À peine un an après avoir sorti leur premier EP, HO99O9 remet le couvert en 2015 avec un autre EP nommé "Horrors Of 1999".

Et ben ! Ils chôment pas les Ricains !
Ben non, comme le dit le proverbe : "Il faut battre le buzz quand il est chaud !"

Car oui ils ont bien entretenu le buzz généré par la sortie de "Mutant Freax" en sortant clips sur clips et en donnant à fond dans le macabre (héritage de l'Horrorcore). Donc la hype monte doucement pour ces jeunes loups, galvanisés dans leur hargne par la réception plutôt encourageante de leur premier méfait par leur public d'initiés. C'est donc assez naturel qu'ils refassent parler d'eux aussi rapidement.

Qu'avons-nous donc ici ?
Et ben à première vue un matos pas si différent de celui qu'ils nous ont refilé en 2014…
On baigne toujours dans une ambiance haineuse, malsaine, oppressante voire étouffante selon les moments, au fil de ces six nouveaux titres. Seulement six ? Ouep, mais là c'est pas comme sur leur premier essai, c'est pas suffisant.

D'un côté on a les petits brûlots expéditifs de Punk Hardcore old-school (bien inspiré par les Ricains, CRASS et la première vague scandinave pour le son Crado/Noisy) et de l'autre on a de l'Aggro-Afro-Rap-Trap-Horrocore-Hip-Hop-Bien-Lourd-De-Ses-Morts. Et le problème là-dedans c'est que nos deux compères ont aussi récupéré le côté répétitif des morceaux de "Mutant Freax" et qu'on s'en rend encore plus compte car les titres sont placés dans un ordre assez bancal… C'est simple, les deux morceaux Punk sont en ouverture et fermeture de la galette et au milieu c'est du gros Rap qui tâche. Avec, "Private Parts (Skit)", un interlude de 30 secondes (où ça parle bite, fesses empoisonnées, et "sex and violence") qui a tout de même le mérite, malgré sa faible utilité sur ce skeud, de bien faire la liaison entre "Days Of Vengeance" et "P.O.W. (Prisoners Of War)".

D'un côté on a "No Regrets", qui démarre sur une note guitaristique bien Raw pour servir les hurlements rageurs de nos deux excités et qui se termine dans un chaos instrumental. Et de l'autre on a "Savage Heads" une sorte d'hybride entre RATTUS, MADBALL et IMMORTAL TECHNIQUE. Tandis qu'au milieu on trouve le démonique "Day Of Revenge" qui fait office de marche funèbre et au passage, casse complètement la dynamique du premier titre. Ainsi que le terrible "P.O.W. (Prisoners Of War)", à la fois envoûtant et bestial avec ses éructations dans tous les sens et ce flow féroce et "Gates Of Torment" qui porte très bien son nom et vous emmène rapidement visiter le purgatoire à grands coups d'infrabasse et de cris ultra-saturés.

Concrètement niveau qualité, il y a rien à dire sur ce qui nous est servi sur cet album. Mais c'est tellement dans la continuité de "Mutant Freax" que toute notion de surprise a disparu avant même la première écoute des morceaux. Du coup c'est dommage, on a l'impression de déjà connaître les compos et l'effet "prend ça dans ta gueule" qu'elles peuvent avoir est vachement atténué mais en plus la tracklist est bancale… Les deux morceaux vener sont placés aux extrémités de l'album et le milieu est tellement lourd qu'il en est presque indigeste (vu qu'on connaît déjà la formule).

Donc voilà la morale de l'histoire c'est que vouloir sortir très vite des nouveaux sons pour les fans c'est très bien, mais prendre son temps pour les fignoler c'est mieux.
Du coup 2/5 pour cet album qui objectivement, pris hors contexte pourrait prendre un 3/5, mais qui une fois remis dans la discographie n'est pas à la hauteur des espérances qu'HO99O9 avait fait naître en 2014.

2,5/5.