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HEAVY METAL  |  COMPILATION

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MARQUIS DE SADE - Somewhere Up In The Mountains (2012)
Par CITIZEN le 17 Mars 2016          Consultée 2926 fois

Le mec du label High Roller semble avoir la capacité de générer à l’infini de nouveaux disques rescapés d’une époque très confinée dans le temps et dans l’espace- une scène concentrée sur quelques gros kilomètres carrés, avec une quantité de singles exhumés disproportionnée (si on se fie à la production du label allemand il y avait plus de combos de NWOBHM que d’habitants en Angleterre) - il a dû faire ses trois vœux au génie de la lampe : premièrement de la NWOBHM, deuxièmement et troisièmement encore plus de NWOBHM, please. Et le triste sire d’inonder le marché de DISCOLASERS pleins à craquer de vieux tubes nwobhèèèèèèm pour le plus grand plaisir des fans, la plus grande ruine des gens dépourvus de discernement (parce que des fois les trucs qu’on grave sur disque c’est quand même nul) et le désarroi comique des spéculateurs dont les 45 tours originaux dans des coffres over secrets en Suisse ne valent plus un rond.

MARQUIS DE SADE, groupe célèbre pour un petit single de rien du tout de 1981, voit ici éditer l’ensemble de ses enregistrements pour la première fois, c’est-à-dire très peu de choses. Effectivement le groupe n’est connu que pour deux titres qui ouvrent donc cette compilation, dont le nombre très restreint de morceaux (pas plus de six mais pour une carrière il est vrai fort courte) vaut qu’on s’attarde un peu sur chacun, et surtout sur le morceau titre qui, surtout en anticipant connaissant l’excellente réputation de cette chanson censée sauver à elle seule le groupe de l’oubli, vous met déjà la tête entre les nuages. Vous êtes pas curieux vous ? En m’envoyant cette compile pour la première fois j’avais l’impression d’un haricot magique qui me ferait redécouvrir ce qu’est le pouvoir d’un groupe oublié sorti de cet espace-temps d’où on veut que tout soit possible, en sachant tout ce qui en a déjà été tiré… C’est vrai que sous ce nom un peu précieux, ce titre intriguant combiné à ce visuel noir orné d’un logo qui ferait cool sur une porte carpatienne balèze ou sur une boucle de ceinture de vampire, fait déjà travailler l’imagination. Hop-là, sommet de la montagne.

Le morceau-titre qui vaut si cher la minute pour les collectionneurs est une chanson très aérienne et très rock qui fait vraiment le grand écart avec le coin de la rue où la NWOBHM prend un tournant apocalyptique (WARFARE, ATOMKRAFT) : face aux groupes prêts à mettre Londres à feu et à sang MARQUIS DE SADE rêve de s’échapper, languit pour la verte campagne et veut juste fumer des joints tranquille au-dessus de la mêlée, d’où une chanson plaintive et calme. L’autre version qui ferme la compile est plus travaillée, née d’un lineup pratiquement complètement différent avec un vocaliste qui pose sa voix de manière beaucoup plus subtile et expressive, des guitares très mélodiques plus claires, un synthé chelou qui nappe l’ensemble d’un ton assez mystérieux et un rendu général plus lent et groovy. Ah et des paroles assez naïves qui passent surtout grâce au facteur "c’est que du rock", le type du groupe qui revient sur ce parcours dans le livret mentionnant d’ailleurs que les membres de MARQUIS DE SADE n’étaient pas très au fait des groupes à la pointe –à l’époque- niveau Metal. Un niveau de darkitude certes sensiblement en-dessous de ce que semble promettre le titre mais un morceau effectivement à l’ambiance mystique dont on peut voir comment il a pu être porté aux nues.

"Black Angel" est déjà beaucoup plus Metal et sonne davantage comme ce qu’on attend d’une chanson de NWOBHM à proprement parler avec sa basse qui cogne et qui se met au taquet d’un seul coup, des cris aigus, des gros roulements de tambour, une chanson très dynamique qui se distingue en plus de ça par un solo très engageant mais qui entre plus en concurrence directe avec les autres groupes qui pratiquent ce style et qui a moins ce cachet unique qui frappe la A side. Les autres chansons, plus longues, empruntent les meilleurs aspects de ces deux titres. Tout en rappelant que l’enregistrement est d’une très bonne qualité pour des démos, on peut pointer les qualités essentielles de ces titres : "Welcome To The Graveyard" amène son premier refrain de façon assez conventionnelle avant de partir sur des plans pleins de surprise où se combinent de multiples solos de guitare relevée de synthé qui ne se déparent pas d’une trame bien musclée et qui révèlent un travail de guitare brillant qui s’approche très près de la grandeur. "London Air" est plus angoissé et comme "Ice Age" délivre une lourdeur sabbathique, qui pour cette dernière y greffe des leads maladroits et peu ciblés et un synthé qui casse un peu l’ambiance, mais rebondit avec un final paresseux et délicat qui est une merveille totale, l’ambiance générale sur ces couplets plombés préfigurant des groupes plus sombres type WITCHFYNDE.

L’apparition ex nihilo de ces nouveaux titres rescapés de l’oubli n’étant sans doute attendue par personne, peu de doute que pas grand monde va manquer un battement de cœur devant cette livraison de Heavy antédiluvien, surtout avec l’avertissement de bonne foi que ces chansons sont d’une composition que certains trouveront hasardeuse et que le groupe en était encore au stade où il devait raffiner le gros potentiel dont il disposait (refrains qui peuvent être assez énervants et clasher avec le côté déjà fermement Metal qui émane des chansons). Pour les autres, qu’ils soient en manque, qu’ils aient loupé cette sortie ou qu’ils ne soient pas des membres du cercle intérieur ultra hardcore des collectionneurs de NWOBHM, cette compilation peut être une curiosité intéressante à condition de savoir dans quoi on met les pieds et l’occasion de découvrir un minuscule répertoire qui se distingue sensiblement de ce qui s’échafaudait à ce moment. Et si vous avez besoin d’au moins une opinion avant de consacrer du temps à écouter du rebus de Heavy extrait in extremis de la damnation éternelle donnée en punition pour n’avoir pas persévéré au-delà de 1982 et que vous êtes prêts à faire confiance à mon enthousiasme, n’hésitez pas à taper dedans avec au moins l’espérance que ce n’est pas complètement nul ou inutile.

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- Pete Gordelier (basse)
- Gary Pope (batterie)
- Kevin Pope (guitare)
- San Remo (guitare, claviers)
- Chris Gordelier (chant)


1. Somewhere Up In The Mountains
2. Black Angel
3. Welcome To The Graveyard
4. London Air
5. Living In The Ice Age
6. Somewhere Up In The Mountains



             



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