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ANAAL NATHRAKH - Endarkenment (2020)
Par ANIMA le 2 Novembre 2020          Consultée 2837 fois

Je ne m’aventure pas trop à dire que 2020 est une année de merde, là dessus, on est tous d’accord, je ne vais pas épiloguer. Néanmoins, ce monde qui devient complètement fou, où chacun semble partir en couille mentalement, où le mépris, l’incompétence et la stupidité semblent se glisser partout où se porte le regard semble avoir grandement inspiré ANAAL NATHRAKH et ce bien avant tout le bordel lié au Covid, parce qu’après l’horreur de la guerre 14-18 de "A New Kind of Horror", le groupe revient au présent et nous montre sa vision d’un monde actuel glissant vers une nouvelle période d’obscurantisme sur "Endarkenment". Et en plus du changement thématique, c’est aussi au niveau de la qualité que "Endarkenment" se démarque de son prédécesseur, parce que bon, malgré l’éloge qu’en a fait Mefisto à l’époque, "A New Kind of Horror" est pour moi un album horriblement médiocre.

Mais n’allons pas parler de choses qui fâchent et restons sur l’album qui nous intéresse. Parce qu’autant le dire de suite, ce nouvel opus d’ANAAL NATHRAKH, c’est quarante minutes de plaisir. Alors, il n'atteint pas la perfection d’un "In The Constellation Of The Black Widow" ou d’un "The Whole Of The Law", mais tout est là pour en faire un excellent moment. Mais avant de dire pourquoi ça me fait toujours autant prendre mon pied alors qu’AN c’est quand même un groupe que j’ai allégrement poncé, je vais vite fait passer sur le négatif. Deux choses à vrai dire m’empêchent de mettre une cinquième étoile à l’album. Tout d’abord, les influences Core et Indus manquent à l’appel, et même si ce sont des éléments qui semblent plus être décriés qu’autre chose chez AN (surtout le Core, et je peux comprendre quand ça produit des trucs aussi claqués que "Forward!" Mais quand c’est du niveau de "Acheronta Movemibus" et de tout "Desideratum" en général, c’est juste excellent) c’est une des raisons qui m’ont fait accrocher aux sorties récentes du groupe, genre merde, j’aurais trop aimé avoir un peu plus de passages bien furieux avec un gros beat Électro en fond comme sur "Hold Your Children Close And Pray For Oblivion". Et ce manque même à mon deuxième reproche : l’album manque de surprise, si vous connaissez ne serait-ce qu’un peu le groupe, vous serez en terrain connu et conquis tout du long. C’était déjà une critique que je voyaiss sur le groupe depuis un moment déjà et si je n’étais pas entièrement d’accord, là il faut bien dire ce qu’il en est, on dirait que Mick Kenney a juste codé un générateur aléatoire de morceau avec tous les gimmicks du groupe dedans et a fait tourner la machine une dizaine de fois et emballé c’est pesé.

Donc ouais, ANAAL NATHRAKH reste totalement dans sa zone de confort sur cet album (alors que même "A New Kind Of Horror" avait tenté des trucs), mais je me dis que pour l’instant, ça passe, d’autant plus que derrière, la musique suit totalement. On retrouve d’un côté les tubes purement nathrakhiens avec couplet pas content et refrain en chant clair aussi épique que sucré et si de ce côté-là certains morceaux pêchent un peu sur le couplet (genre "Create Art, Though the World May Perish" qui a juste un riff un poil maigre avec trois notes pour soutenir le tout), du point de vue refrain, c’est un sans-faute total. Les mélodies, bien que faciles, arrivent à être entêtantes et à apporter l’aspect épique des morceaux ; aspect épique qui est totalement magnifié par le chant de Dave Hunt qui est toujours autant en forme. Et oui, le chant est là encore l’attraction principale d’AN, parce que bon, il sait quand même y faire notre cher V.I.T.R.I.O.L entre ses hurlements déments, son chant clair mielleux au possible et ses quelques growls bien porcins (genre ceux de "Thus, Always, To Tyrant", ils font grave plaisir à entendre) et on a encore droit à ses petites montées dans les aigus à la King Diamond sur "Libidinous (A Pig With Cocks In Its Eyes)", là dessus, rien à redire. J’ai d’ailleurs lu un peu partout pas mal de monde dire que c’était l’album le plus mélodique d’AN, je ne suis pas entièrement d’accord là dessus, le trouvant aussi mélodique que les autres, par contre, c’est clairement l’album où les passages mélodiques ont justement le plus d’impact de part la simplicité et l’efficacité des compositions et si je ne devais retenir qu’un morceau, ce serait l’incroyable "Feeding The Death Machine" où tout est juste parfait pour moi.

Et sinon, à part les morceaux tubesques on a aussi quelques-uns qui sont bien plus dans l’envie de nous arracher la jugulaire que de nous caresser les tympans. Là-dedans on retrouve aussi des trucs pas inoubliables ("Singularity", le morceau le moins marquant de l’album remplaçant juste le refrain chant clair par un refrain chant extrême, le rendant moins impactant et donc plus mou) et une tentative de retourner vers une certaine folie furieuse venant de "In The Constellation Of The Black Widow" avec des passages où le groupe se lâche mais qui n’atteignent pas l’intensité du passé et qui sont surtout trop court, voilà j’aime beaucoup "Punish Them", mais merde quoi, tu fais pas durer un pétage de plomb aussi jouissif à peine une dizaine de secondes. Heureusement que "Thus, Always, To Tyrant" se démerde mieux en étalant sa folie sur ses deux minutes trente au lieu de les concentrer (je le répète, mais bordel le growl bien porcin de Dave Hunt, c’est juste parfait).

Bon vous avez compris, "Endarkenment" est un excellent album qui est certes vautré dans sa facilité mais qui se prend comme un gros défouloir intense, épique et accrocheur. D’ailleurs, pour conclure cette chronique, je veux vous partager la réflexion à la con que j’ai eu : il est amusant de constater qu’un des trucs cette année qui rassure de par sa régularité et son aspect familier, c’est quand même un album de Black Mélodique voulant plus cracher sa rage et mettre l’auditeur face à un monde qui s’effondre plutôt que de lui faire des câlins tout doux.

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- Dave Hunt (chant)
- Mick Kenney (instruments, programmation)


1. Endarkenment
2. Thus, Always, To Tyrant
3. The Age Of Starlight Ends
4. Libidinous (a Pig With Cocks In Its Eyes)
5. Beyond Words
6. Feeding The Death Machine
7. Create Art, Though The World May Perish
8. Singularity
9. Punish Them
10. Requiem



             



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