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Tyler BRYANT & THE SHAKEDOWN - Tyler Bryant & The Shakedown (2017)
Par DARK BEAGLE le 8 Octobre 2019          Consultée 2317 fois

Il y a des artistes qui ne semblent pas forcément vivre avec leur génération. Des musiciens qui jouent une musique qui n’était même plus forcément à la mode quand ils étaient gamins, inspirée par des groupes qui, pour certains, puisaient dans les racines noires du Blues pour en extraire la lave tumultueuse du Hard Rock. Tyler Bryant est de ceux-là. Accompagné par ses potes, il n’évolue pas sous son nom seul, il est bien précisé sur la pochette qu’il y a lui et les Shakedown. Après une série d’EPs et un premier album ("Wild Child" en 2013) pour se mettre en jambes, le jeune guitariste fait un pas en avant, et publie un second opus, éponyme, qui va mettre tout ce petit monde sous les projecteurs

Tyler Bryant, c’est le petit gars d’allure chétive assis avec sa guitare sur la pochette. Il donne l’impression d’être là sans être réellement présent, les yeux perdus dans le vague. Ne vous laissez pas attendrir par cet air angélique, il n’est pas là pour rigoler. Entouré par Graham Whitford (fils d’un certain Brad qui officie chez AEROSMITH) à la seconde guitare, Noah Denney à la basse et son vieux pote Caleb Crosby à la batterie, le jeune homme n’est pas là pour enfiler des perles. Au contraire, il va balancer son Rock sans se soucier des qu’en dira-t-on. Bien sûr que ce n’est pas original pour un sou ! La plupart des chansons présentes sur ce disque auraient eu une belle vie au cœur des années soixante dix et bon sang, elles ont vraiment de quoi couler une existence paisible aujourd’hui.

Il y a d’abord ce son. Chaud, il nous enveloppe agréablement, il nous fait nous sentir bien et nous fait voyager doucement dans le temps. La voix de Tyler peut décontenancer dans un premier temps. Elle n’est pas particulièrement belle, légèrement nasillarde, un peu traînante, mais elle se marie parfaitement à la musique délivrée par le groupe, elle-même relativement posée, puisant allègrement dans le Blues pour délivrer un Hard Rock soigné, qui laisse une belle part à la spontanéité. C’est bien écrit, composé, mais la formation ne se ferme pas de portes et s’offre les moyens de pouvoir interpréter ses chansons comme elle l’entend sur scène.

Et nous nous laissons facilement prendre au jeu de ces titres souvent mid-tempo, où l’on peut sentir diverses influences au travers un Rock soigné, mais qui n’oublie pas d’être très énergique quand la situation le demande (le solo de "Aftershock", qui part complètement en vrille, pour revenir sur quelque chose de plus lourd, de plus haché, est une petite merveille). Parfois, filiation oblige, on a l’impression de retrouver du vieux AEROSMITH (ouais, à l’époque où c’était bien. Non, plus loin. Ouais, dans le milieu des années 70), comme sur l’énergique "Weak And Weepin’" qui propose un beau moment de Rock’N’Roll furieux.

Puis les ballades sont tout simplement magnifiques. Le toucher de Tyler et de Graham se fait subtil, il n’est jamais racoleur. Avec leurs lignes de guitares déchirantes, "Jealous Me", "Into The Black" et, surtout, "Ramblin’ Bones" figurent ainsi parmi les pièces de choix de cet album. "Ramblin’ Bones", avec ses chœurs soignés, possède presque un caractère sacré, la rendant d’autant plus troublante. Mais rassurez-vous, le reste est loin d’être de la guimauve, même si cet album de Tyler BRYANT & THE SHAKEDOWN est loin d’être aussi tranchant que les premiers LED ZEPPELIN. Le grand écart entre les ballades et les pièces plus Hard n’est pas aussi acrobatique, mais rien que "Heartland" et "Don’t Mind The Blood" forment une entame d’album géniale avec leur groove entêtant et leurs mélodies accrocheuses, il est vrai bien aidées par des guitares qui ont du mordant.

Le groupe m’évoque pas mal le Rory GALLAGHER des premiers essais solo, quand l’Irlandais se faisait un nom en musclant son Blues et en livrant des prestations scéniques époustouflantes. Il y a ce sens de la mélodie, cette façon de proposer un refrain qui va immédiatement faire mouche, qui va se détacher gentiment du reste de la chanson jusqu’à devenir sulfureux. Alors oui, rien de bien nouveau sous le soleil, mais le tout est très bien fait et s’inscrit parfaitement dans toute cette vague de revival, avec ce petit plus qui vient du fait qu’une belle personnalité se dégage de ce groupe, cette force tranquille. Aussi, nous achevons l’écoute avec beaucoup de sérénité, heureux d’avoir passé un bon moment de Rock.

Avec ce second album, Tyler BRYANT & THE SHAKEDOWN signe une œuvre mature, qui manque peut-être un peu de folie par moments ("Easy Target" et "Magnetic Field" se traînent un brin), mais quel contraste entre les chansons ! Si le groupe est avant tout Rock, il opère également quelques mues ponctuelles et va casser tous les codes qu’il a mis en place pour mieux nous surprendre, à l’image du planant "Manipulate Me", direct, allant droit au but. C’est d’ailleurs la devise de l’OM qui colle le mieux à ce que dégage cet album, qui voit les musiciens nous régaler avec un sens de la concision remarquable. Et le meilleur reste encore à venir…

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   DARK BEAGLE

 
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- Tyler Bryant (chant, guitare)
- Graham Whitford (guitare, chant)
- Noah Denney (basse, chant)
- Caleb Crosby (batterie, chant, claviers)


1. Heartland
2. Don't Mind The Blood
3. Jealous Me
4. Backfire
5. Ramblin' Bones
6. Weak And Weepin'
7. Manipulate Me
8. Easy Target
9. Magnetic Field
10. Aftershock
11. Into The Black



             



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