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DARK MILLENNIUM - Acid River (2022)
Par T-RAY le 11 Août 2022          Consultée 1631 fois

Décidément, certaines reformations font plus de bien que de mal. On a souvent tendance à brocarder les "vieux" groupes qui remettent le couvert dix, quinze, vingt ans après leur disparition… Mais lorsque ces derniers reviennent avec une idée claire de ce qu'ils souhaitent faire sans pour autant surfer sur la seule nostalgie, il faut le saluer. Alors saluons DARK MILLENNIUM pour ce troisième album studio en à peine plus de cinq ans, depuis sa résurrection de 2016. D'autant que le quintette allemand fait preuve, depuis cette date, d'une régularité dans la qualité, la façon de composer et la cohésion qui font plaisir à entendre. Surtout dans un genre musical - ou plutôt un mélange des genres - facilement casse-gueule.

Oui, la musique qui coule sur cette "Acid River" présente des couleurs similaires à celles de "Midnight In The Void" et "Where Oceans Collide", à savoir un Doom Metal piochant allègrement dans le Death, le Gothique et le Prog', pour un résultat tout aussi concluant, voire un peu plus encore. Obnubilé par le chiffre 7 - les sept langues de lave qu'illustre la pochette quand on la retourne, la durée de chacun des sept morceaux, le jour de sa sortie, un 7 janvier - DARK MILLENNIUM ne compte pourtant pas sur la chance pour happer l'auditeur dans les méandres de sa "rivière acide". Il s'en remet uniquement à sa science de la composition, chiadée, et des atmosphères, souvent énigmatiques.

Plus encore que sur les deux albums précédents, voire plus que sur le culte "Diana Read Peace", les ambiances rendent service à la composition, et permettent de s'immerger encore plus dans les détails musicaux, foisonnants malgré le tempo moyen employé majoritairement sur toute la durée du disque. Les mélodies et arpèges de guitare clean ou de claviers s'avèrent hypnotiques dès cette remarquable entrée en matière qu'est "The Verger". Et leur entremêlement avec les riffs et mélodies de guitare saturée apporte une richesse évidente au morceau. DARK MILLENNIUM a même souvent le bon goût de faire sinuer ensemble instruments clean et instruments saturés, parfois sur la même mélodie, souvent sur deux différentes.

Un procédé que l'on retrouve fréquemment sur l'album, davantage même que les ralentissements progressifs auxquels nous a habitués le groupe de disque en disque et dont un morceau comme "Godforgotten" témoigne. Quand arrive ce troisième titre, tous les ingrédients de la musique de DARK MILLENNIUM ont été goûtés mais l'on n'est toujours pas rassasié, car le quintette allemand sait ouvrir l'appétit de son auditoire comme peu d'artistes du genre. Enfin, ceux qui proposaient une tambouille apparentée sont (très) peu nombreux : j'entends par là les rescapés du Doom Death original, les MY DYING BRIDE, ANATHEMA et compagnie… De tous, toutefois, c'est de Ma Mariée Mourante que le Millénaire Sombre reste le plus proche, tout en étant plus extrême aujourd'hui.

Les vocaux de Christian Mertens contribuent grandement à l'ancrage extrême de la musique de DARK MILLENNIUM. Écorchés mais intelligibles, ils permettent toutefois au groupe de ne pas être "trop" extrême non plus et de permettre aux oreilles les plus imperméables au Metal Extrême de ne pas être rebutées par son style. Tant mieux, d'ailleurs, car les amateurs de Metal Progressif peuvent également y trouver leur compte tant la formation rhénane aime varier les tempi, les thèmes, les mélodies et proposer au sein d'un même morceau un grand nombre de motifs, d'atmosphères et de sonorités différentes.

Plus encore que les deux albums précédents, "Acid River" peut être qualifié de Prog'. Il suffit d'écouter "Death Comes In Waves", sans doute le plus Prog' - et le plus éthéré - de tous les morceaux du disque, pour s'en convaincre. Le Doom est là, certes. Le Death, beaucoup moins. Mais la complexité des structures, elle, est au rendez-vous de la première à la dernière minute. Le style DARK MILLENNIUM n'est toutefois pas dénaturé car l'on retrouve sur ce morceau tout l'attrait du quintette pour le mode mineur, les mélodies désenchantées, les ambiances en clair-obscur… Le côté Prog', toutefois, est également prononcé sur les morceaux les plus "violents" (avec beaucoup de guillemets).

Pourtant, ce cinquième longue-durée reste plus hermétique que son prédécesseur. La faute à l'absence de "tubes" (avec toujours beaucoup de guillemets), alors que "Where Oceans Collide" pouvait compter sur "Diseases Decease" et surtout "Lovers Die", presque radiophoniques avec leur côté Gothique accrocheur, pour séduire une audience plus large. Ici, seul le début de "Godforgotten" s'avère aussi immédiat et cette "radiogénie" (parce qu'on dit bien photogénie et télégénie) disparaît aussi soudainement qu'elle était venue, non sans un certain déconcertement (merci au CNRTL). Ceci ne gêne toutefois en rien la cohérence de l'album, qui embrasse toute sa complexité avec vigueur.

En effet, alors que l'on pouvait reprocher à "Where Oceans Collide" son absence de ligne directrice, celle de "Acid River" est franche et marquée, au-delà même de cette volonté de construction autour du chiffre 7. Car l'on observe, au fur et à mesure que la "rivière acide" coule, une forme de progression d'un début très sombre vers une fin légèrement plus lumineuse. Du moins sur le plan musical, car les textes, eux, ne laissent aucune lueur d'espoir. Mention spéciale à "Godforgotten", "Lunacy" et au joliment titré "Death Comes In Waves" qui donne effectivement l'impression que la mort vient par vagues et que si l'on échappe à l'une, l'autre nous emportera tôt ou tard. Cette "Acid River", elle, parvient à nous emporter dès ses premières mesures et l'on se fait une joie de s'y replonger régulièrement pour mieux s'y noyer.

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- Christian Mertens (vocaux)
- Hilton Theissen (guitare)
- Michael Burmann (guitare)
- Gerold Kukulenz (basse, claviers)
- Andre Schaltenberg (batterie)


1. The Verger
2. Godforgotten
3. Threshold
4. Lunacy
5. Essence
6. Vessel
7. Death Comes In Waves



             



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