19 mai 2015 : PelleK annonce son départ de DAMNATION ANGELS. Un départ tout à fait amical, le vocaliste et youtubeur norvégien menant une vie médiatique de plus en plus importante dans son pays, qui le voit même participer à l'émission Danse avec les Stars. Les deux frères Graney ont dû faire passer des auditions pour trouver leur nouvelle voix. Et vu le boulot abattu par le Norvégien, prendre la relève n'allait pas être de la tarte ! Mais la nouvelle recrue a des talents que j'avais déjà vanté quand elle chantait dans INNVEIN (qui avait repris rien de moins que "Wolf & Raven" ! Autant dire que l'Argentin n'est pas un rigolo derrière le micro.

Il va d'ailleurs être un élément central de l'évolution que connaît DAMNATION ANGELS sur ce troisième album. Un album qui voit les Anglais œuvrer de nouveau en formation complète avec l'arrivée d'un bassiste ; le groupe n'avait plus connu de line-up aussi complet depuis son EP de 2009 ! Et retour, comme sur le dit EP à l'autoproduction, une tendance qui s'accentue, et qui peut présenter de nombreux avantages pour une formation de cette ampleur. Mais bon, le très bon "The Valiant Fire" était quand même sorti chez Massacre… La marche est haute entre les deux. Mais les plus grands bouleversements sont sans doute musicaux en fait. On reconnaissait volontiers à DAMNATION ANGELS sur ces deux premiers albums une tendance au Metal Symphonique, qui s'adoucit assez nettement ici, même si l'impressionnant "Remnants Of A Dying Star" vient rappeler que Will Graney n'a rien perdu de son sens de l'orchestration.

Le plus gros changement, c'est ce tournant presque FM qu'apportent les mélodies d'Ignacio Rodríguez. Ce mec est tellement à l'aise dans les registres qu'il utilise, qu'il insuffle un feeling et un groove assez irrésistible à ses lignes de chant. Sur une musique Heavy/Power, reconnue pour sa rigidité rythmique, ce n'est pas un mince exploit, et en fait, cela rend les morceaux pour plus cool que ce qu'ils sont en réalité, ou plutôt font oublier la profonde nature Heavy de ces derniers. Un peu comme DYNAZTY qui est cependant encore plus engagé sur la voie FM. Néanmoins les refrains distillés en cours d'album font mouche sans prévenir, à commencer par "Fiber Of Our Being", qui aurait à mon avis largement mérité de devenir le single porteur du disque, à l'instar du titre de clôture "A Sum Of Our Parts" qui ne tient pas toutes ses promesses, même si ses "ta-da-da…" font le boulot.

"Fiber Of Our Being" ne se laisse pas dompter facilement et révèle ses trésors aux auditeurs les plus motivés, ce qui est un calcul plutôt périlleux pour un groupe de cette ampleur. Car "More Human Than Human" est assez loin des somptueuses ouvertures des deux albums précédents. Et surtout celle-ci envoie un message d'efficacité recherché par le groupe qui met l'accent sur le mid-tempo, qui n'est pas forcément le domaine dans lequel je le trouve le meilleur, en tout cas sur "Fiber Of Our Being". On peut parler de la chanson-titre, la plus claire sur la recherche d'efficacité, avec un refrain clairement FM à grands renforts de tierces vocales et qui est le morceau qui va susciter ma curiosité à l'écoute de l'album. Pour le coup il était parfait pour la saison à la sortie de l'album au milieu de l'été.

Attention toutefois, car à partir de là, même si "Our Last Light" ne propose rien de mieux que ce titre, la suite voit le groupe abattre successivement ses meilleures cartes, avec "Rewrite The Future", le riffing plus agressif de "Greed And Extinction" et surtout ce monument qu'est "Remnants Of A Dying Star", qui sans vraiment virer Prog nous entraîne dans treize minutes de Power Symphonique de haute volée, de loin la pièce la plus mémorable de ce troisième album qui ne manque pas de qualités certes, mais qui rate deux étapes psychologiquement indispensables dans l'appréciation d'une œuvre : le début et la fin. Ainsi, la note reflètera cet ensemble de paramètres, ce qui ne doit nullement empêcher de se plonger dans ce "Fiber Of Our Being" qui ne manque pas de qualités, mais rate la quatrième étoile, qui l'aurait vu égaler son prédécesseur.