Après avoir sorti deux albums en 2011 et 2013, BLACK SPIDERS a enchaîné les tournées jusqu'en 2016 où le groupe annoncera finalement sa dissolution. Il y aura eu quelques concerts d'adieu au Royaume-Uni jusqu'au Printemps 2017 pour marquer le coup puis silence radio jusqu'en… automne 2020, en pleine pandémie, où BLACK SPIDERS annonce sa reformation avec un nouveau batteur Wyatt "Octopus" Wendels. Le reste du line-up est inchangé.

Le retour aux affaires de BLACK SPIDERS fait franchement plaisir, surtout en cette période si compliquée pour les artistes, je ne peux qu'applaudir cette motivation et cette détermination à nous proposer de la nouvelle musique. Pour assurer la promo du futur album appelé sobrement "Black Spiders", le groupe fera quelques vidéos en mode "confinement" où l'on verra les membres jouer chacun chez eux. Pas mal de groupes l'ont fait, cela permet de garder un lien avec le public, démarche que j'apprécie.

L'album démarre très bien avec "Fly In The Soup". Les riffs sont simples mais efficaces, un peu à la "Balls" ou "Kiss Tried To Kill Me" présents sur les précédents opus. La musique de BLACK SPIDERS est sans artifice, elle se veut directe et cette entrée en matière est plutôt convaincante. Cette simplicité on va la retrouver dans "Back In The Convent" ou encore dans "Death Comes Creepin" et ses riffs bien gras qui tabassent.

Durant l'écoute de l'album, on navigue entre le Stoner, le Doom et le Hard Rock sans problème. BLACK SPIDERS sait accrocher l'auditeur. Certains titres ont une ambiance oppressante comme "Wizard Shall Not Kill Wizard", les riffs sont très lourds, les lignes de guitare lead sont bien pensées et ajoutent un côté presque psychédélique aux morceaux comme sur le titre "Rock And Roll". "Stabbed In The Back" aurait carrément pu figurer sur un album des QUEENS OF THE STONE AGE tellement les riffs et le chant sont proches de la bande à Josh Homme (période "Songs For The Deaf"). On peut tenter cette comparaison avec aussi "Give 'Em What They Want". Cette idée de caler la guitare lead sur les lignes de chant du refrain fait mouche pour ensuite découler sur un refrain ultra-simple et entêtant.

On est tout au long de l'album en terrain connu mais en terme de surprise, le titre final et son final très aérien est un cadeau inattendu. Rien n'annonçait cette cassure atmosphérique et même si les lignes de guitare ne sont pas exceptionnelles, force est de constater que cette fraîcheur surprenante est bien amenée. Dommage que l'on n'ait pas eu d'autres moments comme cela sur l'album. Notons également la reprise de "Good Times" de The EASYBEATS, en mode Stoner bien pêchu qui sied parfaitement à BLACK SPIDERS.

Également, sur mes chroniques des deux précédents albums, je regrettais que Pete Spiby en fasse un peu trop et aille trop dans les aigus. Sur "Black Spiders", je le trouve beaucoup plus en retenue et il gagne à mon sens en efficacité.

Là où BLACK SPIDERS loupe le coche c'est au niveau de la longueur de l'album. Il aurait mérité d'être écourté d'une dizaine de minutes en enlevant les titres les moins inspirés ("Nothing Better" et "No Luck No Bones" auraient pu être beaucoup mieux) et on aurait vraiment eu droit à une excellent comeback des Britanniques. Toutefois, "Black Spiders" s'écoute bien, on voyage à travers plusieurs styles tout en se brisant la nuque à pas mal d'occasions. La pause leur a clairement fait du bien et le groupe revient sur des bases solides.

Welcome back BLACK SPIDERS !