Dois-je vraiment vous faire l'affront de vous présenter Monsieur James Shanahan, plus connu évidemment sous le nom de Jamey Jasta, leader d'HATEBREED ?
Évidemment non si vous avez cliqué directement sur le lien de cet album !
J'ose espérer que ce leader charismatique fait partie de vos connaissances, pour tout le bien qu'il apporte au genre.
J'aime tout particulièrement ce type pour sa simplicité, son parcours de fan ayant réussi son rêve…

Fan hardcore du groupe comme vous le savez, je ne peux que vous faire attester de la puissance et de la présence scénique d'HATEBREED… Et inutile de vous préciser que son frontman y est pour beaucoup, évidemment !
Très actif sur le scène Hardcore (pas seulement avec son groupe mais aussi avec son projet KINGDOM OF SORROW par exemple), il ne pouvait pas en être autrement que de le retrouver finalement pour un opus solo, dans une période creuse d'activité pour son groupe…

Fort de toutes ces données, il faudra veiller à rester à la fois méfiant comme impatient ! En effet, les fans du groupe pourront espérer/redouter de découvrir une pâle copie d'HATEBRED quand d'autres espéreront y trouver des influences originales, voire totalement inattendues...
Il faut tout de même ne pas tomber dans la chronique facile : oui évidemment l'intro d'un "Screams From The Sanctuary" et son premier couplet n'auront rien d'autre qu'un classement "titre qui aurait pu sans problème figurer dans un LP de HATEBREED" même si le refrain plus "popisant" viendrait finalement contredire un grand nombre d'auditeurs avides de raccourcis... Même constat avec "Anthem Of The Freedom Fighter", 100 % HATEBREEDien !
Jamey y pose sa voix comme à la grande époque, si féroce et forte de ses déclamations slogan : courage, bravoure, dépassement de soi, force face aux épreuves, dureté du monde qui nous entoure…

Pourtant, Jasta surprend quelque peu son monde, en réduisant la voilure, sans doute avec ses nombreux guests.
Phil Labonte (ALL THAT REMAINS), Randy Blythe (LAMB OF GOD), Tim Lambesis (AS I LAY DYING, AUSTRIAN DEATH MACHINE), Zakk Wylde vient placer sa guitare avec son timbre si identifiable, Mike Vallely (skateur pro et chanteur à ses heures) et Mark Morton (guitariste de LAMB OF GOD). Que ce soit derrière le micro ou en guest musicien, chaque invité trouve une jolie place dans des titres totalement estampillés Jamey Jasta : simples, puissants et efficaces.
La mélodicité de l'ensemble est à noter car la présence des guests donne parfois un côté plus "doux" à certains titres, avec les chants clairs.

Tentez donc de résister au riff de "Nothing They Say" pour voir ! Je parie que votre tête viendra inévitablement headbanguer avec la simplicité et l'efficacité de ce dernier. Certes, on est loin d'une folie pure, mais une fois encore, les choses simples sont bien souvent les plus performantes quand on ne recherche rien de bien novateur.

Soigné et bien produit (même si sur mon exemplaire, j'ai pu noter quelques chutes de volume entre les différents titres), cet album éponyme se veut sans prétention et sincère, à l'image de son concepteur. Solide dans son approche et totalement respectueux des fans du genre et du lascars, inutile de vous dire que ce "Jasta" délivre en 12 titres 37 minutes de musique qui raviront les aficionados.

À écouter d'une traite pour savourer cet exutoire plus posé qu'à l'accoutumée.

Note réelle : 3,5/5.