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- Style : Kamelot, Darkwater, Myrath, Tomorrow's Eve
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CYHRA - Letters To Myself (2017)
Par HAPLO le 5 Décembre 2019          Consultée 1848 fois

Note préliminaire : L’auteur de cette chronique, lâchement dissimulé derrière l’anonymat confortable que lui confère son pseudonyme, assume l’entière irresponsabilité des faits qui vont être relatés. Ceux-ci ne reposent sur aucune réalité avérée, sur aucune interview ni aucun témoignage digne de ce nom. Ils sont uniquement le fruit d’une imagination débridée par le terme de « supergroup » utilisé par les musiciens de la formation eux-mêmes pour décrire leur propre création.

En fait, la première question que l’on peut se poser concernant CYHRA peut être :
Comment de vieux briscards de la scène Metal suédoise occupent-ils leurs (longues) soirées d’hiver ?
Pour tenter de le savoir, retournons au mois de novembre 2016, dans une forêt suédoise nocturne et enneigée jouxtant la bourgade de Furulund près de Göteborg : un igloo de fortune construit à proximité d’un magnifique 4X4 dernier cri chromé semble indiquer la présence de randonneurs amateurs en goguette. L’un d’entre eux, guitariste de son état (Euge Valovirta – SHINING), est d’ailleurs endormi, ivre mort, à l’entrée de l’abri. À l’intérieur de l’habitacle, trois compères, individuellement armés de bouteilles d’akvavit (digeo décapant et officiel en Suède et Norvège) discutent âprement :

"Jake E" (AMARANTHE)
- Hey, les gars, pour être franc, j’en ai plein les bottes d’être la troisième roue du carrosse chez AMARANTHE ! La miss Elyze tien le devant de la scène et on a uniquement besoin de moi quand l’autre a fini de lui répondre en mode grunt…

Jesper Strömblad (IN FLAMES)
- Ouaip. Tout pareil. J’en ai fait le tour d’IN FLAMES. Me suis éclaté mais ça reste quand même de la musique de torturé pour public averti ! j’aimerai tant du gros punchy-crusty avec une dose de mielleux… Vous voyez ce que je veux dire quoi...

Alex Landenburg (LUCA TURILLI’S RHAPSODY)
- Ouaip… Brop ! Super… Ch’uis super d’accord… Ras la casquette de la dentelle héroïco-italienne…

Jake E
- … Et si j’étais l’unique chanteur, moi… Sur tout un album… Rien que moi ?...

Jesper Strömblad
- Et si on jouait des trucs super catchy , bien rythmés et mélodiques et que les fans y chanteraient les refrains avec nous en concert ?…

Alex Landenburg
- Ouaip… Brop ! Super… Ch’uis super d’accord… ras la casquette de faire des trucs pour les intellos du manche…

Jake E
- et l’autre dehors ? On le met dans le coup ?

Jesper Strömblad
- Rhaaa.. Faut voir… C’est quand même un gros bourrin de SHINING, faudrait pas qu’il foute notre plan par terre. On n’a qu’à le mettre en guest sur la première galette, on verra après.

Alex Landenburg
- Ouaip… Brop ! Super… Ch’uis super d’accord… Et comment on l’appelle ce super groupe ?

Ils l’ont monté après avoir récupéré le bassiste Peter Iwers (IN FLAMES). Ils l’ont nommé CYHRA. "Letters To Myself", premier né, est sorti en octobre 2017.

Alors d’accord ; à la lumière de ces éléments (imaginaires), on pourrait croire à l’existence de motifs personnels musicalement discutables, voire d’objectifs commerciaux de bas étage risquant de faire glisser nos oreilles sur une jolie pente verglacée de déception. Sans réellement savoir si cet état d’esprit a présidé à la création du groupe et surtout à l’enregistrement de "Letters To Myself", il est cependant évident que CYHRA foule ici des sentiers bien balisés et déjà connus pour tout metalleux qui se respecte. Offrant un condensé de Power Metal mélodique énergique et volontairement percutant, le combo propose des morceaux calibrés au format court, aux thèmes simples et facilement mémorisables, le tout mâtiné de refrains super accrocheurs. Ainsi, cette première livraison studio vise clairement l’efficacité et le consensus.

Ce qui nous amène à la seconde question transcendantale de cette chronique : pour le cas qui nous intéresse, la recherche de simplicité conduit-elle à une médiocrité décevante ?

Passé l’inclinaison naturelle du chroniqueur blasé à répondre un « oui » catégorique, il faut quand même reconnaître qu’avec nos vétérans suédois, on n’a pas affaire à des lapins de six semaines… Mais à des musicos plutôt chevronnés, experts du riff en embuscade et des arrangements explosifs : preuve en est ; la production est confiée à des pros du pot dans ce domaine, le sieur Jakob Herrmann (AMARANTHE, DRACONIAN...) et surtout l’incontournable Jacob Hansen (VOLBEAT, PRIMAL FEAR, AMARANTHE, DORO, EPICA EVERGREY et le dernier REDEMPTION...) ainsi chargés de faire briller les chromes de la fusée CYHRA !
On sent donc qu’au delà des talents individuels reconnus des musiciens, l’offrande est indiscutablement travaillée : gros power-son, base rythmique taillée pour la course, voix ultra calibrée tout en retenue mais aussi puissante et rageuse à l’occasion, petites orchestrations (piano, synthé) discrètes tout en étant pertinentes… Bref, CYHRA se donne les moyens d’atteindre ses objectifs, et met en œuvre pour cela, faute d’une réelle originalité, un certain talent !

Et du talent associé à de l’énergie, on en trouve indiscutablement sur cette livraison généreuse de douze titres : qu’il s’agisse du musclé "Heartrage" avec ses différences de tempo couplet/refrain, du hit live potentiel "Here To Save You" doté de son refrain accrocheur et mélodique, du tubesque "Dark Clarity" armé de ses alternances riffs d’acier contre voix et synthé ou encore du syncopé "Black Wings" au thème taillé pour le succès….

Néanmoins, CYHRA se prend quelque peu les pieds dans le tapis, selon moi, avec le reste de la dite livraison composée pour l’essentiel de morceaux trop formatés, aux structures désespérément linéaires et dont les gammes mélodiques sont comme reproduites d’une piste à l’autre. L’absence cruelle du « petit quelque chose », qui impulse à une composition sa dynamique plombe littéralement la balade obligatoire "Closure", le (trop) facile et catchy "Rescue Ride" ainsi que les deux dernières pistes "Inside A Lullaby" comme "Dead To Me" qui prennent vraiment un air anecdotique.

Le reste des titres constitue ainsi une sorte de « ventre mou » dérivé du modèle cité plus haut (formats courts, mélodies consensuelles, refrains catchy, soli sympathiques mais écourtés car reprise du refrain catchy…) que l’amateur du genre appréciera / ou pas, en fonctions de ses goûts personnels. Petite mention tout de même pour le surprenant "Holding Your Breath", qui dénote vis à vis de ses confrères, tant par les variations vocales qu’y apporte l’ami Jake E (mais pourquoi diable nous prive t’il de ça sur le reste de l’album ?) que par le solo un tantinet plus long et technique et qui rappelle que nos Suédois sont également des musiciens qui en ont sous la pédale (quelque peu bridée pour l’occasion...).

Avec "Letters To Myself", CYHRA semble donc tenter un joli coup de poker en misant sur un format énergico-consensuel boosté par le métier et le talent musical de ses membres. Ne plagiant outrageusement personne mais chassant clairement sur les terres des KAMELOT, MYRATH ou autres DARKWATER, les Suédois ont néanmoins pris le pari d’une simplification musicale et technique au profit d’un côté volontairement accrocheur : ce cocktail parviendra-t-il à leur attirer un public fidèle ?

Tout en saluant les lignes catchy et mélodiques des premiers morceaux cités, j’avoue avoir éprouvé un soupçon d’ennui sur les titres les plus prévisibles… À moins de travailler à un album qui ne serait constitué que de tubes (certains l’ont réussi mais ils sont peu nombreux !) CYHRA devra peut-être revoir sa façon de composer afin d’y intégrer des éléments plus originaux. Fort de mon optimisme musical et naturel, j’insère une note réelle de 3,5/5 dans une bouteille d’akvavit que je balance dans la mer des bonnes intentions… Au large de laquelle vogue le beau navire chromé de CYHRA.

- pour mettre le feu en live : "Here To Save You",
- pour l’originalité bienvenue : "Holding Your Breath",
- pourquoi ? "Dead To Me".

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- Joakim 'jake E' Lundberg (lead vocal)
- Jesper Strömblad (guitare)
- Peter Iwers (basse)
- Alex Landenburg (batterie)
- Guest & Additionnels
- Euge Valovirta (guitare lead)
- Jonah Weingarden (claviers, piano)
- Snowy Shaw (chœurs)
- Theodor Hedström (chœurs)
- Jacob Hansen (chœurs)
- Jonas Haagensen (chœurs)
- Charles Corletta (narration sur 12)


1. Karma
2. Heartrage
3. Here To Save You
4. Muted Life
5. Closure
6. Letter To Myself
7. Dark Clarity
8. Holding Your Breath
9. Rescue Ride
10. Black Wings
11. Inside A Lullaby
12. Dead To Me
13. Forever (édition Japonaise)



             



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