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2015 Fornjot
 

- Style : Khemmis
- Membre : Draconian

MAMMOTH STORM - Fornjot (2015)
Par DARK BEAGLE le 27 Mai 2020          Consultée 869 fois

Quelques réactions à chaud concernant "Fornjot", premier méfait de de MAMMOTH STORM :

"Mais c’est quoi cette merde ? Du Doom ? Mais tu ne peux pas laisser ton collègue Wën s’en occuper ? Tu veux que l’on se quitte, c’est ça ?"
Ma femme, qui n’a vraiment, mais alors vraiment pas apprécié. Je n’ose toujours pas lui dire que le groupe a sorti un deuxième album en 2019. Peut-être qu’en lui laissant la surprise de le découvrir par elle-même devant le fait accompli elle en oubliera sa menace.

"SATAN HABITE ICI !"
Deux témoins de Jehovah qui ont bravé le confinement pour faire une tournée des ménages. Étant donné que je porte un t-shirt Snoopy, ça ne peut être que la musique de MAMMOTH STORM qui dégueulait des enceintes qui ait provoqué pareille réaction.

"Dites jeune homme, je n’ai rien contre votre Twist d’habitude, mais là, mon garçon, il va falloir faire quelque chose parce que le bourdonnement continu là, il dérègle mon sonotone !"
Mme Dubreuil, voisine nonagénaire qui visiblement a moyennement apprécié également. Mais il faut bien convenir qu’elle a raison sur un point : la musique de ce combo donne l’impression d’être un bourdonnement qui s’étale de plage en plage.

MAMMOTH STORM est un power trio formé en 2012 par Daniel Arvidsson, guitariste de DRACONIAN, qui migre de la gratte à la basse et au chant, avec Christer Ström à la guitare et Emil Alhman (rien à voir avec les Allman Brothers) à la batterie, ces deux derniers n’ayant pas de pedigree. La musique proposée ici est très lourde et très lente, elle se veut écrasante à souhait et la place du mammouth évoquée dans le nom du groupe n’est franchement pas usurpée. Et en même temps, il se dégage quelque chose de très sombre des six titres (sept en comptant la chanson bonus) qui composent l’album, quelque chose d’orageux, qui nous rattache au côté tempête.

Avant de rentrer plus en détail dans cet album, un petit tour s’impose vers le visuel, qui a l’air assez naïf, avec une imagerie vaguement Heroic Fantasy, plus mystique qu’autre chose et qui est présente depuis l’EP "Rites Of Ascension" qui date de 2014 ainsi que sur Alruna", l’opus de 2019. Une continuité dans les détails donc qui n’est pas sans rappeler KHEMMIS et la progression de ses personnages d’artwork en artwork. Une comparaison pas si innocente que cela puisque les deux groupes partagent une passion commune pour la lourdeur des riffs, même si les Américains ont rapidement tendance à planter des parties plus Heavy trad ou extrêmes dans leurs compositions.

Parce que MAMMOTH STORM, lui, regarde droit devant lui, sans jamais s’arrêter. C’est pour le coup vraiment pachydermique, la basse gronde, la guitare se lamente, la batterie ne s’enjaille point trop : surtout ne pas amorcer une pointe de vitesse ! Les morceaux sont souvent très longs, entre neuf et treize minutes et ne se développent quasiment pas. Tout tourne autour de cette basse vrombissante, qui donne cette impression de bourdonnement continu, la guitare apporte une mélodie facile à retenir, à coups de riffs qui s’étendent, encore et encore. Pour ne pas perdre l’auditeur, les musiciens proposent toujours une petite variation, la mélodie qui migre vers quelque chose d’autre, lors des longues parties instrumentales qui s’avèrent rapidement angoissantes dans leur monolithisme.

Le chant, quant à lui, n’est pas extrême. Ce n’est pas un growl délétère qui ferait dériver la formation suédoise dans les confins du Funeral Doom. Ce qui ne veut pas dire que Arvidsson évolue dans un registre clair également, ni même que nous sommes dans un entre-deux. Nous sommes en face d’une psalmodie qui n’a rien de liturgique et qui ne va qu’accroître le sentiment de malaise qui émane de cet album qui se tient plutôt bien. Malgré un découpage assez similaire de titre en titre, MAMMOTH STORM évite l’écueil de l’ennui par ces petites variations mentionnées plus haut et on se laisse rapidement prendre au jeu (le title-track, le mastodonte qu’est "Augurs Echo", "Horns Of Jura"…).

Le groupe s’autorise aussi un petit instrumental histoire de créer une respiration somme toute artificielle ; en effet, "Sumerian Cry" fait suite à "Vultures Prey", de loin le titre le plus académique dans sa durée et s’étale sur moins de trois minutes où les musiciens nous convient au Moyen-Orient avec ses sonorités arabisantes sympa, mais entendues mille fois. Mais notons que ça bourdonne toujours autant ! Autre point délicat, "Hekla", qui se veut le morceau de bravoure de l’album et qui ne parvient pas tout à fait à capter l’attention tant le titre est lent et peine à apporter le souffle épique qu’il se devait d’amener pour créer un final d’anthologie.

Mais ce "Fornjot" est un album qui se tient plutôt bien dans son ensemble. On ressort de l’écoute un peu sonné, lessivé, de cette heure de Doom intense tirant parfois un peu sur le Drone. Mais en même temps, difficile de nier que le tout est plutôt intéressant. Sans être jusqu’au-boutiste dans son approche, le disque n’en est pas moins exigeant et demande quelques écoutes pour être pleinement assimilé. Vous l’aurez compris, nous sommes tout de même très éloignés de ce que propose DRACONIAN en général. Arvidsson se montre quelque part bien plus extrême dans sa démarche avec MAMMOTH STORM et sans pour autant révolutionner le genre parvient à tirer son épingle du jeu. À découvrir, donc !

Note réelle : 3,5/5.

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   DARK BEAGLE

 
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- Daniel Arvidsson (chant, basse)
- Christer Ström (guitare)
- Emil Ahlman (batterie)


1. Augurs Echo
2. Vultures Prey
3. Sumerian Cry
4. Fornjot
5. Horns Of Jura
6. Hekla
7. Ancient Apocalypse (bonus Track)



             



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