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DARK FOLK / DOOM  |  STUDIO

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EMPYRIUM - Über Den Sternen (2021)
Par VOLTHORD le 14 Juin 2021          Consultée 2777 fois

EMPYRIUM s’éloigne des vagues et de l’azur. Après un long silence, il était arrivé au bout d'un chemin sur "The Turn Of The Tides", tel un ermite qui revient à la société avec le regard d'un sage. Il semble aujourd’hui revenir sur ses pas, l’ensemble des étapes de son parcours présent dans un opus montrant le duo allemand à la fois nostalgique et grandi par le flot du temps. Œuvre synthèse, "Über Den Sternen" s'impose à la fois comme une porte d'entrée idéale au groupe qu'il ne se porte à une écoute attentive dès lors qu'il traverse les oreilles avisées du fan.

Retour donc, à cette époque où EMPYRIUM partageait un goût pour ce Doom mélancolique, souvent maniéré dans son emphase, appuyé par des riffs chagrinés. "Songs Of Moors And Misty Fields" tenait lieu d’album pivot dans cette branche du Doom Romantique à la fois mortuaire, forestier et fantaisiste, au même titre que le "A Sombre Dance" d’ESTATIC FEAR ou (un peu moins quand même) le "Sounds Of Pain" d’UARAL. On entend de nouveau le chant black de Schwadorf, et, sans forcément en retrouver le plus bel éclat ni la plus grande des puissances, on retrouve ce travail de riff plombé sur le titre éponyme qui clora l'album dans un (un peu trop) lourd clin d'œil au passé.
On retrouve ces mélodies aux allures féeriques sur un "A Lucid Tower Beckons On The Hills Afar" où EMPYRIUM reconquiert ce qui faisait la fragilité et la grandeur de titres comme "Ode To Melancholy" ou "Lover’s Grief", et rappelle également le SUMMONING de "Old Mornings Dawn", question de mélodie sans doute, mais également de la présence onirique du dulcimer. Jamais EMPYRIUM n’a été loin de cet éclat, de cette force de ses débuts, mais il avait alors choisi de l’épurer au gré d’un Dark Folk dont il a été un des porteurs de torche puis de se tourner vers l'occultisme lumineux de DEAD CAN DANCE. Ainsi si "A Lucid Tower" a cette touche mélancolique sans nul doute fortifiée par son ambiance épique, son intermède a des allures fortement Dark Folk, et la seule présence du chant lyrique de Thomas Helm (qui ne faisait pas partie du EMPYRIUM des débuts) vient enrichir le tableau, le rendre plus actuel et unique.

De son prédécesseur, "Über Den Sternen" préserve cette forme de lancinance, cette clarté spirituelle, incroyablement douce. Un titre comme "The Oaken Throne" retrouve pleinement l'azur et la brume fine de "The Turn Of Tides". "The Archer", ses longs arpèges et toujours ce dulcimer tiré d'un conte de fées autant que "The Morning Mist", sont les garants d'un héritage logique entre les deux œuvres ; le duo conscient qu'EMPYRIUM ne peut que proposer un jeu d'équilibre plutôt qu'un jeu de contraste pour ne jamais trahir son passé.
Ainsi un titre comme "The Three Flames Of Sapphire" baigne pleinement dans le Dark Folk baroque de "Weiland", mais ce sera son pic Doom qui lui apportera toute son intensité. Moins facilement associé à une addition de différentes époques, "The Wild Swans" s'impose comme la synthèse ultime de ce qu'est EMPYRIUM, et nous offre dans son sentencieux refrain à la symbolique éternelle, baignée de l'aube d'une apocalypse paisible, une vision de l’éternel retour romantique auquel la beauté survit au temps.

Le "titre par titre" s'arrête là, comme à chaque écoute on pourra trouver quelques longueurs, qui plus tard apparaîtront comme de fulgurants hommages, à chaque écoute on peut découvrir des merveilles, et vouloir souvent replonger dans les titres qu'elles nous évoquent. La familiarité de "Über Den Sternen" est peut-être sa limite mais jamais un problème, au fil des écoutes elle se singularise.

En dehors de toutes les logiques de surconsommation de "contenu" musical, comme un SUMMONING avec lequel il partage cette incroyable aura de compositeurs au-delà du temps et au sommet d’un art peu reconnu mais définitivement à part, EMPYRIUM qui revient sept ans plus tard, c'est toujours pour rappeler à quel point un certain type de beauté restera en quelque sorte encore longtemps inaccessible au tout venant. Cette antidote d'éternité, que l'on croise autant au détour du vers existentialiste de Percy Bysshe Shelley que d'un coup de pinceau dans un ciel aux mouvements divins de Constable, cette précieuse éternité, EMPYRIUM la détient et la parsème dans ses notes, la délivrant et la retenant dans un même mouvement, pour mieux la protéger d'une époque sourde à sa beauté.

En tant qu'auditeur, en avoir le goût et en saisir les nuances semble tenir du privilège, et c'est heureux car jamais également ce qui fait tout le charme de la carrière du groupe ne se sera aussi bien dévoilé aux oreilles nouvelles qui lui laisseront sa chance.

Si on sent encore parfois une forme de retenue, notamment sur l'élément purement Metal et le chant extrême, EMPYRIUM maîtrise son art avec une telle poésie qu'il est difficile de lui formuler un reproche qui serait juste. "Über Den Sternen" est simplement stupéfiant et, non sans quelques longueurs, prolonge ce monument isolé qu'est l’œuvre d'EMPYRIUM.

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   VOLTHORD

 
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- Schwadorf (chant, guitare, dulcimer, basse, batterie, percussions, cl)
- Thomas Helm (claviers, piano, chant)
- Sabine Stock (flûte session)
- Aline Deinert (violons session)
- Robina Hug (violoncelle session)


1. The Three Flames Sapphire
2. A Lucid Tower Beckons On The Hills Afar
3. The Oaken Throne
4. Moonrise
5. The Archer
6. The Wild Swans
7. In The Morning Mist
8. Über Den Sternen



             



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