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BLACK DEATH GRIND BRUTAL  |  STUDIO

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ANAAL NATHRAKH - Eschaton (2006)
Par POSSOPO le 14 Janvier 2007          Consultée 7180 fois

J'ai attendu, histoire d'être bien sûr, j'avance aujourd'hui avec la certitude qu'aucun chroniqueur de Nightfall n'a envie de s'attaquer au cas "Eschaton". Cela me rassure quant au goût de mes collègues, me déçoit quant à l'exhaustivité du site. "Eschaton", nouvel album d'un groupe majeur dans le monde du black metal (bien qu'il en fasse à peine partie), un groupe autant applaudi que décrié, un groupe dont il convient de parler. Et même si je ne suis pas le plus à même de me charger de ce genre de produit, il faut bien que quelqu'un y passe. Mes capteurs sensoriels n'ont jamais su se connecter au brutal, qu'il soit heavy, death, black ou autre. J'adhère à la première mouture de BRUTAL TRUTH, je chie sur la suite. Quand j'aime CARCASS et PANTERA, je me trompe de période. Je dirais à peu près la même chose de MORBID ANGEL. Les exemples s'arrêtent là. Pire, j'exècre l'assimilation souvent bêtement et trop rapidement faite entre black metal et déluge sonore. Même haineux et misanthrope, le black reste profondément sensible et la bile qu'il déverse parfois ne représente qu'un de ses nombreux arguments.
Choix par défaut, donc.

Mais, ne serait-ce que pour éviter de tomber dans le gouffre du "jamais content", il faut savoir sublimer son travail, parvenir à extraire des écoutes les plus ardues et les plus riches en a priori négatifs et tenter l'analyse froide stricto sensu, reconnaître le savoir-faire et finalement accepter sa défaite. Car j'ai perdu, je n'aime pas ANAAL NATHRAKH, ni ce disque, ni les autres, je trouve le propos vain, trop facile, la démarche bas du front, voire très sotte. Je ne retire aucune émotion de ce typhon, aucune image. Je n'ai pas voyagé, j'ai subi l'assaut et attendu la fin du combat, drapeau blanc à la main. J'en sors fatigué, vaincu dans tous les sens du terme, mais cette fatigue n'est pas saine, elle me donne l'impression d'une simple perte de temps. Je range donc tout mon attirail de qualificatifs évoquant l'affectif et la passion, je déballe l'analytique pur, le descriptif. Et je pose ma conclusion avant l'argumentaire : "Eschaton" est un bon disque que je trouve affreusement nul.

Je viens de le dire, je range mon avis au placard et ne garde que la première partie de la phrase. "Eschaton" est donc un bon disque. Un bon disque qui sait parfaitement pourquoi il a été conçu. Bande-son de l'apocalypse, disent ces deux géniteurs. Oui, "Eschaton" évoque le chaos le plus direct, met les sens en branle, les caresse à rebrousse-poil, "Eschaton" fait mal. Ce n'est évidemment pas la raison de sa valeur. Celle-ci réside, au contraire, dans les arguments opposés délivrés par le duo féroce. Un véritable sens de la mélodie, une voix claire intelligente, le groove plus que surprenant de certains riffs…
Et puis, il y a ce mélange des genres. Brutal de chez brutal, toujours excessif mais qui pioche son énergie à plusieurs râteliers sans jamais tomber dans la contradiction. L'opus repose sur un lit brutal death mais y laisse grandir quelques timides pousses d'indus (et je ne parle pas uniquement de "Regression" ou de la boîte à rythmes) et de grindcore. Et la présence d'Attila Csihar (MAYHEM) et Shane Embury (NAPALM DEATH) confirme la multiplicité des influences.

Et je ressors instantanément mon sens critique pour dessiner une parenthèse importante. Car en lisant quelques chroniques sur cet album, j'ai pu m'apercevoir que le terme "froid" revenait souvent pour évoquer cette orgie sonore. Référence au label black metal que le groupe a toujours conservée. Mais enfin, soyons francs et cessons de tromper l'auditeur : "Eschaton" n'est pas du black (pas même sur "When The Lion Devours" qui mute dès l'entrée en scène de percussions monumentales). Il ne l'est ni dans les guitares beaucoup trop épaisses, ni dans l'instrument vocal qui lorgne tantôt vers le death, tantôt vers le hardcore le plus extrême, ni dans le climat, qui m'aurait brûlé à la température de l'apocalypse évoquée plus haut si j'avais éprouvé quelque chose sinon du harassement. Référence devenue aujourd'hui absurde pour discuter d'un duo qui n'a plus qu'une demi-goutte de black dans son sang bouillonnant.


Reste le malheur de la notation. Une étoile aurait suffi à quantifier le bonheur que j'ai pris à écouter cette furibonderie. Trois, peut-être quatre attesteraient d'une objectivité sans intérêt dans le domaine musical. Et je me pose, comme un con, au milieu du guet pour décorer de deux étoiles qui n'ont strictement aucun sens à cet ouvrage au tempérament foudroyant.

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1. Bellum Omnium Contra Omnes
2. Between Shit And Piss We Are Born
3. Timewave Zero
4. The Destroying Angel
5. Waiting For The Barbarians
6. The Yellow King
7. When The Lion Devours Both Dragon And Child
8. The Necrogeddon
9. Regression To The Mean



             



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