Il aura fallu trois ans à GORGONEA PRIMA pour enfin sortir un premier album après une demo et un EP plein de belles promesses. Trois ans, ça peut paraître long dit comme ça, mais au final si c’est pour sortir un album de la trempe de "Black Coal Depression", ce n’est pas cher payé. Car, attention spoiler, l’album est très très bon.

La recette des deux Tchèques est sensiblement la même que sur "Behind The Borders Of Abnormality", soit un Black Metal Atmosphérique très raw à la DARKSPACE baignant dans un enrobage Electro/Indus oscillant entre Techno et Ambient.
Dès la première écoute, on remarque que certains défauts de l’EP ont été gommés, à commencer par le mix qui rendait les arrangements Electro trop envahissant. Ici, même si l’Electro a une place centrale dans la musique de GORGONEA PRIMA (on peut limite dire que c’est de l’Electro avec un accompagnement Black Metal par moment), elle arrive à cohabiter en toute harmonie avec l’aspect Metal de l’album sans problèmes.

Autre changement, si l’EP était très atmosphérique, ce "Black Coal Depression" se montre bien plus frontal et direct. Et "Daylight Pollution" qui introduit l’album le montre bien avec son démarrage in medias res sur fond de blast beat et beat Electro frénétique et ses riffs qui sentent la rouille. Les éléments Atmo n’ont pas pour autant disparu comme peuvent l’attester les claviers spatiaux au milieu du morceau et son final un peu plus calme.
Et l’album va continuer ainsi à nous envoyer des morceaux tous plus efficaces les uns que les autres. Que ce soit "Blast Furnace" qui viens nous briser la nuque avec un beat Electro ultra-lourd et ses envolées de claviers mélodiques, où bien "Eclipsed By The Sun" qui nous pilonne avec sa rythmique Drum'N'Bass frénétique ; mince, même "100 Years of Industrial Burial" qui est une sorte d’interlude uniquement Electro de quatre minutes est absolument prenant et complètement malsain avec ses bruits de machine et pleurs de bébé trafiqués.

D’ailleurs, chaque morceau se démarque bien comme il faut des autres avec chacun sa petite originalité qui vient s’ajouter à la recette de base de GORGONEA PRIMA. Je peux citer le paragraphe précédent où bien aller vers les autres morceaux comme l’aspect symphonique des chœurs de "Digital Desire" ou la Techno de "Biomechanic Soul". Ouais, l’Electro est encore plus présente et variée qu’avant, bon en même temps, les membres du groupe citent en interview des trucs comme 2UNLIMITED, FAITHLESS, The PRODIGY ou encore COMBICHRIST comme influences, donc ouai, ça se ressent et cette variété empêche l’album de devenir trop redondant (problème que j’ai avec moult albums de Black Indus).

Au début, je comptais mettre un bon 4/5 à l’album, mais au fil de mes écoutes pour le chroniquer, une sorte de déclic s’est produit, "Black Coal Depression" est un album excellent, il va sans dire, mais après chaque écoute venait une envie d’y retourner qui se faisait de plus en plus forte. Dire que cet album est devenu une drogue serait un peu fort, mais le fait qu’il soit devenu aussi addictif chez moi alors que je l’avais déjà bien poncé auparavant l’élève largement au rang des 5/5. Donc voilà, foncez l’écouter, c’est un des meilleurs albums de Black Metal Industriel que je connais, une pure réussite du début à la fin.