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XANDRIA - Theater Of Dimensions (2017)
Par MEFISTO le 10 Février 2017          Consultée 7031 fois

Le chiffre 7 a porté chance aux Allemands de XANDRIA. Le quintette, après un "Sacrificium" porté aux nues, a créé l'album qui lui permettra de définitivement sortir de l'ombre. "Theater Of Dimensions", mes chers amis, est un gros et réconfortant rubis à arborer fièrement à votre doigt en 2017 et probablement pour plusieurs années à venir.

La pochette rappelle l'univers steampunk de "Deconstruction" de DTP, univers prisé par les formations symphoniques, car il évoque des fantasmes créatifs intenses à la Bioshock Infinite. Si on revient sur le "plancher des vaches", XANDRIA explique que sa dernière tournée de 150 spectacles à travers la planète lui a permis d'amasser une foule de nouvelles informations et a contribué à créer l'arc-en-ciel musical que nous avons maintenant entre les oreilles. Le groupe estime que son état d'esprit découlant de son aventure l'a rendu invincible et que "Theater Of Dimensions" représente tout ce qu'il a toujours voulu devenir : une créature capable des plus vicieuses attaques comme de la plus grande vulnérabilité.

Vous pourriez alors argumenter que tous les groupes de Metal Symphonique à chanteuse suivent un peu le même schéma. Je serais tenté de répondre que vous avez raison, sauf que… le font-ils tous bien ? EPICA et NIGHTWISH sont passés maîtres dans le genre, on l'a assez répété, et il y a deux ans, EDENBRIDGE m'a foutu une claque avec "The Bounding". "Theater Of Dimensions" est bâti un peu de la même manière que ce dernier skeud des Autrichiens : un chapelet de hits viandé précédent un morceau-fleuve ("A Theater Of Dimensions") fermant les livres de brillante façon. Ajoutez à cela une brochette de guests d'horizons différents (SOLWORK, MYRATH, FIREWIND, VAN CANTO) pour pimenter le tout...

Gardez toujours en tête que cette cuvée 2017 est pour XANDRIA un condensé extrapolé et amélioré de ses influences et de son parcours entamé il y a 20 ans. Ce cadeau d'anniversaire nous entraîne dans une superbe odyssée dont vous ressortirez grandi et tellement satisfait ! Oui, satisfait. Il est rare que j'emploie ce terme dans mes chroniques, mais cette fois, ça colle à merveille. Pas dans le sens "en avoir pour son argent", dans le sens "avoir vécu un moment de qualité".

XANDRIA nous offre une virée symphonique dans les montagnes russes de son âme avec des pièces qui seront taxées de classiques – mais excellentes – dans le genre ("Where The Heart Is Home", "When The Walls Came Down", "Burn Me"). Impossible de passer à côté de magnifiques balades, qui parfois haussent le ton pour amplifier le propos ("Forsaken Love", "Dark Night Of The Soul") et d'une instrumentale qui dépayse ("Céilí"). Jusque là, nous avons entre les doigts les perles normales caractérisant un skeud symphonique qui se respecte.

Le reste est aussi solide, sinon plus, et pousse les efforts déployés sur "Sacrificium" plus loin. Les chœurs, les orchestrations et les instruments folks derrière la cravate, les Allemands se transforment en marchands de bonheur en nous envoyant de gros pains dans la gueule tels que "Death To The Holy", le premier extrait et sommet de lourdeur "We Are Murderers (We All)", ainsi que "Ship Of Doom", "Song For Sorrow And Woe" et "Queen Of Hearts Reborn", sur lesquels la chanteuse Dianne Van Giersbergen démontre l'étendue de son registre. D'ailleurs, je suis persuadé que XANDRIA a trouvé le match parfait avec cette grande beauté aux cheveux de jais, dont le timbre et l'attitude cadrent précisément avec la musique catchy et chaleureuse de ses quatre comparses. La preuve ultime peut être entendue sur le premier vidéoclip ("Call Of Destiny") et le morceau-titre, épique et touchant comme on l'aime. Ça ne réinvente rien dans la catégorie morceau-fleuve sympho, mais tout comme sur "The Bounding", la création conclut le disque avec panache et une touche de rêve, qui nous fait planer de longue minutes.

Je parlais de satisfaction plus haut. Eh bien, il y a tant de moments forts pour tous les palais dans ce théâtre aux multiples dimensions qu'il est difficile de ne pas remercier secrètement les Allemands pour une telle besogne. On pourra arguer qu'ils l'ont fait pour s'éloigner – ou se tenir dans le peloton – des leaders de la scène, mais je suis certain qu'ils ont enregistré cet album pour se prouver quelque chose à eux-mêmes ; qu'ils avaient le talent pour prétendre au trône et laisser une trace indélébile dans notre esprit. Dans son plan machiavélique, XANDRIA deviendrait synonyme de géant et graverait ses sept lettres dans notre cerveau. C'est réussi pour ma part.

XANDRIA a offert le meilleur album qu’il pouvait créer. Fort de son expérience, il a enfin sorti le grand jeu pour enregistrer son testament musical, l’album qui le suivra jusqu’à la fin. "Theater Of Dimensions" ne sera jamais surpassé, j'en mettrais ma main à couper. Les Allemands ont couru le marathon en une heure et des poussières, le cœur au bord des lèvres, le corps ramolli et le cerveau en charpie. Bien leur en fasse !

Qu'ils utilisent le violoncelle, la cornemuse, la flûte, la sèche ou la guitare électrique dans toute sa splendeur, les adroits Allemands savent divertir et nous atteindre en plein cœur. Des heures de plaisir brut, ne boudez pas cet objet, que diable !


Podium : (or) "We Are Murderers (We All)", (argent) "Ship Of Doom", (bronze) "Death To The Holy" et "When The Walls Came Down (Heartache Was Born)"

(*) Une version deluxe contient cinq titres additionnels, dont des versions acoustiques de "Call Of Destiny" et "Dark Night Of The Soul", ainsi que de "Sweet Atonement" ("Sacrificium") et "Valentine" ("Neverworld's End"). Alors pour ceux et celles qui auraient eu besoin de plus de temps pour décanter après le dernier morceau, vous avez une autre option : poursuivre le party sous des notes acoustiques pas désagréables du tout !

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- Dianne Van Giersbergen (chant)
- Marco Heubaum (guitare, synthé, chant)
- Gerit Lamm (batterie)
- Philip Restemeier (guitare)
- Steven Wussow (basse)


1. Where The Heart Is Home
2. Death To The Holy
3. Forsaken Love
4. Call Of Destiny
5. We Are Murderers (we All)
6. Dark Night Of The Soul
7. When The Walls Came Down (heartache Was Born)
8. Ship Of Doom
9. Céilí
10. Song For Sorrow And Woe
11. Burn Me
12. Queen Of Hearts Reborn
13. A Theater Of Dimensions



             



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