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FOLKISH HEAVY METAL  |  STUDIO

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- Style : Cirith Ungol

SLOUGH FEG - Digital Resistance (2014)
Par CITIZEN le 12 Juillet 2016          Consultée 2409 fois

C’est un peu foireux de présenter un groupe par son dernier album, c’est-à-dire un échantillon souvent en-deçà des réalisations passées, mais qui a l’avantage de la fraîcheur auprès des fans (potentiels). Si j’avais entamé cette disco par le premier album ça ferait remonter un peu loin, et qu’est-ce qui fait plus anachronique et has been que du Heavy au beau milieu des 90s ? Bref, commencer par n’importe lequel des 9 albums de ces Américains est un peu délicat. Surtout que SLOUGH FEG est un groupe qui se renouvelle sans cesse, par son nom déjà, auparavant The LORD WEIRD SLOUGH FEG raccourci depuis 2005 (nom que je n’ai jamais réussi à prononcer d’ailleurs : slousse feg ? flouffeg ? j’en peux rien y a pas moyen que ça sorte de manière harmonieuse. Help!). En plus de ça, c’est un groupe qui a un talent pour concocter un concept original, accrocheur et visuellement intéressant à chaque fois, toujours poussé à fond, ce qui donne toujours un goût particulier à chacun de leurs albums… d’où l’impression de ne pas avoir cerné leur identité sans avoir fait toute la discographie. Tout ça pour dire que SLOUGH FEG c’est d’ores et déjà bien même si c’est dur de rentrer dans le vif du sujet.

À "Digital Resistance" maintenant. Ce qui est marrant pour ce groupe qui n’a jamais trop aimé rester en place et qui est toujours à la pointe pour brosser des albums sur fond de space opera, c’est de faire un concept futuriste anti-SF/ luddite. Une image cependant au diapason du contenu vu que c’est effectivement très rétro, même pour du Heavy. Évidemment, SLOUGH FEG n’a jamais moderne dans sa musique mais le groupe est ici plus loin que jamais du Heavy d’antan qui a fait ses beaux jours et concocte un album quasi anté-Metal (pas anti-Metal non plus quand même). Des ballades (même pas power-ballade, tout juste des ritournelles au coin du feu dans une auberge celtique une soirée d’orage), des cordes métalliques folk acoustiques, des comptines… Gloups, on n’y retrouve plus son Hard ! Vous voyez, on parle souvent de THIN LIZZY (je préciserai période "Renegade" et ses traits les plus heavy, pas la musique d’ascenseur de "Black Rose") pour décrire l’influence principale du groupe (ou la cible de leur plagiat pour les détracteurs), mais la bande à Lynott est ici renvoyée à un avenir lointain… On a presque oublié l’électricité ! Pas de Heavy-Psych/Proto-Hard (et autres expressions que j’ai pu oublier), c’est bel et bien le Folk qui domine. D’où le fait que les fans du groupe ont été généralement blasés par cet album où SLOUGH FEG semble manquer d’appétit, perso j’ai redécouvert le groupe avec la sortie de cet album sans avoir trop d’a priori ce qui me permet de le prendre tel quel. De quoi conquérir les fans de genres plus éloignés que leur fanbase habituelle.

Bien sûr, ce côté terroir celtique est ancré jusque dans le nom de SLOUGH FEG (qui combine comics et culture celte, un programme respecté à la lettre) et les albums précédents n’étaient pas avares d’incartades dans ce genre. Ce qui est crispant ici c’est que ce côté Folk est moins électrique qu’auparavant, les influences débordent la vocation Heavy Metal du groupe pour produire des pièces bizarres et brumeuses (l’occasion de rappeler que le compositeur/chanteur Mike Scalzi faisait auparavant partie du groupe de Prog HAMMERS OF MISFORTUNE). Ce sont justement des morceaux comme "The Price Is Nice", explorant une veine Folk plus poussée doublée de Prog, qui se ménage le temps de se perdre dans leur propre atmosphère dans des morceaux toujours au format assez vite emballé, qui donnent une nouvelle profondeur au groupe et donnent sa cohérence et son intérêt à l’album, un changement finalement bienvenu.

"Digital Resistance" est ainsi un album varié et globalement relax, à considérer pièce par pièce. Dans le désordre : une touche d’épique ("Curriculum Vitae"), la ballade Folk doublée de tambours carrément tribaux "Habeas Corpus", mélancolique et ténébreuse, toujours dans cette veine "Warrior’s Dusk" qui termine l’album sur sa note la plus atmosphérique et glauque après quelques titres un peu plus dispensables, surtout peut-être un peu trop calmes. Stop la neurasthénie, je sais que vous êtes venus headbanguer, déchirer votre t-shirt SEXTRASH et essuyer votre sueur d’une main trempée d’Heineken ? Que nenni, vous danserez la gigue mon ami, et dès l’ouverture "Analogue Avengers", chaleureuse, entraînante, ainsi que sur des distractions plus bouffonnes ("Ghastly Appendage").

Trônant splendidement parmi les morceaux Metal et plus speed de l’album, "Magic Hooligan" n’en est pas moins bizarre, avec un chant très exalté, des riffs prenants et décapants et un refrain qui saille et éclate de manière complètement solaire. Je précise pour avertir que le chant est un des (nombreux) éléments qui rebute une partie du public potentiel du groupe, donc mon opinion sur cet aspect est à prendre avec du recul (mais vous torchez pas non plus avec hein plizz). Mais surtout au beau milieu de l’album il y a un sursaut de Heavy pur et dur avec le single "Laser Enforcer" qui balance sévèrement entre sa guitare qui miaule en permanence et son solo énergisant à vous faire faire le tour du pâté de maison tout nu, groovy et tonitruant, relevée par la diction très singulière et très théâtrale de Mike Scalzi. Cette chanson m’a surpris étant donné que je m’attendais pas à autant de fraîcheur dans un album plutôt décrié, bien qu’effectivement ce morceau soit ici l’OVNI alors qu’il aurait été la norme sur "Down Among The Deadmen", il est même encore plus concis ce qui est une bonne chose à mon goût.

Si vous étiez comme moi un newbie du groupe au moment de la sortie de cet album, ne vous joignez pas au chœur des fans qui y voient tout à la fois trop d’un SLOUGH FEG sur le déclin aux albums trop peu ambitieux et pas assez du SLOUGH FEG tel qu’il doit être (et qui n’existe que dans leurs souvenirs), vous avez quand même une chance de découvrir un album très solide et très réjouissant qui sera peut-être une bonne porte d’entrée dans la longue disco de ce groupe pour le moins fantasque. Peut-être que les autres rejetteront une oreille plus favorable sur cet album au passage, c’est tout le bien que je leur souhaite.

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- Mike Scalzi (guitare, piano, chant)
- Angelo Tringali (guitare)
- Adrian Maestas (basse)
- Harry Cantwell (batterie)


1. Analogue Avengers
2. Digital Resistance
3. Habeas Corpus
4. Magic Hooligan
5. Ghastly Appendage
6. Laser Enforcer
7. The Price Is Nice
8. Curriculum Vitae
9. The Luddite
10. Warrior's Dusk



             



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