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ROCK PROGRESSIF  |  LIVE

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ALBUMS STUDIO

1970 Emerson, Lake & Palmer
1971 Tarkus
1972 Trilogy

ALBUMS LIVE

1971 Pictures At An Exhibition
 

1970 Emerson, Lake & Palme...
1971 Tarkus
1972 Pictures At An Exhibitio...
  Trilogy
1973 Brain Salad Surgery
1974 Welcome Back My Friends ...
1977 Works Volume 1
  Works Volume 2
1978 Love Beach
1986 Emerson, Lake & Powel...
1988 To The Power Of Three...
1992 Black Moon
1994 In The Hot Seat
 

- Style : Camel, Hawkwind, Hällas, Yes, Jethro Tull
- Membre : Rock Aid Armenia, Asia

EMERSON, LAKE & PALMER - Pictures At An Exhibition (1971)
Par DARK BEAGLE le 16 Mai 2019          Consultée 2825 fois

Quelques mois après la sortie de "Tarkus" à la pochette dessinée par un enfant de six ans atteint d’une forme très rare de déficience mentale, EMERSON, LAKE & PALMER enchaîne avec son premier album live. Mais comme jouer ses propres morceaux c’est trop facile et certainement pas assez Prog, ELP, sous l’impulsion d’Emerson (souvent cela vient de lui ce genre d’idées), va reprendre des pièces du "Pictures At An Exhibition" de Modeste MUSSORGSKY, une série de compositions prévues pour le piano. Enregistré à Newcastle en mars 1971, ce concert est une expérience à vivre, mais il s’avère toutefois un voyage étrange dans une contrée musicale pour le moins déstabilisante.

Difficile de ne pas voir un projet un brin mégalomane à travers cet exercice. C’est le genre de terrain de jeu propice pour l’exubérance de Keith Emerson. Il apparaît très vite qu’il mène la barque avec une fougue palpable. Pour remettre les choses dans leur contexte, cette œuvre a déjà été reprise adaptée pour le Jazz à la fin des années 50 et au début des années 60, et pour l’orgue en 1967 par Calvin Hampton. Ce que fait ELP n’est pas forcément l’adaptation la plus originale des "Tableaux d’une Exposition", mais elle va s’avérer marquante parce que le groupe se permet d’y rajouter des petites interventions de son cru qui vont faire la différence.

Nous sommes accueillis par un « We’re gonna give you Pictures At An Exhibition » avant qu'Emerson ne commence à s’éclater sur la première "Promenade", enchaînant sur "The Gnome" où il sera enfin accompagné par la basse de Greg Lake et surtout la batterie de Carl Palmer. Ce qui va clairement sauter aux oreilles, c’est la complicité entre les musiciens. Tout est parfaitement en place et ça coule doucement, mené par l’Orgue Hammond de Emerson. C’est lui le chef d’orchestre, celui qui dirige le tout, mais sans jamais reléguer ses compères au rang de simples exécutants.

Il y a une espèce d’osmose qui naît au milieu de toute cette exubérance. C’est énergique, c’est remuant et cela respecte grosso modo l’œuvre originale. Le principe de la "Promenade", un thème récurrent qui surgit entre certains tableaux. Mais plutôt que de respecter à la lettre toutes les compositions et de garder la trame intacte, EMERSON, LAKE & PALMER va en supprimer certains ("Catacombs", "Limoges, The Market" pour ne citer qu’eux) et rajouter des petites choses de son cru, comme ce "Blues Variation", ou encore ce "Curse Of Baba Yaga" aux allures très Hard Rock, s’intercalant à merveille dans "The Hut Of Baba Yaga", qui se transforme ici en intro et outro.

En revanche, ce qui peut gêner un tant soit peu l’auditeur, c’est la quasi-absence de chant tout du long de cet album, à l’exception bien sûr de la ballade "The Sage" (dont le second "Promenade" peut être considérée comme étant son introduction) et bien entendu "The Curse Of Baba Yaga", qui est bel et bien conçue comme une composition de ELP, trépidante et complètement folle. L’assaut de cet orgue et les passages de synthétiseur façon début des années 70 peut vite s’avérer fatigant pour celui qui n’a pas l’habitude de ces sonorités bien datées et pour le moins vintage dans l’esprit. Les morceaux se succèdent à une vitesse folle (la plupart ne durent même pas deux minutes) pour se terminer sur "Nut Rocker", une adaptation de Casse-Noisette de TCHAIKOVSKY qui s’avère tout bonnement irrésistible. Là encore, EMERSON, LAKE & PALMER n'est pas le premier à la jouer hors des terrains du ballet (comme quoi, l’idée de ramener le ballet aux masses de Freddie Mercury n’était pas dénuée de sens), mais ces derniers en feront une pièce souvent jouée lors de leurs concerts, un moment joyeux par excellence.

Après avoir introduit la musique classique dans ses albums studios, il était logique qu’il y ait une extension sur scène. Après, les musiciens ont décidé de taper très fort, dès le début de leur carrière, pour prendre tout le monde à contre-pied. Et surtout, se dégageant de toute responsabilité en n’incorporant aucune de leurs propres compositions parues sur album dans la setlist. Un choix qui peut paraître culotté aux premiers abords, mais une écoute attentive de ce Live valide leur choix. Nous vivons une espèce de montée en puissance euh… Somme toute progressive, qui va conduire à l’explosion en fin d’album où Greg Lake va complètement se lâcher derrière le micro. Froid, incisif et grandiose, le bassiste saura également tirer son épingle du jeu, quand ses deux compères semblaient avoir tenu le devant de la scène.

"Pictures At An Exhibition", c’est une expérience à vivre au moins une fois. Chacun se fera son avis. Certains adoreront l’esprit aventureux de EMERSON, LAKE & PALMER, d’autres trouveront cela complètement vide de sens et se montreront hermétiques face à l’effort produit ici. Il restera toujours un album live complètement à part, aussi bien dans les canons du Rock Progressif que dans la discographie des Britanniques, qui ne repousseront jamais le délire aussi loin. Pour ceux qui veulent un « vrai » enregistrement en public de ELP, je ne saurai que trop leur conseiller "Welcome Back My Friends" de 1974, long, copieux, épuisant, mais qui fait la synthèse des premières années du groupe avec brio.

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- Greg Lake (basse, chant)
- Keith Emerson (claviers)
- Carl Palmer (batterie)


1. Promenade
2. The Gnome
3. Promenade
4. The Sage
5. The Old Castle
6. Blues Variation
7. Promenade
8. The Hut Of Baba Yaga
9. The Curse Of Baba Yaga
10. The Hut Of Baba Yaga
11. The Great Gates Of Kiev
12. Nut Rocker



             



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