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TRIBE AFTER TRIBE - Power (1985)
Par DARK BEAGLE le 16 Juillet 2019          Consultée 1001 fois

Les groupes sud-africains dans le milieu du Metal sont rares. Enfin, ceux qui ont réussi à percer à l’international. TRIBE AFTER TRIBE est un nom connu, malgré des distributions parfois très hasardeuses, mais il n’est, pour ainsi dire, que cela. Le taciturne Robbi Robb, son seul membre permanent, se fait discret et laisse souvent sa colère se traduire en une musique particulière, mélange entre du Heavy à la BLACK SABBATH, du Punk avec de forts accents World Music, via des rythmiques tribales et des sonorités très africaines. Révolté, le jeune homme s’était rebellé contre l’Apartheid après la sortie de ce "Power" et a décidé de poursuivre sa carrière du côté de Los Angeles.

"Power" n’est pas à proprement parler le début de carrière de TRIBE AFTER TRIBE. Le groupe est né des cendres de ASYLUM KIDS et aura sorti un single avant cela, qui œuvrait dans la New Wave. Et à l’écoute de ce disque, le constat est sans appel : "Power" n’est pas un disque de Metal. Il est même difficile de savoir qu’il s’agit ici du travail de Robbi Robb, l’homme qui publiera douze ans plus tard le racé "Pearls Before Swine". Le fossé est énorme et globalement il est tout à fait permis de faire l’impasse, de ne pas s’y attarder. En revanche, il est intéressant de poser une oreille dessus pour voir la marge de progression de la formation, qui est loin d’être banale.

Ce disque s’inscrirait sans problème dans le paysage européen de la moitié des années 80, proposant une musique influencée par le Post Punk et tirant fortement sur la New Wave. "Power" ne sonne pas creux pour autant, même s’il ne brille pas par son originalité. La musique proposée ici est archi convenue, mais on se laisse malgré tout guider par la voix de Robbi Robb, très agréable à l’oreille, parfaitement dans le style, sans être trop maniérée. Nous sommes loin de la prestation moqueuse de Al Jourgensen sur le premier essai de MINISTRY. En revanche, rien de joyeux ne se dégage de cette musique, il est d’une mélancolie bien prononcée.

Là encore, c’est surtout la voix de Robb qui imprime le mouvement. Il n’est pas forcément défaitiste ou abattu, mais il a un regard désabusé sur ce qui l’entoure et surtout sur la situation politique en Afrique du Sud, qui acceptait d’alléger sa position face à l’Apartheid en raison de pressions financières de l’occident et notamment des États-Unis. La désillusion également de savoir que le message qu’il essaye de faire passer ne trouvera pas son public, les radios, obéissant à une espèce de censure, ne passeront pas ses chansons. Le disque ne connaîtra d’ailleurs même pas de distribution internationale avant que EMI ne le diffuse, dix ans plus tard.

"Power" est donc un disque fait de colère, mais une colère qui n’est pas distillée à travers les codes du Metal. Ici, la guitare se veut en retrait, le clavier prend plus d’espace, il contrôle les mélodies, mais Robbi Robb resta aux aguets. De temps en temps, nous parvenons à distinguer des riffs plus agressifs, des moments où la tension monte crescendo, offrants des moments presque épiques ("As I Went Out The Morning" ou encore "Here It Comes"). Mais sinon, il est vrai que ce "Power" est bien inoffensif, comme en atteste une entame d’album un peu poussive.

C’est lent, la batterie sonne synthétique au possible, un saxophone s’invite dans la danse, avec une utilisation finalement assez banale, presque attendue tellement il fait cliché. Toute la première moitié de l’album va ainsi s’égrainer, lentement, mollement, avec de temps en temps une pointe plus vivace, qui vient nous réveiller comme un doigt planté sans ménagement dans les côtes. Le disque va s’encanailler plus vers la fin, quand Robbi Robb se décidera à lâcher les chevaux, ce qui sera synonyme de moments plus enlevés, avec des rythmiques qui deviennent plus lourdes, plus puissantes (ce qui n’est pas un mince exploit avec ce type de sonorités !), le chant lui reste toujours agréable, même si on apprécierait qu’il se laisse aller à l’agressivité.

Et au final, l’avis est mitigé. L’écoute de l’album n’est pas désagréable, mais pour résumer le tout très succinctement, ça en touche une sans faire vibrer l’autre. L’ensemble prend vie bien trop tard pour espérer mieux qu’une attention précaire, d’autant plus que le genre pratiqué ici, pouvant très bien être apprécié quand on est un peu ouvert d’esprit, est un brin contemplatif, un brin introverti par moments alors que la personnalité de Robbi Robb est plutôt du genre explosive. Et malheureusement, comme de nombreux disques de cette époque, celui-ci baigne dans son jus et sonne irrémédiablement daté. Être à la mode au moment M n’a pas que des avantages.

Il faudra attendre six ans pour que TRIBE AFTER TRIBE donne un successeur à "Power", un successeur qui sonnera forcément comme un nouveau départ. Peu de temps après cet album, Robb va s’exiler à Los Angeles, donc, en complet désaccord avec la politique de l’Afrique du Sud. TRIBE AFTER TRIBE est un groupe qui a toujours revendiqué ses penchants politiques ("Suburd In The South") et qui les exposera sans fard tout du long de sa carrière. Il ne manquerait pas grand-chose à cet album pour mériter mieux qu’une impression mitigée, à commencer par un caractère plus affirmé. Mais ça, ça viendra plus tard.

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   DARK BEAGLE

 
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- Robbi Robb (chant, guitare)
- Fuzzy Marcus (basse)
- Niels Jensen (batterie)
- Bruce Williams (claviers)
- Mike Faure Kelly (saxophone)


1. Suburb In The South (dedication To Soweto)
2. Tongue Tide
3. Cautious Ground
4. The Watch
5. Monkey's Wedding
6. Just Above The Ice
7. Wild Love
8. Life Of A Love Song
9. As I Went Out One Morning (damsel)
10. Here It Comes
11. Ballade Of Anneline K.



             



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