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HARDCORE MéLODIQUE  |  STUDIO

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DESCENDENTS - Hypercaffium Spazzinate (2016)
Par CANARD WC le 19 Septembre 2016          Consultée 3467 fois

A l’époque où je chroniquais du NOFX à tout crin dans les parages, j’avais collé à juste titre l’étiquette de « Hardcore Mélodique » sur ledit groupe et certains malotrus, plutôt que de s’extasier devant ma prose et la beauté cachée de la bande à Fat Mike, ont préféré ergoter sur le « n’importe quoi NOFX c’est pas du HxC mélo, c’est du Punk Rock ». Pour toute réponse, j’avais remonté le courant, en silence, pour déterrer DESCENDENTS, une de leur principale influence, pour permettre aux ignorants de s’extraire de leur crasse, leur permettre de comprendre la nuance majeure entre ce que revêt le HxC mélo et le Punk Rock. Soit une nuance d’importance, sauf si on pense que, quelque part, GREEN DAY et BAD RELIGION font la même chose. Et dans ce cas-là, je ne peux pas faire grand-chose pour cette populace.

Donc j’ai pissé de la ligne sur les deux premiers albums des DESCENDENTS, j’ai évoqué le « son », le tempo, cet équilibre touchant entre l’envie cachée de « Pop Music » (l’aspect mélo) et l’énervement toujours présent (l’aspect HxC). J’ai aussi parlé des paroles qui sont le « sel » du groupe, de son injuste confidentialité, de son « cul entre deux chaises » patenté entre deux mondes, deux aspirations divergentes. Être mélodique et remuant, intransigeant et accrocheur.

Je pensais le dossier « clos » pour NIME (d’autant que le dernier album en date du groupe "Cool To Be You" était plutôt moyen), puis "Hypercaffium Spazinate" (à vos souhaits !) a déboulé sans crier gare de Lyon, à l’orée de l’été, et comme j’ai dû l’écouter une centaine de fois au bas mot avec un sourire de délectation, je me suis dit que je devais vous en parler même si a priori ce genre de gâterie n’est pas faite pour vous. Quand bien même, en théorie, il y a tous les ingrédients pour plaire, l’album pourrait même figurer dans une liste officielle des groupes de Punks et assimilés que devraient écouter les Metalheads. Rien que cette basse putain... ses lignes de basse qui sautillent de partout, guident en off le groupe. Puis cette énergie aussi, cette colère contenue, tout un panel d’émotions planqué derrière la multitude de plans, de riffs et d’idées. DESCENDENTS bouge beaucoup, dans tous les sens, et rien que ça, ça pourrait vous plaire tant il est vrai que le Metal a lui aussi souvent la bougeotte. Non ?

L’album passe du tout au tout, alterne les « tons », on passe de la colère au désabusement ("Limiter"), au régressif ("No Fat Burger") en passant par le carrément plombé ("Spineless"). DESCENDENTS se contorsionne avec les nuances, se place souvent en équilibre entre deux registres, se permet des choses claires obscures et réussit sur cet album à tous les coups. Seize titres dans le mille, même. Pourtant, l’album vous demandera certainement du temps, est exigeant avec votre attention à l’heure où justement la Musique n’a jamais été aussi superficielle et jetable. Du coup, c’est d’autant plus « fort » quand le groupe ose le tube, l’approche « pop » et trouve le parfait équilibre à deux reprises avec "Without Love" et "Smile". Deux titres qui ne passeront jamais en radio car l’heure est à l’électro de merde, le RnB de mes couilles et justement la Pop-variétoche insipide (ouais, je m’énerve). Dans un monde meilleur, dans un monde où l’intelligence se conjuguerait avec l’inspiration et où les auditeurs n’étaient pas envisagés comme des vaches à traire, on pourrait entendre sur les ondes FM des titres comme "Without Love" et "Smile". Des titres forts et frais à la fois, optimiste mais pas vraiment, plein d’énergie positive. Une énergie telle qu’elle justifie qu’on en parle un peu encore ici même.

Sur NIME, ouais.

Je vais vous dire, quelque part, vous ne méritez pas cet album. Il est bien trop élégant, si bien branlé, audacieux que je crains que vous ne le compreniez pas, cons de hardos que vous êtes. Mais quelque part, j’ai confiance. J’ose tout, c’est même à ça qu’on vous reconnaît, j’ose donc vous confier cette perle en espérant que vous n’allez pas me la dégueulasser. Oui, moi aussi, je vous aime.

Le groupe a dans le passé été produit par Fat Wrech Chords, le label de Fat Mike. NOFX, quoi. Fat Mike comptait pour l’anecdote parmi les premiers fans du groupe, alors qu’il était encore un con de teenager ricain. DESCENDENTS l’a construit, a été pour lui une influence majeure, il s’est même blessé à un de leurs concerts en plein milieu des années 80 (cf. paroles de "13 Stiches" sur l’album "War On Errorism"). Il y a sans doute quelque chose de délicieusement anachronique pour Fat Mike à produire lui-même un de ses groupes fétiches (un peu comme si ICED EARTH produisait MAIDEN pour prendre un exemple à la con qui vous parle). Un concours de circonstances qui illustre bien en tout cas les rapports qui peuvent unir les groupes du genre entre eux, ce mélange de fidélité, de soutien et d’abnégation qu’on peut trouver dans ce milieu, un retour à l’envoyeur aussi salutaire qu’élégant à tous les étages.

Note : 4,5/5.

Morceaux préférés : "Smile", "Without Love", "Spineless".

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   CANARD WC

 
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- Karl Alvarez (basse)
- Milo Aukerman (chant)
- Stephen Egerton (guitare)
- Bill Stevenson (batterie)


1. Feel This
2. Victim Of Me
3. On Paper
4. Shameless Halo
5. No Fat Burger
6. Testosterone
7. Without Love
8. We Got Defeat
9. Smile
10. Limiter
11. Fighting Myself
12. Spineless And Scarlet Red
13. Human Being
14. Full Circle
15. Comeback Kid
16. Beyond The Music



             



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