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- Style : Cirith Ungol

SLOUGH FEG - Hardworlder (2007)
Par CITIZEN le 27 Août 2016          Consultée 2769 fois

Voilà le SLOUGH FEG dit "récent"- ils ont déjà réalisé une bonne flopée d’albums depuis mais celui-là passe après quelques chefs-d’œuvre reconnus (voire uniquement des chefs-d’œuvre selon le niveau de fanböyitude). Avec ce deuxième album sorti sous son identité allégée, (The Lord Weird) SLOUGH FEG rime toujours avec science-fiction et San Francisco et comme seule nouveauté on trouvera l’introduction du guitariste Angelo Tringali, toujours dans l’équipe. Au vu du résultat on ne peut que se féliciter de cette arrivée au vu de la fraicheur du jeu de Tringali qui se plonge avec joie dans ce qui fait la musique de SF, même si le fort en gueule Scalzi reste aux commandes et signe l’essentiel des morceaux.

Point à souligner d’entrée, "Hardworlder" est un album très ambitieux comme SF n’en fait plus depuis. On est au-delà de l’album sans compromis (expression qui insinue d’ailleurs que toute évolution est mauvaise, ce que certains fans pourraient dire à l’encontre de SLOUGH FEG), le groupe pousse sa musique dans des recoins jusqu’alors inexplorés SLOUGH FEG évacue pratiquement toute agressivité de sa musique sans jamais y sacrifier sa puissance et son côté inspirant. On peut un peu considérer "Hardworlder" comme un album-photo métallique de vacances : le groupe vous prend par la main faire un détour par des routes spatiales hautes en couleur, un trip avec tous les rebondissements possibles, d’agréables détentes en esquives soudaines de rayons lasers chatoyants. Du Heavy Metal racé dans lequel y a qu’à puiser les plans excellents aux envolées fantasques à la façon de la lecture de comics, parfaitement séquencé, rythmé par l’action des guitares qui remplacent les uppercuts et balayettes.

Pas vraiment tubesque tant le groupe prend plaisir à ménager de folles dérives de solo après des entrée en matière de chanson où le charisme de Scalzi fait toujours mouche, "Hardworlder" est surtout frappé d’un caractère hyperactif, il fuse d’un coup et vous prend pour vous téléporter jusqu’à la fin de l’album sans que vous ayez rien compris la première fois, tout hébété. Mais il est aussi hyperstructuré : flot ininterrompu de chansons aux transitions floues et mouvantes, de chansons intelligemment complétées sur d’autres pistes, de glissements dimensionnels… SF se ménage toute la liberté et la grandeur épique requise pour un album doté de pareil concept.

"Hardworlder" se met en place en douceur avec une instru et deux titres qui font un peu intro, un tour de chauffe pour le bel organe de Scalzi et pour des motifs de guitare chaleureux et rêvasseurs.
C’est à partir de la fin du morceau-titre que le groupe enclenche d’un coup la cinquième et vous entraine dans l’enchaînement extrêmement MAIDENien "Hardworlder"/"The Spoils"/"Frankfurt-Hahn Airport Blues", trois morceaux chacun très court et extrêmement catchy mais qui s’enchâssent les uns sur les autres, en profitant des intros mélodiques pour compléter de vifs solos, pour constituer une suite décapante. Après un passage léger, "The Spoils" a l’air d’un couplet de "Hardworlder", et un tour de passe-passe plus loin vous écoutez un blues du futur ! "Galactic Nomad" est ensuite un excellent instrumental qui propose un divertissement épique après ces tirades poignantes. Le morceau-titre constitue la convergence parfaite du catchy et du plus profondément trippant qu’on attend de SLOUGH FEG- guitares qui bourdonnent comme des rayons désintégrateurs et qui traversent l’espace à vitesse sidérante, groove de la danse des astronefs contre la sphère céleste.

Plus loin dans l’album, les autres points saillants sont sans doute "Insomnia", qui démarre par une séquence de chant effréné avant de ralentir et de s’adoucir de plus en plus avec des chœurs épiques, et "Poisoned Treasures" qui rajoute encore une touche de folie à ce micmac délirant et connaît le même genre de changement d’humeur intrépide que le morceau précédemment cité, entre passages speed et ceux aux tons doctes, assagis, plus barde que guerrier, un peu comme ce que le groupe fait sur le dernier album. A la sortie du continuum guitaresque tressé par SF, c’est un large spectre musical qui est exploré dans ses moindres recoins, au prix de certains grands écarts dans les compositions qui exigent du coup un bon nombre d’écoutes pour rentrer totalement dans le propos. L’album fait pratiquement trop composé et ces chansons se dissèquent souvent plus qu’elles ne mettent directement dans la tourmente. Bémol vite effacé par le nombre infini d’écoutes qui peut suivre le contact initial, et qui donne un résultat pour moi bien supérieur aux chanson trop directes de "Traveller".

L’album comporte deux reprises, et même si je me sens toujours un peu lésé quand d’une part une cover est intégrée au corps de l’album et est donc fusionnée à la musique du groupe, dont elle remplace en quelque sorte la substance, j’admets que la reprise du "Dearg Doom" d’HORSLIPS (groupe non metal), que je ne connaissais pas avant, est absolument excellente et est une addition presque invisible au flot conçu pour SLOUGH FEG puisqu’il m’a fallu du temps pour m’apercevoir que ce n’était pas une compo originale. La reprise de MANILLA ROAD, forcément c’est le fucking Road mais elle est sans doute moins intéressante dans ce contexte (et surtout ne pouvait être plus métallisée qu’elle ne l’était déjà).

Reparlons de cette reprise d’HORSLIPS-, un vrai deux en un du true folk celtique AOC qui ne triche pas et des sommets épiques que SLOUGH FEG atteint dans ses bons jours sur ses titres conventionnels, une guitare qui fait effet de chant du coq, une bonne décharge qui réveille un grand coup et vous entraine sur la piste de danse, pensez à porter une veste à patches à doublure à carreaux ! Rythme tournoyant et endiablé hypnotique, force électrique galvanisante, voix modulée à fond qui injecte des paroles mythiques contre la voute étoilée, c’est un point fort de l’album que j’attends à chaque écoute.

"Hardworlder" est une belle pièce de collection pour le label rital Cruz Del Sur, dédié au Power Metal le plus frais qui puisse se faire en eaux troubles. Le seigneur bizarre décoche ici une nouvelle pièce qui pourra figurer parmi les plus grandes, non seulement de sa riche discographie, mais sans doute du Heavy Metal moderne.

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- Mike Scalzi (chant, guitare)
- Angelo Tringali (guitare)
- Adrian Maestas- Basse
- Antoine Reuben Diavola (batterie)


1. The Return Of Dr. Universe
2. Tiger ! Tiger !
3. The Sea Wolf
4. Hardworlder
5. Frankfurt-hahn Airport Blues
6. Galactic Nomad
7. Dearg Doom
8. Insomnia
9. Poisoned Treasures
10. Karma-kazee
11. Whirling Vortex
12. Street Jammer



             



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