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DOOM / AMBIENT   |  STUDIO

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1994 Tears Laid In Earth
1996 Painting On Glass

E.P

1994 Sorrow
 

- Style : Vetrar Draugurinn
 

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The 3RD AND THE MORTAL - Painting On Glass (1996)
Par VOLTHORD le 19 Août 2021          Consultée 830 fois

Il y a des groupes que l'on associe facilement au "boom" de l'improprement étiqueté "Metal à chanteuse". The GATHERING ou LACUNA COIL pour l'héritage Rock, NIGHTWISH pour l'héritage opératique, THEATRE OF TRAGEDY pour l'héritage Doom. Ceux-là ont chacun créé des mouvements, établi des codes, posé le point de départ de certains sous-genres. Ils ont tous contribué à l'émancipation de nouvelles approches plus atmosphériques et émotives, une féminité assumée avec douceur pour marquer une certaine force de caractère et ouvrir les possibles.
Dans son angle mort, The 3RD AND THE MORTAL ne semble avoir aucun antécédent ni aucune parenté directe. Précurseur de circonstance, il ne laissera d'ailleurs pas d'enfants, à peine plus qu'une ombre omniprésente mais affaiblie par les années. Branche orpheline, elle en est d’autant plus fabuleuse à redécouvrir tant elle sonne comme un OVNI, complètement à part de ce qu’est devenu le Metal Gothique, romantique, féminin ou atmosphérique dans ses formes actuelles. En 1996, pendant que leurs concitoyens de THEATRE OF TRAGEDY cimentaient la formule du Doom Romantique avec un "Velvet Darkness They Fear" mètre étalon du genre, The 3RD AND THE MORTAL partait déjà gentiment en vrille par rapport à la formule initiale de "Tears Laid In Earth".

De son Doom Atmo à chanteuse, The 3RD AND THE MORTAL estompe la chanteuse. Ann-Mari Edvardsen succède à Kari Rueslåtten, et sa voix, plus lyrique et endiablée, cherche plus à se mouvoir dans la danse syncopée du reste de l'orchestre qu'à le dominer ; organe vocal que la reverb de la production relaye au travail d'accompagnement plus qu'à celui de soliste, à travailler comme une partie du tout plutôt qu'à en être le moteur. Sept titres sur quatorze sont des instrumentaux, et les titres restants (notamment "Dreamscapes", "Vavonia part II") retardent leurs couplets ou étendent les parties instrumentales. Ce choix, déjà à contre-courant d'une mouvance musicale qui aura tendance à se reposer fortement sur la prestance de sa frontwoman, constitue un acte radical et courageux tant il est intelligemment rodé.

"Painted On Glass" est en mouvement perpétuel.
De son Doom Atmo à chanteuse, il a également estompé le Doom. "Magma", bien que hanté par une batterie fondamentalement plombée, sonne dès les premières minutes comme un essai plus industriel et expérimental que metal. Son trombone rugissant et son chant incantatoire créant un pourtour menaçant, et le début de douces suffocations qui imprègneront les 60 (!) prochaines minutes. "Commemoration", "Persistent And Fleeting" ou encore "Dreamscapes" auront encore la teinte initiale de "Tears Laid In Earth", mais ne nous trompons pas sur la marchandise, "Painted On Glass" ne s'appuie sur des guitares lourdes qu'à des moments clés, il n’en fait rien sans avoir planté un décor par le biais de claviers intrusifs, flottant de mélancolie et de crainte, persistant comme une énigme à résoudre. Une sorte de New Age dissonant virant constamment à la magie noire, où Ann-Mari Edvardsen peut autant évoquer un instant Lisa Gerrard, Enya un instant plus tard.

De son Doom Atmo à chanteuse, The 3RD AND THE MORTAL reste plus que jamais atmosphérique. Mais pas sans ce twist assez lourd et malaisant, instable.

Si l'intention des Norvégien reste toujours lisible, les idées s'harmonisent laborieusement, et l'heure de voyage est franchement inégale. Transitions étranges entre les deux essais ambiants de "Aurora" et ce "Dreamscapes" à la fois incroyable et incompréhensible. Le Folk de "Crystal Orchids" sonne creux juste avant un "Persistent And Fleeting" aux allures drone d'une puissance évocatrice incroyable (et quelle performance pour Ann-Mari). "White Waters" et "Azure" quant à eux parcourront des cieux plus doux, dans un ambient mi-beau mi-chiant, même si le second créera intelligemment du liant avec ce "Veiled Exposure" dans lequel a posteriori on trouverait une anachronique vibe The GATHERING. Ce liant, on le trouvera rarement - en réalité presque jamais - dans cet album, dont l'intelligence est perceptible mais l'exécution demeure brouillon.

Mais voilà, il en reste cette beauté hantée, cet aspect fantomatique, subtilement dérangé. Un opus hors du temps et hors de l'histoire, trop étrange, trop déroutant ou pas assez pour tenir dans sa case, trop dérouté lui-même pour susciter une hype post-mortem. S'en dégage quelque chose d'unique qu'aucun groupe tirant ses racines du Doom Romantique n'a vraiment exploité. Une sorte d'acte manqué qu'il paraît opportun de faire ressortir de terre en cette décennie 2020 où le Metal est de moins en moins Metal et le metalleux de plus en plus attiré par les bordures des genres plus que par son noyau dur.

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   VOLTHORD

 
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- Rune Hoemsnes (batterie, percussions)
- Trond Engum (guitare)
- Finn Olav Holthe (guitare, claviers)
- Geir Nilsen (guitare, claviers)
- Bernt Rundberget (basse)
- Ann-mari Edvardsen (chant, claviers)


1. Magma
2. Commemoration
3. Crystal Orchids
4. Peristent And Fleeting
5. White Waters
6. Aurora Borealis
7. Dreamscapes
8. Aurora Australis
9. Azure
10. Veiled Exposure
11. Stairs
12. Eat The Distance
13. Vavonia (part Ii)
14. Horizons



             



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