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2020 Live Around The World
 

- Style + Membre : Queen, Queen + Paul Rodgers, Brian May
 

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QUEEN + ADAM LAMBERT - Live Around The World (2020)
Par JEFF KANJI le 22 Octobre 2020          Consultée 2194 fois

C'est pas vrai, il l'aura fait, faire entrer le nom d'Adam Lambert sur Nightfall ! Mais voyez-vous il s'agit encore et toujours de Brian et Roger, le moteur de QUEEN depuis le départ de John Deacon en 1997. QUEEN en tant qu'entité qui a pu régaler une nouvelle génération (la mienne en fait) quand il est revenu aux affaires avec Paul Rodgers, légende du Blues Rock et du Hard Rock. Après l'accueil frais réservé à "The Cosmos Rocks", l'association a pris fin. Et QUEEN de nouveau retomber en sommeil.

L'évènement qui a ramené Brian et Roger c'est une saison d'American Idol qui a révélé au monde Adam Lambert. L'artiste américain, qui jouit désormais d'une carrière solo enviable, possède une voix aux capacités démentielles et incarne à merveille l'extravagance mêlée d'auto-dérision qui caractérisait QUEEN. La finale qui l'aura vu interpréter avec QUEEN "We Are The Champions" aux vocalises stratosphériques a créé une connexion. C'est que Roger Taylor a bien fait d'écouter les conseils de Spike Edney qui avait repéré la jeune vedette. QUEEN semblait à ce moment-là prêt à remonter sur les planches, et le lancement du Queen Extravaganza (dont fait partie Tyler Warren), qui avait révélé Marc Martel, ce musicien canadien à la voix criante de mimétisme avec celle de Freddie Mercury qui alimentait toutes les rumeurs.

Mais entre ce que les fans peuvent attendre et ce qui se passe en réalité, il y a un gouffre. Ainsi en 2011, QUEEN + Adam LAMBERT est né et part en tournée. Le résultat est largement à la hauteur des espérances, et ce pour plusieurs raisons : QUEEN n'a pas perdu son sens du spectacle et comme à la grande époque met le paquet sur le visuel, et en cela, le "Live Around The World" qui sort le 2 octobre 2020, avec ses différents extraits filmés dans différentes configurations (un studio radio, un Rock In Rio, un Wembley (O2), festival de l'île de Wight et des différentes tournées, entre 2014 et 2020) le montre avec clarté. L'ouverture du show sur "Tear It Up" (on notera une sélection qui se permet de passer outre une bonne palanquée de classiques) avec le robot de Kelly Freas sur un écran gigantesque et des effets 3D très bien pensés. J'ai le souvenir de mes trente ans au Zénith de Paris avec ces projections lumineuses qui donnait l'impression de voir Brian May jouer son solo au milieu des étoiles, effet saisissant. Et puis que dire de ce "Fat Bottomed Girls" prodigieux tourné à Dallas avec une armada de pom-pom girls souriantes, plus craquantes et synchro les unes que les autres (mais pas très "fat-bottomed" si on voulait être parfaitement raccord). Le sens du spectacle toujours ! Et pour ça, on peut compter sur Adam Lambert, qui arbore une tenue différente sur quasi chacun des extraits sélectionnés pour ce combo Blu-Ray + CD, et qui a lui aussi le sens de la mise en scène. Concrètement, si vous voulez écouter du QUEEN en live, il paraît impensable de se priver d'une telle expérience, vous en aurez pour votre argent.

Vient ensuite la prestation en elle-même. L'équipe musicale est différente depuis l'arrivée d'Adam Lambert. Exit la seconde guitare du fidèle Jamie Moses, Danny Miranda aussi, remplacé par un Neil Fairclough plus proche de John Deacon dans le jeu (et dont le renfort aux chœurs est déterminant). Et il y a la promotion du fils Taylor, Rufus, qui tient un rôle de percussionniste original, entre cymbales, timbales et caisse, avec là aussi un rôle de choriste loin d'être négligeable. À noter que suite à son recrutement dans The DARKNESS il a été remplacé par Tyler Warren, qui est présent sur tous les extraits captés entre 2017 et 2020. Cet effectif 100% live, toujours avec le fidèle Spike Edney aux claviers, est à l'image des possibilités offertes par Adam Lambert. Ce mec semble ne résister à aucune difficulté vocale, il suffit de se pencher sur "Under Pressure", "The Show Must Go On" ou "Who Wants To Live Forever" pour s'en convaincre, et apporte une versatilité que ne proposait pas Paul Rodgers qui pouvait difficilement chanter de façon crédible le répertoire Pop de QUEEN et n'approchait pas toutes ses curiosités qui ont émaillé les albums. Et nous avons donc, avec un Roger Taylor toujours au rendez-vous, et un Brian qui fait ses chœurs un peu quand il y pense ou n'est pas à l'autre bout de la scène, un Adam impeccable, et trois musiciens choristes une restitution des harmonies vocales impeccable et puissante ("Somebody To Love" en est l'un des plus beaux exemples, dans une interprétation qui présente le meilleur compromis entre les interprétations de QUEEN et celle avec George Michael et un final enlevé qui offre un peu de fraîcheur).

Adam cabotine et son expérience music-hall l'aide à jouer sa prestation, avec une philosophie assez similaire à celle de Freddie Mercury en fait… Mais pour des résultats très différents… Et là je dirais qu'il y a deux approches et une conclusion flatteuse pour Freddie Mercury : Adam Lambert excelle voire surpasse le maître en conditions live sur le répertoire Pop, pastiche, music-hall, proposant des versions personnelles ne copiant pas la légende, et embaucher un vocaliste à la carrière établie permet de facilement laisser de côté les comparaisons inutiles. En revanche, comme je le lisais sur une critique brésilienne, Adam prouve sur "Live Around The World" qu'il n'est pas fait pour chanter du Rock… Et on ne peut pas vraiment lui donner tort. En effet, ce qui pourra générer une crispation, ou qui hérissera les hardos, c'est cette brutalité vocale et viscérale que pouvait dégager Paul Rodgers pour le coup, absente. Et cela permet de se rappeler pourquoi Freddie Mercury était considéré comme le meilleur performer de son temps, puisqu'il faudrait deux talents hors-norme comme Paul Rodgers et Adam Lambert pour parvenir à s'approcher du regretté Farrokh.

Cette chronique est déjà trop longue, mais il faut parler aussi du produit "Live Around The World" en lui-même. Pensé pendant le confinement, suite au report de la tournée QUEEN + Adam LAMBERT, Roger Taylor semble avoir été à l'initiative de cette sortie, pensée (en tout cas dans le discours promotionnel, ne soyons pas totalement dupes) comme un cadeau aux fans pour qu'ils puissent patienter, sachant que la formation a filmé/enregistré quasi tous ses shows depuis 2011 et qu'aucun enregistrement de ce genre n'avait vu le jour jusqu'ici. Le choix des extraits s'est basé a priori concentré sur les meilleurs images et sons qu'il avait en leur possession, ce dont je doute fortement, car il aurait été très facile de trouver une version de "The Show Must Go On" où Adam ne se plante pas dans les paroles, et où Brian ne semble pas hésiter sur son solo.

Mais si je semble cracher dans la soupe, c'est davantage à cause de ce montage de différentes prestations qui rappelle un peu le "Live Magic" de triste mémoire. D'autant que là encore, c'est à un simple Live d'une heure vingt auquel nous avons droit, alors même que le groupe joue deux heures au minimum à chaque prestation et renouvelle très régulièrement sa setlist. Et les écarts entre chaque prestation créent deux problèmes : la communication avec le public semble quasi inexistante, et en vidéo c'est pire, car on a davantage l'impression de regarder une série de clips live, comme on les visionnerait sur YouTube, sauf qu'évidemment la qualité d'image est bien supérieure. Donc cette compilation live rappelle bien plus l'antique VHS "Rare Live" de 1989 qu'un Live à proprement parler. Dommage d'ailleurs, car il semble plus que probable que le groupe a le matériel à sa disposition...

... Surtout au vu du niveau des prestations proposées ici, qui recèlent de véritables grands moments : ce "Who Wants To Live Forever" dédicacé aux victimes de la tuerie d'Orlando la veille, ce "Love Kills" en version ballade sur laquelle Adam Lambert s'envole, "Under Pressure" où le duo vocal avec Roger Taylor marche d'enfer, et où le break atteint sa toute-puissance avec cette montée vocale stratosphérique. Un produit équilibré en somme, qui propose en bouquet final une retranscription du medley du Live Aid (surfant évidemment sur l'immense succès du film Bohemian Rhapsody, et avec un "Hammer To Fall" jouissif et dont la fin n'est pas foirée comme en '85) à l'occasion du concert caritatif donné début 2020 tout peine un mois avant le confinement. Décevant sur certains aspects, mais largement satisfaisant sur d'autres.

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   JEFF KANJI

 
  N/A



- Adam Lambert (chant)
- Brian May (guitare, chant)
- Roger Taylor (batterie, chant)
- -
- Spike Edney (claviers, chant)
- Neil Fairclough (basse, chant)
- Tyler Warren (percussions, chant 2017-2020)
- Rufus Tiger Taylor (percussions, chant 2011-2016)


1. Tear It Up
2. Now I'm Here
3. Another One Bites The Dust
4. Fat Bottomed Girls
5. Don't Stop Me Now
6. I Want To Break Free
7. Somebody To Love
8. Love Kills: The Ballad
9. I Was Born To Love You
10. Drum Battle (*)
11. Under Pressure
12. Who Wants To Live Forever
13. Guitar Solo - Last Horizon (*)
14. The Show Must Go On
15. Love Of My Life
16. Bohemian Rhapsody
17. Radio Gaga
18. Ay-ohs
19. Hammer To Fall
20. Crazy Little Thing Called Love
21. We Will Rock You
22. We Are The Champions

- * Blu-ray Seulement



             



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