une hurleuse de talent pour produire du bon son. Il ne suffit pas de teaser du MESHUGGAH ou autres musiques algorithmiques pour se donner un genre. Il ne suffit pas de bénéficier d’une production colossale pour concevoir un univers aussi dérangeant, dissonant, malaisant, et malgré tout assez puissant pour renverser un pit en un battement de cil. VEXED parvient à tirer le meilleur de ses atmosphères tout en massacrant tout sur son passage, appuyé par des textes d’une noirceur frisant avec un nihilisme des plus sincères, en témoigne "There’s No Place Like Home" et son "My faith in Humanity is shot I can't believe how desperately I held onto a childish dream, the reality is no one really cares how much you've lost"

Le "Breathe, just breathe" hurlé à pleins poumons en pleine "Panic Attack" suffocante en est l’une des plus éclatantes illustrations. Lorsque l’on joint à ce point le fond et la forme, on s’approche franchement du génie, ou de la folie absolue, c’est selon. Cathartiques, les paroles de "We Don’t Talk About It" ne retiennent ni coup ni fausse décence pour évoquer les abus subis lors de l’enfance ("We don't talk about it, Suppress it, forget it, If I speak up I'll regret it, (…) I apologize I think I've said too much"), conférant au morceau une authenticité dérangeante qui résonne longtemps après l’écoute. Megan Targett growle, crie, chante parfois come Gwen Stefani (NO DOUBT), éructe et met à l’amende la quasi-totalité des vocalistes féminines de la catégorie, offrant à son écriture la puissance à la hauteur de ses paroles ("it’s kill or be killed…"). Jonathan Davis (KORN) n’est parfois pas bien loin, dans sa capacité à rythmer ses lyrics, à enquiller couplets et refrains, à partager ses traumatismes et autres névroses.

Musicalement, la palette sonore est très fortement trafiquée, les amateurs de sons bruts en seront pour leurs frais. Ça triture, ça bidouille dans tous les sens, ça traverse 700 couches synthétiques, mais reste puissant et au service du message et à l’intention sincère des Britanniques. Alors, certes, on pourra reprocher une certaine répétition des schémas, des sons, la formule ayant tendance à se montrer légèrement redondante sur la durée… Jusqu’au trois dernières pistes. Si "DMT" et plus particulièrement "It’s Not The End" nous permettent d’entre-apercevoir une issue à l’hallucination, osant même jusqu’à proposer un solo très 80’s incongru (mais néanmoins témoignant du niveau technique intrinsèque des zikos), "Nepotism" a vite fait de (re)mettre les choses au point, ponctuant l’opus comme il avait commencé, dans une noirceur lugubre et offrant peu de place à un quelconque optimisme. L’agencement de la tracklist est ainsi exemplaire, et le disque SE DOIT d’être consommé dans l’ordre et dans son intégralité, pour en saisir la substantifique moelle.

"Negative Energy", dont le final pourra évoquer des réminiscences de son prédécesseur, "Culling Culture", pousse le curseur deux/trois crans plus loin, indubitablement. De la chrysalide s’est échappée une mante religieuse et VEXED y passe réellement un cap, s’extrayant de la masse et de toute forme de hype, avec une classe incontestable. Puissent-ils trouver un quelconque salut dans une forme de reconnaissance, car comme l’annonce la sinistre voix off sur "PTSD", "Recovery is a long and difficult process".
Tu m’étonnes…

Note réelle : 4,5/5.

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- Megan Targett (chant)
- Jay Bacon (guitares)
- Willem Mason-geraghty (batterie)
- Meyrick De La Fuente (basse)


1. Ptsd
2. Anti-fetish
3. We Don't Talk About It
4. X My 3 (hope To Die)
5. Panic Attack
6. Lay Down Your Flowers (ft. Lochie Keogh Of Alpha W
7. There's No Place Like Home
8. Extremist
9. Default
10. Trauma Euphoria
11. It's Not The End
12. Dmt
13. Nepotism



             



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