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2024 Unversum
 

- Style : Slower, Acid King

DÖ - Unversum (2024)
Par KOL le 30 Décembre 2024          Consultée 652 fois

Au commencement, naquit le Saint-riff. D’une simplicité biblique ou d’une complexité Progressive, celui-ci fonda avec Henry & Peter la vaste communauté du Metôl qui, par-delà les âges et les continents, continue de faire régner terreur et désolation depuis des décennies au sein de l’intelligentsia musicale. Celle-ci, par crainte ou provocation, ira même en guise de désespoir jusqu’à adouber son pire ennemi, les musiques dites "urbaines". Bref, tout commence par le Saint-riff : l’apprentissage de la guitare avec "Smoke On The Water", les premières compositions, la découverte du Rock, l’art peut être aussi évident que complexe, mais il constitue les fondations de notre genre adulé, que l’on soit Thrash, Heavy ou Death.

En l’occurrence, DÖ serait plutôt Doom-mais-pas-que. Disons qu’il est aussi Doom que Stoner ou Sludge, dans un équilibre qui frise le Valhalla pour les amateurs de ces styles qui se rejoignent régulièrement (SLOWER, ACID KING, pour ne citer qu’eux), et qu’il vénère plus que tout le Saint-riff, grâce lui soit rendue pour cela. Près de cinq ans après un "Astral Death Cult" savoureux, les Finlandais nous reviennent avec une nouvelle cargaison de pistes méandreuses et plombantes autant qu’aériennes, car c’est bien cela la marque de fabrique de la formation scandinave : une capacité à construire des labyrinthes rythmiques qui vont aussi bien savoir écraser vos corps qu’élever vos âmes vers des cieux Psychédéliques des plus colorés, à grand renfort d’effets schizo-reverbérés d’un espace flangerisé (l’excellent "Sulfur Incense"). Et si ces associations ne suffisaient pas, les petits brigands de grand-chemins forestiers nous ajoutent par le chant du Maître J'Andrömeda un cri fort original, aussi Death par sa profondeur qu’il s’avère rêche sur son identité Black. Amateurs de lisibilité psycho-rigide et de rangement frénétique dans des cases établies, DÖ n’est pas pour vous, définitivement.

Mais cela fait-il pour autant de la bonne musique, me demanderez-vous à raison. Eh bien, en l’occurrence, clairement oui ! Cosmique, "Unversum" l’est tout autant que son prédécesseur. Il a toutefois l’élégance de ne pas s’adresser uniquement aux consommateurs de stupéfiants, restant à la portée du commun des mortels, Satan soit loué. Point de dérive onaniste de digressions à n’en plus finir, les envolées restent maîtrisées et servent les ambiances délétères et inquiétantes concoctées par le groupe, l’un des points forts de l’opus. Il faut dire que cette propension à s’écouter jouer qu’ont souvent les combos officiant dans le style ont tendance à me gaver comme un canard avant les fêtes. DÖ évite avec maestria cette peau de banane guignolesque, en contenant ses intentions sur trois quarts d’heure pour huit pistes, soit une durée relativement raisonnable (pour le genre) de cinq/six minutes par track.

S’il n’évite pas toutefois sur la durée une certaine forme de répétitivité du fait d’une grande homogénéité des chansons ("Ode To The Dark Matter" un poil unidimensionnel) et d’une production maousse costaude un brin hermétique, le disque possède suffisamment de reliefs pour que la lassitude ne gagne jamais l’auditeur. Les Finlandais n’hésitent pas en effet à insuffler des aspirations épiques à leur morceaux, appuyant la frappe, ouvrant les charleys ou accélérant légèrement la cadence ("Faster Than Life" et sa dénomination goguenarde) sans pour autant briser l’hypnose, les riffs assurant cette continuité envoûtante recherchée. Ils parviennent également à captiver l’attention sur deux-trois chorus ("Call Of The Supervoid", "Nuclear Emperor"), habituellement sacrifiés tels de vulgaires bovidés sur l’autel du Doom.

Impeccablement exécuté, de la section rythmique galopant au rythme d’un pachyderme disparu ("Moldy Moon"), aux saillies guitaristiques qui déchirent les astres tels des éclairs hallucinés, en passant par la voix captivante du bassiste-chanteur, "Unversum" réussit la performance de surpasser "Astral Death Cult" de la tête et des épaules, en ce qu’il se montre plus lourd et moins Psyché. Il ne s’agit peut-être là que d’une question de goût personnel, mais j’y tiens. De toute façon, tout est bon, dans l’cochon ! Gageons que si "Unversum" avait su montrer autant d’inspiration sur la seconde partie de la galette ("Wasted Life Form") que sur la première, il aurait inexorablement fini en sélection, c’est dire à quel point il mérite d’être découvert par les païens de tous bords.

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   KOL

 
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- J'andrömeda (chant et basse)
- Teröid (guitare)
- Kristös (batterie)


1. Call Of The Supervoid
2. Nuclear Emperor
3. Sulfur Incense
4. At The Melting Gaze Of The Origin
5. Ode To The Dark Matter
6. Faster Than Light
7. Moldy Moon
8. Wasted Life Form



             



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