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PROGRESSIVE MELODEATH  |  STUDIO

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2020 Glow
 

- Style : Be'lakor, Dark Tranquillity, Insomnium, In Mourning, Omnium Gatherum, Opeth

COUNTLESS SKIES - Glow (2020)
Par KOL le 26 Octobre 2022          Consultée 951 fois

Il faut reconnaître que le streaming a du bon. Loin de moi le souhait de lancer un débat perdu d’avance sur le sujet, tant il est vrai que la rémunération des artistes est en effet tristement ridicule, a fortiori vis-à-vis des protagonistes de notre univers fétiche. La répartition des abonnements payants est faite au pro-rata des écoutes mondiales et non de ce que l’on écoute soi-même. Notre genre étant ultra-minoritaire, si je paie 15€ par mois, il est fort probable que la somme soit majoritairement reversée à Beyoncé & Co., déduction faite de la part que se garde la plateforme. Système totalement injuste, car j’achetais auparavant des disques et finançais ainsi des familles musicales moins mainstream. C’est ainsi, et il est de la responsabilité de chacun de compenser cette iniquité profonde en CD/vinyles, merchandising, et autres places de concert. Mais je m’égare…

Je disais donc qu’il y avait malgré tout de bons côtés, pour nous, auditeurs. Et notamment celui de découvrir de nouveaux venus via les playlists automatiques, générées par ses propres écoutes (et de savants algorithmes sans aucun doute eux aussi biaisés). J’étais ainsi tombé sur COUNTLESS SKIES par hasard, m’y était arrêté un instant, avant d’oublier d’y revenir. C’est l’un de nos lecteurs, à travers la Boîte À Demandes, qui a rappelé la formation à mon bon souvenir. L’occasion idéale pour moi de creuser le sujet et d’y apporter une attention amplement méritée. Formé au UK à la fin des années 2000, le groupe sort son premier EP éponyme en 2014 avant d’enchaîner avec 2 LP, "New Dawn" deux ans plus tard, et donc ce "Glow" qui nous intéresse ici en 2020. Décrire en quelques mots la musique du combo anglais est chose peu aisée tant elle est ambitieuse, mais on peut en donner un aperçu simplement en expliquant la provenance de son nom. Il s’agit en effet d’un titre de BE’LAKOR, référence Melodeath australienne, dont l’œuvre est d’ailleurs globalement sous-représentée sur NIME (mais que font les chroniqueurs, ‘dediou !).

Malgré de multiples écoutes, j’ai depuis lamentablement procrastiné pour rédiger cette bafouille, usé moult brouillons (c’est une image, hein ! On peut être un site web 0.2, on tape quand même nos chroniques sur ordinateur), et inlassablement recommencé. Il faut dire que l’œuvre présentée est loin d’être immédiate. Si le style apparaît au premier abord assez classique, les sept tracks composant l’album sont toutes le fruit d’une recherche marquée, que l’on parle de songwriting ou de production. Il est donc difficile de retranscrire une opinion argumentée sans laisser infuser ce son un certain temps.

Ce qui marque d’emblée, c’est l’atmosphère relativement lumineuse de l’ensemble, ce qui est peu instinctif au sein d’un genre qui tend généralement à insister sur un registre d’alternance tristesse/colère. Cette ambiance générale est d’ailleurs parfaitement restituée par l’artwork qui illustre à merveille le ressenti global à l’issue des 45 minutes de la galette : aérien. Point de misérabilisme chez COUNTLESS SKIES ! Si les chansons peuvent rappeler certaines périodes d’INSOMNIUM voire d’IN MOURNING, celles-ci restent globalement bien plus positives, portées par l’orchestration et l’une des voix « bigger than life », qui pourra évoquer chez certains le timbre de Devin TOWNSEND.

Parlons-en de ce chant d’ailleurs, relativement équilibré entre le death de Ross King et le clair délivré par Phil Romeo, le bassiste. J’avoue que ce dernier est l’un des principaux freins à ma totale adoption de l’album. Loin d’être mielleux comme ce peut être parfois le cas (AMORPHIS, on te voit au fond !), il est au contraire assez cristallin, limite théâtral sur certains passages ("Tempest"), ce qui dénote quelque peu au départ avec l’ensemble, mais constitue également indubitablement une part de l’identité des Britanniques. Ce qui en séduira certains en rebutera fatalement d’autres.

Comme précédemment évoqué, la musique proposée par le groupe est assez complexe, également du fait d’œillades plus qu’appuyées vers le monde Prog, à l’instar de ce qu’OPETH a pu produire par le passé. Pour un chroniqueur peu sensible à la chose comme moi, c’est également une dimension qu’il m’a fallu apprivoiser avec les écoutes. Je reconnais néanmoins que ces variations autour des thèmes mélodiques apportent ce rendu éthéré qui constitue une véritable invitation à un voyage qui ne saurait être autre qu’épique, continuellement appuyé par des chœurs ne lésinant pas à renforcer l’emphase intrinsèque des compositions.

Celles-ci sont pensées et exécutées par des musiciens assez bluffants de maîtrise, que ce soient les voix, les instruments leads (claviers, guitares) ou la section rythmique qui multiplie les prouesses piste après piste sans jamais forcer le trait et sombrer dans une quelconque démonstration. L’ensemble de la prod est d’ailleurs à l’avenant, multipliant les arrangements et les instruments (piano, violoncelle) à bon escient. Les morceaux sont riches en harmonies, et on prendra un pied certain à continuer d’en découvrir de nouvelles à chaque écoute, conférant à l’opus une longévité certaine. Toutefois, ce côté orchestral (comme sur "Summit") pourra irriter quelques aficionados de Melodeath, moi y compris. Less est en effet souvent more, et il m’arrive sur certains titres de saturer lorsque le combo ne mesure pas ses effets. La recherche de l’équilibre est un exercice qui est souvent délicat, et si COUNTLESS SKIES le trouve globalement, ce n’est pas le cas de toutes les pistes.

En revanche, quand ils y parviennent, les Anglais tutoient les sommets, à l’instar de "Zephyr", l’une des pépites de "Glow". Cette chanson est un véritable bijou, déferlement de tempos et de virtuosité sachant susciter une riche palette d’émotions chez l’auditeur sans oublier d’agresser gentiment les tympans au passage. D’une intro aérienne, la formation nous emporte vers des contrées plus agitées, prenant le temps nécessaire pour poser ses ambiances, que celles-ci soient obscures ou mélancoliques, les deux se rejoignant sur un final en guise d’apothéose. Mention très bien également accordée au "Glow : Part III : Reflection" dont certains riffs ne sont pas sans me rappeler DARK TRANQUILLITY.

Note réelle : un sincère 3,5/5, que j’arrondis néanmoins à la note inférieure car NIME est impitoyable. Plus sérieusement, le chant clair lorsqu’il est trop marqué, l’orchestration un chouia poussée et certaines errances progressives m’apparaissent parfois surjouées, mais j’admets facilement qu’il s’agit là sans doute d’une question de goût, plutôt que d’un avis objectif.

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- Phil Romeo (basse, chant clair)
- Ross King (guitare, chant death)
- James Pratt (guitare, chœurs)
- Nathan Robshaw (batterie)


1. Tempest
2. Summit
3. Moon
4. Zephyr
5. Glow : Part I : Resolution
6. Glow : Part Ii : Awakening
7. Glow : Part Iii : Reflection



             



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