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Tyler BRYANT & THE SHAKEDOWN - Pressure (2020)
Par DARK BEAGLE le 5 Avril 2021          Consultée 959 fois

Un an après l’excellent "Truth And Lies", Tyler Bryant et ses compères remettent déjà le couvert avec "Pressure", sorti à l’automne 2020. Pour un groupe habitué à tourner de façon intensive après la sortie d’un album, le coronavirus et les périodes de confinement représentent une espèce de gouffre, pendant lequel ils ne vivent pas et gagnent nettement moins. Le moyen pour ne pas disparaître, ne pas s’effacer des radars, est de rentrer en studio. Quand c’est possible. Pour beaucoup la solution fut de s’enregistrer à la maison et de passer les fichiers par mail à ses collègues pour respecter les protocoles. Et c’est le cas de Tyler BRYANT & THE SHAKEDOWN.

Et pour le coup, le Tyler, il est un peu vénère. Ce qui fait que son nouvel album, s’il se tient, se veut également plus raide. Dès le premier titre, il attaque d’emblée avec un Hard Rock agressif, sur lequel son chant se fait plus raide également. Quand on compare "Pressure" avec les deux opus précédents, on remarque rapidement que le guitariste y met un peu moins les formes, il est plus direct, il ne prend pas la peine de broder de jolies mélodies sur ses riffs. Là, il étale une science du riff justement qu’on ne lui connaissait pas forcément. Enfin, pas comme ça.

Il se dégage une certaine saveur de ce disque. Un peu fin ’80, début ’90, dans le genre GUNS N'ROSES en moins rentre-dedans toutefois. Il y a une espèce d’urgence qui émane de cette musique, au moins sur sa première moitié qui est de loin la plus Rock’N’Roll. Tyler Bryant aligne les petites bombes les unes après les autres et la ballade "Like The Old Me" est loin de faire baisser la pression (!). Le son est épais, granuleux, les soli sont courts, avec juste ce qu’il faut de la personnalité de Tyler pour éviter de sombrer dans le générique.

Parce que le revers de la médaille de ce "Pressure" qui se veut plus rentre-dedans par rapport aux autres opus de la formation, c’est qu’il se veut moins personnel, moins nuancé. Ici, Tyler BRYANT & THE SHAKEDOWN cherche le format court, plus ramassé, il ne prend pas le temps d’enjoliver ses compositions. Le groupe ne cherche vraiment pas à faire compliqué, le principal est d’envoyer la sauce, de se vider d’une certaine frustration et à ce titre, c’est réussi. "Fuel" a quelques vieux relents Punk, "Backbone" n’est pas sans évoquer les WHITE STRIPES, "Hitchhiker" envoie la sauce comme rarement le groupe l’aura fait.

Seulement, si la première moitié est solide, la seconde se délite légèrement. Le disque souffre en effet d’un déséquilibre assez flagrant, avec de nombreuses ballades dans sa seconde partie quand la première est vraiment réservée à l’aspect le plus punchy du groupe. Alors la hype que l’on pouvait ressentir au début, avec cet aspect sale et plus gras qu’à l’accoutumée (comme les cheveux de Tyler !), finit doucement par s’estomper pour une espèce de lassitude qui ne nous lâche pas vraiment. L’absence de véritable variété dans le style joue aussi un rôle là-dedans.

En effet, ce qui est souvent séduisant dans les travaux précédents de Tyler BRYANT & THE SHAKEDOWN, c’est cette envie de jouer, de ne pas s’arrêter à une formule et faire de véritables recherches mélodiques pour proposer des albums agréables, fins et surtout imprévisibles. Avant, difficile de savoir quand la ballade allait nous tomber dessus, quand les musiciens allaient faire une petite incursion dans le Blues ou quand Tyler allait livrer LE solo mortel, celui qui met immédiatement d’accord. Tous sont en général soignés, mais il y en a toujours un pour prendre aux tripes, et pas forcément sur les morceaux les plus enlevés.

Là, tout semble sortir d’une espèce de moule qui a fourni des modèles bien spécifiques et qui se suivent. Si la ballade "Like The Old Me" se retient bien, c’est parce qu’il s’agit de la première de ce "Pressure", mais aussi parce qu’elle a ce charme qu’on retrouvait avant, avec un refrain doux et bien amené, qui dégouline peut-être de bons sentiments, mais qui ne sonnait pas factice. Là, les autres accrochent moins l’oreille, elles n’apportent pas grand-chose à l’édifice qui ne les soutient de toute façon pas.

"Pressure" est un album fait pour décocher des directs, pas pour faire dans la fioriture. L’erreur tactique est de laisser trop de place à ces moments plus soft qui ne parviennent pas franchement à tirer leur épingle du jeu et qui finissent par nuire à l’efficacité générale. Une erreur qui aurait pu être évitée avec plus de temps, dans des conditions d’enregistrement normales, pour palier à un manque de concerts et donc de revenus. Toutes les formations ne gèrent pas forcément au mieux le temps que leur laisse la pandémie pour fignoler leurs albums et c’est un peu le cas ici.

Sans parler de déception, "Pressure" est en-deçà de "Truth And Lies", qui se voulait plus équilibré et plus lumineux également. Nul doute en revanche que beaucoup de morceaux de ce disque s’épanouiront sur scène, quand les concerts reprendront et feront bien transpirer la foule. Gravée dans les sillons, elle fait son petit effet au début avant que cela ne s’estompe petit à petit à mesure que les minutes passent. Il reste à voir ce que le groupe va faire après cela, si le retour en studio est déjà acté ou si les musiciens trépignent en attendant de fouler les planches à nouveau…

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   DARK BEAGLE

 
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- Tyler Bryant (chant, guitare)
- Graham Whitford (guitare, chant)
- Ryan Fitzgerald (basse)
- Caleb Crosby (batterie)


1. Pressure
2. Hitchhicker
3. Crazy Days
4. Backbone
5. Holdin' My Breath
6. Like The Old Me
7. Automatic
8. Wildside
9. Misery
10. Fuel
11. Loner
12. Fever
13. Coastin'



             



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