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HEAVY METAL  |  STUDIO

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1983 High Power
1986 Les Violons De Satan
 

- Style : Voodoo Child

HIGH POWER - Les Violons De Satan (1986)
Par CITIZEN le 16 Juin 2016          Consultée 2680 fois

Ce deuxième HIGH POWER me donne toujours l’impression de me plonger dans un truc hors du temps. On se téléporte dans une fin de décennie où l’ambition déployée sur cet album final détonne aussi bien par rapport aux autres groupes français, très branchés vitesse avant tout, que par rapport à notre époque contemporaine où il semble que les mots d’ambition et de Heavy Metal ne peuvent plus aller de pair, relégué, que le genre semble en être à un revival qui n’attend même pas que les dernières flammes moribondes des groupes phares d’une autre époque se soient consumées, la tâche de défricher d’autres horizons musicaux étant allouée à d’autres styles. Un genre désuet, un fer de lance émoussé, il faut s’armer de tout le contexte historique qu’on peut rassembler pour trouver ça palpitant, ces albums réalisés par de jeunes hardos fringants dont les prénoms sont désormais ceux de nos tontons et qui semblent n’avoir fait que paver la route pour le Metal actuel, dont le front vivant toujours renouvelé est le seul légitime, le seul pertinent, pourvu que ce soit lui qu’on puisse chopper le samedi soir à la salle de concert locale, avant de sombrer dans l’oubli (un thème Metal s’il en est).

Le salut, même s’il ne parlera en général qu’aux convertis, vient pour HIGH POWER du label grec No Remorse qui a offert l’année dernière une première édition cd aux Violons (ainsi notamment qu’à l’unique album de TITAN). Un album que ses conditions de création (le groupe s’étant retrouvé sur la paille au moment de rentrer en studio et ayant dû racheter les rushes plusieurs années après pour sortir l’album), comme sa réception faiblarde ayant précipité la fin du groupe, n’invitent pas à considérer sous l’'angle musical mais davantage du "ce qu’il aurait pu être" comme du "ce qui aurait pu être (par la suite)".

Pourtant quelle offrande, surtout maintenant que ce type de son assez imprécis est davantage recherché par de nouvelles générations en quête d’escapisme vers des paysages sonores plus authentiques, et enclins à en ignorer totalement le caractère imparfait ! HIGH POWER est ici très versatile et démontre la même volonté de briller dans des registres variés, que ce soit un Heavy dur de circonstance, des espèces de ballades ambiancées (dont je ne vois pas d’équivalent ailleurs en France) et enfin un titre excellent qui condense ces talents et explose complètement tout ce qu’ils ont produit jusqu’alors. Écouter les deux HIGH POWER de suite d’un coup c’est comme écouter un paquet de brouillons et de bonnes idées carrées, dynamiques et dans l’air du temps (et surtout aussi aiguisées que le glaive de la plupart des autres héros de métaux de premier plan) qui débouchent sur un titre très au-delà de tout ce qu’ils ont essayé avant, qui prend son envol pour déboucher sur rien : une maturation accélérée laissée en témoignage qui humanise quelque peu le désert aride qui constitue hélas le paysage des cohortes suivantes de metalheadz.

Sur le gros de l’album, on retient son ouverture facile et speed ("Avocat"), alors que "Le Dernier Assaut" fait traîner sa lenteur menaçante trop longtemps dans une émulation un peu ratée d’un côté obscur qui était l’une des forces du premier album. Les deux autres morceaux ne sont pas remarquables non plus. HIGH POWER ne redevient pas remarquable (il en serait quasi faible) avant ses trois derniers titres, dans l’ordre :
"Heavy Rock", qui bénéficie de paroles d’une écriture splendide et chantées avec une foi assez incroyable qui dépassent largement ce dont a besoin une chanson sur un thème pareil, et la musique est à l’avenant, qui comprend mais ne se résume pas à un refrain à tout casser, très enthousiasmant (vous savez, ceux qui font automatiquement décoller le poing).
"Par le Sang Et l’Acier" quand à elle est une ballade aussi excellente que celle du s/t.

Et surtout "Les Violons de Satan", un titre incroyable, sans doute pas à proprement parler épique mais qui laisse rêveur tout du long. Délicat, serein, original, c’est un morceau captivant qui capture une grande amplitude d’ambiance et d’émotion, alternant des mouvements toujours pleins de surprises, de breaks féeriques et aériens, et toujours d’une force pénétrante. On peut passer du temps à décrire pourquoi cette chanson est si fascinante, peut-être que ça tient à l’imbrication surnaturelle d’agressivité et langueur poétique trippante (Héphaïstos assis à côté de Morphée), comme sur "Heavy Rock" (qui fait cohabiter ses "Heavy rock ! Dans la ville !" avec une des meilleures phrases qui se planquent dans le ventre d’un album francophone : "le Heavy palpite comme un cœur de géant dans une vie trop petite"). Avec mon entraînement chroniquesque je ne peux toujours pas mettre de mot sur ce qui fait un bon riff, mais HIGH POWER enrichit sa palette musicale de sorte que cette dernière chanson est composée certainement de bien plus que ça et puissance mille. La seule certitude c’est qu’HIGH POWER décroche la lune sans s’arrêter pendant une durée insolente. C’est juste dommage que, si l’on peut dire, ce soit également le titre qui clôture leur carrière en achevant cet album puisqu’on n’entendra jamais rien d’eux par la suite, mais ce titre vaut bien une carrière entière, et referme le passage trop court du groupe dans la scène hexagonale.

Pas la peine de revenir davantage sur ces titres banals ni de détailler plus ce titre génial pour vous en laisser de préférence l’émotion intacte, "Les Violons De Satan" est sans aucun doute un album qui doit s’écouter quoi que vous écoutiez par ailleurs, et je dis ça sans chercher à être péremptoire. Une pépite sortie de nulle part, qui malheureusement semble y être restée jusqu’à présent - mais il ne tient qu’à vous de la redécouvrir pour vous-mêmes. HIGH POWER ne ternit pas sous les sables du temps !

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- Jean-michel Dietsch (basse)
- Patrick Malbos (chant, claviers)
- Eric Pouey (guitare lead, guitare acoustique, synthé)
- Alain Pavon (guitare rythmique)
- Georges Moreau (batterie)


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6. Par Le Sang Et L'acier
7. Les Violons De Satan



             



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