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DESCENDENTS - I Don't Want To Grow Up (1985)
Par CANARD WC le 27 Août 2011          Consultée 4265 fois

"Une partie de l'adolescence réside dans ce sentiment qu'il n'existe nulle part personne qui vous ressemble assez pour pouvoir vous comprendre" - John IRVING.


Dans une récente interview, Fat MIKE (le leader de NOFX - je devrais même pas avoir besoin de le préciser) expliquait que durant toute sa vie il avait vécu dans une espèce d’insouciance, de non-conscience des choses, faisant toujours ce qu’il avait envie de faire, choisissant d’aller là où il voulait. Il décrivait ce comportement (à plus de 40 ans), comme une attitude de « teenager ». Soit une sorte de « je fais ce que je veux » associée à un « j’en ai rien à foutre de tout ». Le mélange de ces deux crédos est finalement très Punk dans l’esprit. Et c’est vrai que quand vous matez des vidéos avec Fat MIKE (1), pratiquement n’importe laquelle, il a ce petit quelque chose de rigolard et de juvénile en lui qui donne l’impression que la morosité du quotidien glisse sur lui comme sur une toile cirée. Ce comportement n’est pas si aisé à appliquer dans la vie de tous les jours. Surtout quand vous êtes au chômage, que votre copine vous plaque ou que les impôts vous demandent des tonnes de papiers que vous avez perdus. Je me suis souvent demandé d’où Fat MIKE puisait cette « force » lui permettant de tout prendre à la légère, de mettre naturellement une distance entre lui et la merde ordinaire.

Je pense que cet album a du jouer un rôle dans la construction du personnage, de NOFX et de ce que le groupe véhicule.

"I Don’t Want to Grow Up" est un ballet Punk de l’adolescence en chantier, un tour de piste psychologique de ce qui vous a taraudé quand les poils ont commencé à pousser en même temps que l’envie furieuse de tringler votre voisine.

Tant dans sa forme que dans l’impression qu’il laisse, ce deuxième album des DESCENDENTS vous confronte à des choses aussi diverses que le refus de suivre le schéma parental, l’impression de ne plus comprendre ce monde, de ne jamais se sentir à sa place ou tout simplement de ne pas quoi savoir foutre de ces 5 doigts. AUKERMAN balance ses lignes de chant sinueuses comme une contre publicité, il sait que tout entreprise est vouée à l’échec, que de toute façon tout ne sert à rien.

« We never did a popular thing » (On ne rencontrera jamais de succès)
« Don't even know how to sing » (Je sais même pas chanter)
« Couldn't sell out a telephone booth » (Je sais même pas vendre un foutu téléphone)
« What i'm telling is the truth » (Ce que je vous raconte est bien la vérité)

Au fur et à mesure de l’album, DESCENDENTS déroule son proto Punk en variant les thèmes et les plaisirs. Du nerveux enchaînement quasi inepte ("Rockstar"/"No FB") en passant par l’instrumentale jazzy aussi horripilante qu’audacieuse ("Theme") ; le groupe nous décline sa thématique du mal-être adolescent en nous faisant passer par tous les états. La basse bourdonnante et hallucinante de LOMBARDO massacre tout sur son passage, elle occupe le devant de la scène tandis que les mélodies vicieuses et les refrains pernicieux effectuent leur long travail de sape dans votre esprit.

Il est de fait impossible de capter de suite la force de cet album qui puise aussi bien son sens dans ses messages que dans son caractère rebrousse poil.

De prime abord, "I Don’t Want" vous donnera davantage l’impression d’écouter une sorte de Pop Punk ratée. Terrible erreur d’appréciation. Ce DESCENDENTS se gagne avec le temps, au fil des écoutes, avec persévérance. Il se mérite comme ce dernier tiers d’album absolument lumineux. "Silly Girl" navigue entre douceur et ironie sur le thème de « l’amour est aveugle » (et accessoirement : qu’est-ce qu’on ferait pas pour ne pas rester puceau). On rebondit ensuite sur "In Love this Way", un titre joyeux et entraînant qui évoque l’amour non réciproque (le fameux syndrôme du « bon pote »), la basse rebondit sur la mélodie criarde, le refrain tombe au poil. L’album continue sur cette lancée avec "Christmas Vacation" qui mériterait une chronique à elle seule.

DESCENDENTS enchaîne, brouille les cartes et se termine en vous donnant l’impression diffuse de ne pas avoir écoute le même groupe du début à la fin. De l’envie furieuse de sexe dénuée de tout sentiment (« I want to fuck you night and day i'm a pervert »), en passant par les petites copines qui se moquent de vous ou l’incompréhension de ce monde ("My World") ; DESCENDENTS s’achève sur ce "Ace" résolument positif. Le même groupe qui voulait vomir sur cette réalité vous enjoint à ouvrir les yeux, à vous bouger le cul, à prendre votre vie en main. Une relecture complète du « Do It Yourself » pour ne pas rester au bord de la route.

Non, bien sur, nous ne voulons pas grandir, on aimerait que le temps se fige mais nous n’en avons pas le pouvoir. Il ne nous reste plus qu’à modifier notre vision des choses, ne pas perdre davantage de temps pour se rendre maître de notre destin.

Let's see what you do with the rest of your days
You had it all and you gave some away
It's not going to matter when you're dead and gone
You'll be remembered for the good that you've done

So quit thinking. Now's the time
And start doing. Now's the time
You've got a lot to live for
So quit crying. Now's the time
And start trying. Now's the time
Now's the time. Now's the time to live

You say you've been run through the lover's mill
But people are starving while you get your fill
There's no time for standing still
There's another void that you can fulfill
That you can fulfill



Note : 4/5


Morceaux préférés : "Silly Girl", "Christmas Vacation", "Ace".

(1) http://www.dailymotion.com/video/x81917_fat-mike-au-400e-de-quebec_music

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   CANARD WC

 
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- Tony Lombardo (basse)
- Bill Stevenson (batterie)
- Milo Aukerman (chant)
- Ray Cooper (guitare)
- Frank Navetta (guitare)


1. Descendents
2. I Don't Want To Grow Up
3. Pervert
4. Rockstar
5. No Fb
6. Can't Go Back
7. Gcf
8. My World
9. Theme
10. Silly Girl
11. In Love This Way
12. Christmas Vacation
13. Good Good Things
14. Ace



             



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