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- Style : Cirith Ungol

SLOUGH FEG - Ape Uprising! (2009)
Par CITIZEN le 6 Septembre 2016          Consultée 1908 fois

Loin, encore plus loin dans le SLOUGH post-chef(s) d’œuvre, la troupe à Scalzi a toujours un flot intarissable de trucs à dire, et comme SLOUGH FEG déteste se répéter livre cette fois un album très direct et plein d’hymnes bien plus carrés qu’à l’habitude. Construit comme une longue fable qui s’inscrit cependant à merveille dans l’esthétique des comics chère au groupe, "Ape Uprising" a une fois de plus son propre code esthétique qui lui donne sa signature parmi la discographie de SLOUGH FEG. Un thème fort rafraîchissant dans un genre musical dont les paroles tournent essentiellement autour des charges de hussards, de panzers ou des jolis casques à cornes des mecs du nord, accompagnant l’évolution générale de l’univers du combo au gré de sa dérive progressive d’une combinaison de pur Heavy Metal à l’ancienne et d’influences folk à des chansons plus détendues et qui essayent moins de vous coller à votre fauteuil d’un bout à l’autre.

Une fois n’est pas coutume, et pour la seule et unique occasion de sa carrière, l’album commence par une chanson de pur Doom bien pour mettre les choses en place doucement et bien mieux que de le mettre à la fin (les albums de SLOUGH FEG gagnant en intensité au fur et à mesure ce serait contre-productif). Une lourdeur inhabituelle pour un groupe qui oscille entre la fraîcheur de THIN LIZZY et des caisses et des caisses de heavy des plus implacables qui utilisent vos cavités les plus intimes comme caisse de résonance et vous laisse un goût métallique dans la bouche que vous aurez beau faire de tenter de chasser à coup de Gordon et autres fluides les plus acides sur lesquels vous tomberez. Bon je suis pas plus doomeux qu’un autre, je suis aussi tolérant que possible pour un non-true doomeux (même si mes chansons de référence du genre sont celles qui bousculent la torpeur en faisant du speed au moment le moins propice à la "White Stallions"), mais j’aime beaucoup les accents de ce titre, d’une façon ou d’une autre chez SF même une chanson ultra basique donne l’impression d’être vieillie en fût, nervurée, noble etc. Soulignons aussi l’excellence de ce jeu de mots, "The Hunchback Of Notre D00M" !

Du coup, le reste de l’album libéré de ce poids parait d’autant plus bagarreur et constitue la dernière entreprise bien frontale du groupe, les albums après c’est surtout un ou deux titres speed par album nageant dans un milieu plus rock voire folksy, voire "Tactical Air War" qui détonne à fond sur "The Animal Spirits", idem "Laser Enforcer" pour le petit dernier. "Overborne" est un tube qui libère complètement l’énergie de SF après cette entrée en matière poisseuse, avec quelques accents rétro à la BLACK SABBATH en guest sur un canevas de Heavy rapide, musclé et où le plaisir des riffs domine.

Malgré ça l’album est assez sinueux, les titres du milieu se répètent un peu et mélangent un peu trop le registre Stoner avec les pointes Heavy pur et dur, dont le morceau-titre (10 minutes !) qui enfonce le clou vraiment à fond, là où le génie de l’album précédent était de faire s’enchaîner sans transition des morceaux très courts qui se complétaient sans longueurs. Cependant ces lourdeurs vont bien avec le côté tribal qui prend alors le pas sur l’ambiance des compositions. SLOUGH FEG prend son temps et dilue un peu son talent, ce qui donne une écoute plus ambiancée entre des morceaux tous bien ficelés par ailleurs quoique assez planplan, le groupe ne se décidant qu’à débrider son génie que pour donner une conclusion saisissante à l’album, une bonne manière de le rendre mémorable mais une construction un poil paresseuse pour SF ! Cela dit quand vient nécessairement le petit bout de solo tueur de chaque morceau qui s’extirpe de ses rythmiques marécageuses le groupe parvient à être paradoxalement encore plus mémorable et à caser des chansons qui sonnent plus flatteuses encore que ses titres alambiqués.

Autrement ce qu’il faut bien souligner de "Ape Uprising" c’est son côté bien plus bigarré qu’à l’accoutumée pour du Heavy Metal, opérant un mélange des genres naturel avec sa dynamique qui fait se bagarrer heavy lourd et massif et des accélérations brusques qui voient les guitares sonner légères et hors du temps, comme dans des petites fantaisies folk entre amis gentilles et enthousiastes ("White Cousin"), alors que d’autres titres font dans le dramatique et l’exubérant ("Simian Manifesto"). L’autre point à souligner, peut-être plus sur cet album que sur les autres, c’est la performance vocale de Scalzi qui à lui tout seul vous fait une chanson par sa conviction et son emport (la tirade au début de "Simian Manifesto"), ce chanteur insuffle une dynamique rare aux couplets généralement trop linéaires du Heavy Metal et arrive à donner des colorations particulières aux titres, qui gagnent en côté décalé et exotique ou au contraire en épique et en oppressant. Il a l’air particulièrement possédé sur "Nasty Hero", en lançant une sorte d’appel ou de proclamation déchirante.

Sur les deux derniers titres SLOUGH FEG revient en force et déploie des leads incroyables qui dégagent la même magie que "Hardworlder", et invente des soli à telle cadence qu’il se paye même le luxe de finir sur un fade-out qui gaspille l’une de ses envolées tournoyantes les plus accrocheuses. "Nasty Hero" qui finit l’album est une sorte de retour au début avec une track ultra groovy où la basse d’une précision d’horloge tresse une rythmique obsédante sur laquelle se posent des doubles guitares de folie.

Bref, le Heavy est une tambouille dans laquelle les maîtres peuvent foutre tout ce qu’il veulent pour peu qu’ils aient la main de laiton, d’airain ou d’acier, on prend tous les alliages les plus lourds droit dans les esgourdes et sur cet album SLOUGH FEG ne prend pas encore la tasse dans son propre chaudron, même s’il commence à mélanger les pinceaux de façon de plus en plus hasardeuse (et hop la double métaphore filée artistico-culinaire). Pour Scalzi et son équipe envoyons donc s’il vous plaît une bonne salve de hails qui retentira loin et profond dans le désert dans lequel les musiciens de Heavy prêchent !

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- Adrian Maestas (basse)
- Harry Cantwell (batterie)
- Angelo Tringali (guitare)
- Mike Scalzi (chant, guitare)


1. The Hunchback Of Notre Doom
2. Overborne
3. Ape Uprising
4. Simian Manifesto
5. Shakedown At The Six
6. White Cousin
7. Ape Outro
8. Nasty Hero



             



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