AFM Records est doué pour se poser en défenseur du Hard/Heavy germain présentant de belles éditions limitées, des versions digipack d'une grosse partie de ses artistes, même ceux de seconde catégorie. Parmi ces formations signées sur le prestigieux label il y a MANIMAL, au nom si mémorisable. MANIMAL, ce quartette suédois qui a connu un changement de section rythmique après son premier opus de 2009 et qui a fini par reprendre une activité plus régulière avec la sortie de son deuxième album "Trapped In The Shadows", qui à bien des égards préparait l'arrivée de "Purgatorio", un troisième opus qui s'est hissé dans les révélations de l'an dernier, en tout cas dans le milieu des férus de Heavy/Power Metal. Toujours modérer l'enthousiasme de ce genre de tops, car j'étais tombé dessus en cherchant des informations sur le dernier GAIA EPICUS, auquel il était comparé.

Alors il est vrai qu'on y trouvera des similitudes mais déjà de deux choses l'une : "Purgatorio" est meilleur que son compatriote suédois globalement, et moins empêtré dans ses influences, notamment celle de GAMMA RAY, envahissante chez Thomas Hansen. Et puis l'autre différence, c'est qu'il y a un véritable groupe derrière le nom MANIMAL, un concentré de Heavy Metal arque-bouté sur de gros riffs qui constituent la substantifique moelle de sa musique. Et "Purgatorio", qui se montre plus affriolant que son aîné avec ses nappes de clavier à la fois discrètes et mieux intégrées, affiche une musculature imposante que la production met parfaitement en avant, les guitares ayant fait l'objet d'un soin particulier de la part de ses géniteurs, qui ont parfaitement su comment faire sonner leur disque.

On parle souvent de renouvellement, de redite ou de manque d'originalité quand on parle d'un album de Heavy/Power de seconde classe. Il est évident qu'il n'y a pas ici d'élément caractéristique qui permet à MANIMAL de se distinguer beaucoup plus qu'un autre (ni même de son précédent effort), mais en revanche ce que je peux lui reconnaître, c'est de ne pas me laisser sauter ses emprunts en pleine tronche. Le Heavy du quartette est honnête, fort bien ouvragé, comme dit précédemment bien mis en valeur d'un point de vue sonore, et même du côté du chant, Samuel Nyman est revenu du chant haut perché pour œuvrer dans un registre qui lui sied mieux (même si comme hurleur à la Ripper Owens il était franchement crédible) et cela écarte un des codes du style, et propose l'une des rares évolutions par rapport à "Trapped In The Shadows". De même l'équilibre entre recherche mélodique et puissance toute Power est bien géré et si on ne cracherait pas sur une ou deux cavalcades plus franches, ce côté plus foncièrement Heavy sert le potentiel des morceaux et laisse la place aux riffs pour diriger les opérations.

Ce qui fait de "Purgatorio" un disque qu'on est content d'avoir dans sa cdthèque même si ce n'est pas forcément celui qu'on ressortira le plus souvent, car sans provoquer de réactions extatiques, il ne décevra jamais quel que soit le contexte (j'ai testé l'écoute attentive, le rangement de matos et le footing et l'effet reste identique). Me resterait à les voir en live, mais pas facile pour une formation dans cette situation de nous rendre visite. Peut-être un jour en festival, j'espère. Comme sait si bien faire un MOB RULES dans un genre vraiment similaire.