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GORGUTS - Pleiades' Dust (2016)
Par POSITRON le 11 Décembre 2016          Consultée 2029 fois

Dans la mythologie Grecque, les Pléiades, compagnes virginales d'Artémis sont les sept filles d'Atlas et de Pléioné. En référence aux précédentes, il s'agit également d'un amas d'étoiles de la constellation du Taureau. En référence aux précédentes, dans la littérature classique, la Pléiade désigne à la fois un groupe de sept poètes français (Ronsard et Du Bellay étant les plus connus) et le courant littéraire qui leur est associé. En référence aux précédentes, dans le monde de l'édition moderne, les Pléiades désignent un ensemble de collections des éditions Gallimard, entre autres la collection "Bibliothèque de la Pléiade", immédiatement reconnaissable comme une recherche sur votre moteur de recherche internet deux point zéro pourra vous le confirmer.

Mais on s'en fout. "Pleiades' Dust", nouvel EP de la légende du Death Metal GORGUTS, composé d'une unique chanson de trente trois minutes est dans les bacs depuis bien trop longtemps et il n'a toujours pas été traité. Pourquoi, demande le peuple ? Car il est chiant.

Pendant que les nombreux fans de GORGUTS criblent mon cadavre de cailloux, hiboux, choux, genoux, développons cette opinion.

Nous avons : à ma droite un thème d'universitaire (ce n'est pas une critique), l'histoire de la Maison de la Sagesse de Bagdad, plus grand des lieux de savoirs et d'études de son époque que les notes de texte comparent à l'Alexandrie Antique. Elle fut incendiée par les Mongols – salauds ! - en 1258. À ma gauche une composition à tiroirs inspirée de "Chaining The Katechôn" de DEATHSPELL OMEGA. Au milieu le GORGUTS post-reformation de "Colored Sands", installé confortablement sur sa réputation pré-reformation : devons nous-la rappeler ?

Deux classiques du Death Metal suffocant assurant sa légitimité parmi la vieille garde, deux objets soniques non identifiés (OSNI donc) de Post-Death Metal protéiforme, hurlant, repoussant les limites des métaux : nous parlons bien d'avant-garde. On ne rigole pas sur les termes dans cette chronique.

Lors de sa reformation en 2013, GORGUTS n'est plus tout à fait d'avant-garde. Tel le mouvement du rock "progressiste" dont l'héritage fut dévoré et assimilé jusqu'à ce que son nom soit apposé à des produits passéistes et d'un intérêt variable(*), GORGUTS est désormais identifié. Existent désormais DEATHSPELL OMEGA donc mais aussi ULCERATE ou AEVANGELIST qui viennent compléter un nouveau pan du paysage musical – loin de moi l'idée d'affirmer que ces groupes ont copié GORGUTS, ils partagent cependant un goût par la dissonance, l'étrange et le chaos porté à une ampleur nouvelle et comparable à cette horreur que fut "Obscura".

Sauf que "Colored Sands" était plutôt cool. Moins austère, moins jusqu'au boutiste qu'autrefois certes, GORGUTS piochait chez ses petits camarades pour rendre sa musique plus supportable au néophyte – zyeutez donc l'écrit d'Enenra pour plus de détails trépidants. L'initié dans le fond a sans doute grimacé mais bon, GORGUTS semblait peu capable de faire un "Obscura au carré", alors autant ne pas passer six mois à assimiler le nouveau venu (encore que bon...).

Retour en 2016, Luc Lemay décide pour son petit déjeuner de réaliser une composition à tiroirs de trente minutes, exercice périlleux pour le métallurge, d'autant plus périlleux pour un alliage aussi céphalgique que celui-ci. Qu'importe, l'homme est un révolutionnaire, joue de la viole, et place des quartets à cordes SHOST-RAVINSKYesques dans ses albums. Fuck la police quoi.

C'est une erreur. L'album le plus ambitieux de GORGUTS, et accessoirement son meilleur, est jusqu'alors "Obscura" et il s'agit d'un album ayant été écrit comme un puzzle : les riffs ont été composés séparément et sans relation entre eux ou avec le produit final(**). On est en droit de se demander où sera l'intérêt de réaliser un puzzle de trente minutes plutôt que six de cinq ou cinq de six et on aurait raison. Enfin c'est un peu facile de dire ça pendant la rédaction vous ne pouvez pas encore me contredire.

Quelle déception de rencontrer dans "Pleiades' Dust" une longue piste des plus classiques: l'alternance des tempos, le placement des breaks, l'absence de liens conducteurs ou de leitmotiv dans la pièce, les interludes dark ambient ou en arpèges... tout cela est terriblement déjà vu. Il n'y a de différence entre "Pleiades' Dust "et "Achilles..." ou "At War With Satan" que la substitution des éléments MANOWARiens / VENOMesques par des éléments néo-GORGUTS un peu fatigués(***).

Enfin l'on aurait pu l’espérer, mais "Pleiades' Dust" ne comporte que peu de moments vraiment mémorables : les breaks à quatre et à sept minutes, un ou deux pseudo-lead peut-être, que je ne saurais même pas replacer dans le temps. Bref : pas assez ambitieux, pas assez accrocheur, pas assez brutal, pas assez mystique, booon heu...

Mentionnons que les commentaires du texte sont très bons, et même plus intéressants que l'album (c'est bien dommage) et poussent à s'intéresser ou à se réintéresser davantage à l'Âge d'Or de la science d'une région aujourd'hui hélas souvent associée à la guerre, au fanatisme ou à l'obscurantisme.

Et s'il faut dire quelque chose de bon sur la musique : GORGUTS ne fait pas ici de la "poure mayrde". Les fanatiques invétérés du groupe y retrouveront ses bonnes vieilles particularités stylistiques d'où la lapidation évoquée en introduction. Cette patte ne m'a jamais cependant jamais assez séduit pour que je m'en contente : ce que j'ai aimé dans l'effort chez GORGUTS c'est son audace, ses expérimentations, sa volonté radicale de créer quelque chose de nouveau, différent, austère et abrupt.

Enfin bref, j'aime mon GORGUTS prog' en fait. Comme quoi les pièces de 30 minutes...

___________________________

(*)Je ne vise personne.
(**)Source : le livret de je ne sais pas quelle édition d'"Obscura".
Nous ne blâmerons pas GORGUTS – ni quiconque d'autre – d'être incapable d'écrire un mouvement "uni" de trente minutes : c'est un tour de force atteint par peu de compositeurs dans l'histoire de la musique en général.
(***)Oui je voulais être pris en chasse par les fans de MANOWAR et de VENOM en plus vu que je m'ennuie un peu ces jours-ci.

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- Luc Lemay (guitare, chant, tête pensante)
- Colin Marston (basse)
- Kevin Hufnagel (guitare)
- Hamelin (batterie)


1. 1. Pleiades' Dust



             



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