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2010 The Grand Design
2017 Solitary League
 

- Style : Deep Purple, Graphic Light Theory, Porcupine Tree, Odd Logic, Riverside, Rush, Astrakhan
 

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DAY SIX - The Grand Design (2010)
Par HAPLO le 18 Octobre 2021          Consultée 1909 fois

Peu de temps après que j’eus commencé à plancher sur cette sympathique chronique, et alors que promis-juré, j’étais à jeun de toutes substances illicites (pourtant potentiellement si fécondes en termes d’inspiration !), sondant le fond du Web pour tenter d’en savoir un peu plus sur le combo singulier que constitue DAY SIX, c’est le moment que choisi mon affectueux diable d’épaule pour bondir du dit promontoire et m’écraser les doigts sur le clavier en hurlant :

"Haplo ! Espèce de grosse planche de bois flottant ! Qu’est-ce que t’as encore été chercher comme groupe d’improbables anonymes torturés du manche ? T’as rien de mieux en stock ? Un bonne grosse production power-puissante bien consensuelle et populaire ? Du hit profilé qui t’assurera un max de lecteurs et des guérillas de commentaires qui feront (enfin !) décoller tes stats minables de chroniqueur à la ramasse ! Au lieu de ça, Môssieur jette son dévolu sur ces insignifiants coupeurs de Metal Prog en quatre… et leur vieux tromblon d’album studio "The Grand Design" sorti en 2010 (!) : oublié par les Dieux du Metal, de leurs quelques fans encore vivants et surtout par le reste de l’humanité ! C’est vraiment la loose !"

Et c’est vrai qu’en matière de confidentiel, DAY SIX se pose là : formation batave née autour de l’amitié de deux potes de collège en 1996 qui choisissent d’abord le nom discutable de PEANUTS (cacahuètes !) ce groupe trouve sa vitesse de croisière à l’aulne des années 2000 autours d’un Metal Mélodique aux ambiances prenantes, mais également hargneux, teinté de riffs déménageants et d’une mise en place ambitieuse. Mené par le guitariste-chanteur Robbie van Stiphout, et malgré son changement de nom en DAY SIX, le combo ne se caractérise pas, c’est indéniable, par ses cartons dans les charts ou ses concerts dans des stades en délire… Pépite découverte aux confins de la mine ou pneu crevé gisant sous les tonnes de tôles froissées d’une vilaine décharge ?

Sans apporter de réponse immédiate à cet affreux dilemme, je dirai que le premier-né de DAY SIX, "Eternal Dignity" paru en 2003 passe à peu près en-dessous de tous les radars. Les quelques-uns qui l’écoutent, tout en l’étiquetant faussement "Metal Symphonique", le trouvent certes écoutable mais loin d’être indispensable. C’est donc après sept longues années d’hibernation que nos frisons progueux donnent une suite à ce premier chapitre, forts d’un line-up inchangé mais semble-t-il d’une jolie envie d’en découdre. Paru en juin 2010, "The Grand Design" est avant tout une ode au bon vieux Metal intimiste teinté d’ambiances vintage et basé sur des alternances de séquences groovy-atmo basculant sans prévenir sur des rythmiques délicieusement râpeuses aux riffs en forme de hachoirs soutenus par des claviers dont les effets analogiques ne sont pas sans rappeler certaines légendes anté-métalliques cultes des 70s.

DAY SIX, c’est comme ce vieux pote zicos mal rasé, mais foutrement talentueux, qui déboule sans prévenir avec son pack de binouzes, sa vieille odeur de clope froide et sa démo dans la poche : une galette constituée de cinq ou six titres tirés au cordeau, bourrés de feeling, mais qu’il te raconte en rigolant que tout ça c’est de la gnognotte et qu’ils ont été enregistrés d’une traite lors du dernier bœuf en date dans la cave du batteur entre la chaudière et l’étendage à linge… Ce mélange d’émotions, de rugissements guitaristiques, d’ambiances épaisses et clairement électriques est, il faut dire, admirablement porté par la voix originale d’un Robbie van Stiphout en verve, dont les intonations faussement nasillardes, mais réellement tranchantes, accordent une dynamique unique à cette musique déjà décalée par nature.

Et c’est vrai qu’ils y mettent du cœur nos braves frisons ; conjuguant, à l’image d’une base rythmique ronde mais sachant être percutante comme technique, des ambiances lourdes à l’épaisseur riffée avec des moments plus allégés portés par des mélodies hypnotiques aux boucles envoûtantes, cette brochette d’inconnus sortie de nulle part parvient à créer puis à maintenir sur toute la durée de l’album une signature artistique que l’on retrouve habituellement chez les plus forts et les plus connus… Belle preuve de maturité artistique s'il en est.

Le progueux étant par nature fine bouche, il est temps de le mettre en appétit en détaillant le très sympathique buffet dînatoire auquel nous convie DAY SIX avec "The Grand Design" : nous nous permettons ainsi de vous recommander, cher lecteur, d’entamer cette dégustation avec un amuse-gueule de choix à savoir le biscornu mais inspiré "Castel Gandolfo" dont la ligne rythmique lourde s’efface temporairement pour un thème doux parachevé par un solo ultra dynamique. Cette première fantaisie pourrait s’accompagner d’une lichette de "Fergus Falls" au relent savoureux des sonorités 70s accompagnant un refrain tant doux que mélodique et dont l’interlude médian basse-batterie-claviers en boucle donne des ailes.

Les plats de résistance seraient quant à eux constitué par les monolithiques et très convaincants "Massive Glacial Wall" et "Lost Identity" ; morceaux fondateurs à la fois puissants et mélodiques sur lesquels ces musiciens à peine sortis du brouillard de l’anonymat donnent libre cours à toute la palette de leurs talents. Qu’il s’agisse des riffs martelants et des enchaînements intelligents les reliant à des variations plus apaisantes sur le premier d’entre eux ou encore de ce très beau solo de guitare suivi de l’arrivée inattendue d’un saxo, ces pirouettes instrumentales étant basées sur un fond lourd et prenant pour le second, le gang de van Stiphout déroule, surprend, attrape et surtout assume en servant du bien bel ouvrage tout en restant fidèle à sa ligne de conduite initiale. Ces pièces sont en outre servies par des mélodies enivrantes qui en font réellement des pièces de choix : à déguster en fin gourmet donc…
Enfin, le dessert acidulé pourra être apprécié avec le prenant et efficace "7th Sign" dont les riffs puissants jalonnent un crescendo couronné par une rythmique nerveuse auréolée par des jeux de percussions ainsi qu’un final au goût feutré.

Loin de causer une indigestion malgré la haute teneur calorique de ses composantes, "The Grand Design" égraine le talent et l’inspiration d’une formation aux multiples facettes tout en demeurant très cohérent dans son ensemble. Seules les (quelques) longueurs du titre fleuve "Inside" (plus de seize min !) et la simplissime mais très écoutable balade "A Soul’s Documentary" nous rappellent que la perfection est très difficile à atteindre, même si l’on tend fichtrement à s’en approcher. Loin de plomber l’ensemble, ces menus détails m’ont personnellement fait d’autant plus apprécier le reste d’un album d’une grande qualité.

DAY SIX propose donc avec ce singulier, mais très cohérent "The Grand Design", un très bon cru qui s’apprécie crescendo au fil des écoutes. Musique pleine de volume mais qui joue savamment avec des envolées mélodiques ou des séquences plus épurées, la créativité de DAY SIX permet de passer un très bon moment dans un monde où les empêcheurs de tourner en rond ou les râleurs professionnels sont légion. Les amateurs d’énergie électrique comme de mise en place chiadée seront aux anges.

Retrouvant mon cher Diable d’épaule endormi à côté de ma poubelle de cuisine, ivre et cerné d’immondices, dont certains partiellement consumés par ses mégots mal éteints, je saisis délicatement sa précieuse bouteille de whisky (qui ne le quitte jamais !) pour inscrire sur l’étiquette un magnifique 4/5 que j’attribue très subjectivement à ce "The Grand Design" rafraîchissant… Ce démon continuera à me pourrir la vie, mais au moins je saurai pourquoi !

- pour la mise en bouche : "Castel Gandolfo",
- pour le plat du Chef : "Lost Identity",
- pour digérer agréablement : "Fergus Falls".

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   HAPLO

 
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- Robbie Van Stiphout (chant, guitare)
- Dolf Van Heugten (claviers)
- Nick Verstappen (basse)
- Daan Liebregts (batterie)
- Eric Berkers (saxophone sur 2)
- Linda Kessels (voix additionnelle)
- Maartje Imandt (voix additionnelle)
- Ellen Voermans (voix additionnelle)


1. Massive Glacial Wall
2. Lost Identity
3. Castel Gandolfo
4. Inside
5. Fergus Falls
6. A Soul´s Documentary
7. Age Of Technology
8. 7th Sign
9. In The End…



             



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