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DOOM METAL  |  STUDIO

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2020 Protocol Of Constant Sadness
 

- Style : Black Sabbath, Avatarium
- Membre : Celtic Frost, Coroner, Hellhammer

TAR POND - Protocol Of Constant Sadness (2020)
Par DARK BEAGLE le 3 Juillet 2020          Consultée 2110 fois

TAR POND aurait pu connaître un coup d’arrêt brutal avec le décès de Martin Eric Ain (CELTIC FROST), qui avait formé le groupe avec l’ancien CORONER Marquis Marky. Mais les musiciens ont persévéré, pour ne pas perdre tout le travail et, quelque part, faire vivre la mémoire du charismatique bassiste. Un premier album voit le jour en 2020, avec sa pochette étrange, loin d’évoquer une mare de goudron, mais qui a une certaine interaction avec son titre, "Protocol Of Constant Sadness". Il y a en effet beaucoup de tristesse dans ce regard, les yeux marqués, rougis, comme s’ils étaient irrités à force de larmes.

Vu le pedigree des deux principaux acteurs de ce drame, on aurait pu imaginer que TAR POND allait évoluer dans un registre assez Thrash et très malsain. En fait, il n’en est rien. Le groupe pratique un Doom qui sait être nébuleux, mais qui reste très abordable pour le commun des mortels. Une musique qui sait se faire écrasante, comme elle peut se faire plus volubile, plus reposante, mais qui arrive toujours à retranscrire quelque chose. Ici, cela commence donc avec un visuel qui interpelle, que chacun interprétera à sa guise (ma vision de la chose en vaut une autre).

Pour se faire, les deux compères s’étaient entourés de quasi inconnus, Stefano Mauriello à la guitare, Tom « Major » Ott au chant. Depuis, Martin Eric Ain a été remplacé par Monica Schori, qui aura également été très discrète jusque-là. La succession aurait pu s’avérer lourde, la jeune femme s’en sort très bien et l’album se déroule doucement, sans accroc notable. Les Suisses ont décidé de faire court : quatre titres pour trente-trois minutes. À peu de choses près. Et là, nous pénétrons dans un univers fait d’une obscurité crépusculaire, ce n’est pas le noir complet, il semble toujours y avoir de la lumière au loin, ténue mais présente.

Le plus bel exemple serait "Please", choisi assez logiquement comme single pour l’album, qui s’étale sur plus de sept minutes doucereuses, avec des parties plus relevées qui pourtant prennent leur envol dans des profondeurs abyssales. Tom Ott y livre d’ailleurs sa meilleure prestation, la plus sensible en tout cas, même si par moment il fait étrangement songer au James Hetfield qui évoluait sur "Load". C’est puissant, racé, cela prend son temps pour jouer toutes ses cartes et chaque variation vient enrichir la composition, lui apporter à chaque fois un peu plus de force, toujours en laissant les secondes, voire les minutes, s’égrainer avant de connaître une nouvelle évolution.

Les morceaux ont des constructions assez similaires mêmes s’ils sonnent de façon différente. Quel gouffre entre l’approche typiquement Doom, sans pour autant être mortuaire, d’un "Damn" et le côté presque léger de "The Spirit", qui pourtant dégage quelque chose de malsain sous ses mélodies entêtantes. Les musiciens font évoluer leur discours, ils le façonnent, se créent un univers qui leur est propre où le spleen peut prendre bien des formes. L’ensemble ne respire pas franchement la joie de vivre, mais vous me direz, il manquerait plus qu’un groupe nous balance du Doom qui cause de pâquerettes ou de petits chatons mignons. Ce serait un non-sens.

Après, difficile de juger un nouveau groupe sur quatre titres, qui ne répondent même pas aux formations dont sont issus une partie des musiciens. TAR POND évoque aussi bien du BLACK SABBATH le plus lent que les DOORS par instants, au détour d’un phrasé particulier, voire de paroles bien précises. Mais le résultat final est franchement plaisant, on se laisse facilement prendre au jeu même si le tout ne déborde pas d’originalité, la formule est plutôt classique, rien ne semble dériver d’une feuille de route typique du genre.

Peut-être aurait-il fallu un album plus conséquent pour capter pleinement le potentiel de TAR POND. Il est à espérer que ce "Protocol Of Constant Sadness" ne soit pas un one shot, qu’il soit destiné à rester unique, esseulé, alors que le groupe semble avoir des choses à dire, qu’il donne l’impression de s’être arrêté en plein discours, ne trouvant plus ses mots, atteint d’un mutisme aussi soudain que persistant. Le sentiment d’une œuvre inachevée est tenace, comme si, de cette manière, la formation faisait le deuil de Martin Eric Ain dont la vie, elle, s’est achevée bien trop tôt.

Forcément, nous restons quelque peu sur notre faim. Glen Benton dirait que cet album est parfait, car il fait moins de trente-cinq minutes, que nous n’avons ainsi pas le temps de nous ennuyer. Mais justement, c’est du Doom, que cette musique donne l’impression de prendre la poussière, cela fait partie de son charme. En fait, nous arrivons à peine à prendre la mesure des capacités de TAR POND que déjà le tout s’arrête, laissant un vide que l’on ne peut combler, pour le moment, qu’en appuyant à nouveau sur la touche play. Et, dans ce cas, malheureusement, tout finit par devenir lassant.

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   DARK BEAGLE

 
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- Tom 'major' Ott (chant)
- Stefano Mauriello (guitare)
- Monica Schori (basse)
- Marquis Marky (batterie)


1. Damn
2. Please
3. Worm
4. The Spirit



             



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