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DOOM/ DEATH ATMOSPHéRIQUE  |  STUDIO

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2024 Blackshift

GHOSTHEART NEBULA - Blackshift (2024)
Par STORM le 15 Décembre 2024          Consultée 167 fois

Je me suis toujours un peu méfié des groupes de Metal qui mettaient en avant leur talent féminin, c’est sans doute un peu moyen de ma part mais j’ai toujours eu un peu de mal avec les voix féminines surtout dans le Doom/ Death mais plus généralement dans le Metal extrême. Concernant ce style que j’affectionne, je ne peux pas dire que 2024 soit l’année de la livraison continue de chefs d’œuvre. Peu de choses me sont restées véritablement dans les oreilles. En tombant sur ce nouvel album de GHOSTHEART NEBULA, je fomentais le secret espoir de trouver de quoi un peu rêver – eu égard à la pochette qui en disait déjà un peu -, et je dois bien dire que je suis rapidement tomber amoureux de ce que j’entendais.

Deuxième album de cette jeune formation italienne, "Blackshift" démarre dans la beauté et ne la quittera plus jamais tout du long de la durée de l’album. Intensément mélodique et mélancolique, cette heure de musique est portée par tout ce qui fait le sel et la suprématie radieuse et ténébreuse du Doom/ Death Atmosphérique : growls profonds, riffs émouvants et hypnotiques, ambiances dentelées créatrices d’une collusion des sens ou de leur saturation et d’une immersion profonde dans l’intimité et/ou l’apesanteur. Et si l’on s’attarde sur cette très belle pochette pleine de sens, nous y noterons l’effet toroïdal des deux personnages qui communiquent pour l’un sa sombreur l’autre sa lumière par des gaz nébuleux aux couleurs du premier EP de GHOSTHERART NEBULA, "Reveries" tout de rouge vêtu, et du premier album émeraude "Ascension". Serait-ce un double se faisant face ? Serait-ce encore deux forces qui s’opposent ou se contractent ?

S’il nous faut détailler ce "Blackshift", sachez que la paire au chant est incroyable. Maurizio Caverzan est doué, sa voix claire, growlée ou vociférante habite les compositions et permet au riffing de s’expandre dans un infini ténébreux. Lucia Amelia Emmanueli quant à elle n’apporte pas que des pointes doucereuses ou charnelles. Sa présence quasi élégiaque saisit au vol des brouillons de rêves, des pensées puissantes. La tessiture de sa voix épelle des sons avec une netteté qui parfois peut faire défaut à d’autres chanteuses. L’alternance ou le jumelage de Maurizio et de Lucia est parfaitement maitrisé et leur jeu respectif est d’une très belle complémentarité et un atout majeur de l'opus.

Il y a du très beau SHAPE OF DESPAIR ou du SWALLOW THE SUN au détour des compositions de ce second album. GHOSTHEART NEBULA semble avoir marier ces deux influences. L’aura de désespoir de l’un se mâtinant à la pesanteur de l’autre. Les compositions de Nicolò Magistrelli (NИ) n’ont pas cet aspect lugubre mais ont cette brume atmosphérique voyageuse me rappelant parfois les très beaux travaux de Sergio González Catalán de RISE TO THE SKY (dont il partage d’ailleurs le même label). Mais GHOSTHEART NEBULA est paré d’une profondeur et d’une densité qui lui est propre, qui fait sa singularité et son charme certain. Jamais trop agressif ni trop suave, les titres de "Blackshift" forment un tout indivisible mais restent chacun l’expression d’une partie d’un voyage démarré depuis les débuts discographiques du groupe. Acmé de l’album, le titre magnifique "Infinite Mirror", beau à tomber, beau à pleurer et à entonner des mots au firmament le regard figé et courageux. La prestation de Lucia est saisissante et nous empoigne le cœur.

Mais je pourrais vous citer l’ensemble des autres titres qui brillent tous d’un même éclat mais dont la réflexion lumineuse diffère. Écoutez aussi "Traces", c’est un titre faramineux en émotions complexes. Mus par les agitations puis par une forme de pacifisme, ce titre souffle du vent et de la poussière stellaire que nous absorbons puis qui nous absorbent. N’oubliez pas de vous remettre "Sunya". Vos neurones indiscrets vous le réclameront c’est une certitude. Ou bien encore la très sombre et quasi Funeral "The Opal Tide". L’équilibre parfait que GHOSTHEART NEBULA trouve dans ce "Blackshift" montre à quel point le groupe est mûr et harmonieux. Définitivement les Italiens m’auront marqué de leur identité géniale et de la puissance émouvante de leurs compostions. Il y a eu quelques bons albums cette année dans le Doom/Death Atmosphérique, je pense au dernier OFFICIUM TRISTE et BLAZING ETERNITY notamment. Les Italiens de GHOSTHEART NEBULA quant à eux ont su développer un album complexe mais parfaitement digeste. Nous pourrions y trouver une trop grande homogénéité mais de ma fenêtre lorsque c’est si beau d’une extrémité à l’autre, et que l’on perçoit que l’on peut s’abandonner hors du temps et de l’espace, je pardonne tout.

Note réelle : 4,5/5.

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- Maurizion Caverzan (chant)
- Lucia Amelia Emmanueli (chant)
- NИ (guitare, claviers)
- Aron Corti (guitare)
- Bolthorn (basse)
- Panta Leo (batterie)


1. Vdb 141 Ic 1805
2. Sunya
3. The Opal Tide
4. Naught, I
5. Infinite Mirror
6. Blackshift
7. Traces
8. Orphan Of Light



             



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