Bon, d’abord en guise d’excuse, un plaidoyer en faveur de l’exhaustivité des discographies sur NIME, même de chroniques peu consultées, après tout on écrit moins pour les lecteurs que pour soi, pour la mémoire vivante collective du Metal et pour la Base de données sacrée de Nightfall que les zines nous envient de Paris à Bételgeuse et qui se remplit pas toute seule. Un album de plus de SUPERCHRIST vous vous en foutez, vous vous en foutiez déjà au premier, j’aime à croire que c’est parce que les fans des desperados de Chicago ont trop mal à la tête en permanence pour lire des chros sur leur nordinateur. Ceci mis au point, passons à "Headbanger", à la pochette (nullement exagérée) à laquelle n’importe qui s’identifiera du premier coup d’œil, luxe d’un vrai dessin et abandon du DIY, faut croire que Chris a décroché son CDI et qu’il a des sous à mettre là-dedans. Preuve de changement de ton, y a même des passages pour claquer des mains (attention cela dit parce que vu les paroles ça vous donnerait l’air d’applaudir des sévices horribles, vous allez vous retrouver sur des fichiers de police).

Alors voilà, j’étais censé mettre genre une étoile pour, stratégie bien testée, faire rejaillir le 5/5 que j’allais coller après à "Defenders", parce que les lecteurs sont exigeants et trop de bonne musique d’un coup ça les gave... quel monde. FUCK THAT NOISE, tous les SUPERCHRIST valent un 5 dans mon carnet secret, celui qui est sous mon oreiller, et je suis en train d’écrire les 3 chros restantes simultanément et j’ai aucune idée de comment ça va finir. Vous êtes dans la confidence maintenant, et oh je dois encore faire la chronique de cet album entier et c’est mal parti.

Plus "uplifting" qu’auparavant (écouter trop de musique anglophone me fait paumer mon vocabulaire la France désolé), "Headbanger" éprouve moins le besoin de tracer et cogite un peu plus en écrivant les riffs, cela dit tout le monde se rassure Chris Black est certainement pas devenu l’employé modèle vu que ce dont il ne se défait pas c’est de la saine obsession pour les décibels. Les albums précédents c’était le cathéter droit dans les veines pour drainer les excès de bile, alors que sur cet album si son psy lui demandait je pense que Chris lui répondrait qu’il n’a plus de problème avec ça, que ça le fait tourner joyeux et regardez il picole avec ses potes zombies hardos, c’est pas un signe de santé éclatante ça, et puis en plus y a un titre où ça claque dans les mains, une surprise ! Cet album assure à donf, Chris Black gère en antisocial qui a appris à contrôler son sang-froid, même plus mégalo que jamais qui donne du black partout et que y a forcément un titre qui va avoir un passage style "Superchrist superchrist, superchrist superchriiiist", on passe du strictement vénère qui crache sa haine en rentrant du boulot au plus burné qui retrouve les copains pour se marrer, effectivement les refrains sont plus axés "hymne pour faire gueuler à l’unisson tous les poisseux du bar", le heavy a fini de bouffer le côté keupon, c’est plus chaleureux. Logiquement, la face A enchaîne les hymnes systématiquement scandés, surtout "My Way Is The Law" qui ferait rentrer n’importe qui dans cet univers en trois minutes.

Niveau face B finalement c’est grâce à son ventre plus mou qu’elle reste intéressante, "Make Them Die" et "Eat the evidence" se distinguent mal sur leurs refrains mais sonnent mélancoliques voire "éthérés" faute d’un autre terme et c’est sur cette seule baisse de régime qu’on trouve des motifs de guitare bien intéressants avec du bon feeling. Et attendez attendez ces morceaux passent après le 2eme hit "Fuck like a Priest" au thème devinable instantanément même sans les paroles. Enfin ça singularise le dernier morceau, " No Color ", chanson dont le refrain provoque chez moi un enthousiasme qui ne ment pas : "midniiiiight soldier no controoooooler can’t stayyyyy sober in heeeeeere... ", ne pas gueuler sur ce refrain le superchallenge que j’ai jamais réussi à relever, refrain dont on me dit d’ailleurs qu’il est pompé sur WASP, ce qui devrait plaire à certains ! Puis ça cause d’alcool, ça touche à l’universel, c’est officiellement de la littérature ! On voudrait vous faire croire que le Metal doit absolument être extrême et avec un concept bien léché, que vla un album qui détruit complètement cette idée bizarre et remet les pendules à l’heure : plus que jamais le bête et méchant définit le Metal et lui permet de continuer au-delà des modes, bruits de fonds, épiphénomènes et autres hypes montées de toutes pièces par des labels à grosse tête qui pourraient aussi bien exercer leurs talents de bonimenteur en costard pour faire des pubs pour du surimi ou des pantoufles, ouste !

Et en plus y a pas de cover sur cet album, que des titres originaux s’il vous plaît ! Pas si vite, la version LP a une chanson de RIOT à la fin ! Bah, comme ça seulement les fans hardcore devront se la coltiner !

Alors moi qui voulais mettre un p’tit 2 pour une fois histoire de marquer le coup et de forcer à se rabattre instinctivement (et parce que tout le monde voit la note mais personne ne lit la chro’) sur mes favoris persos " Back And Black" et "Defenders Of The Filth", j’ai pas la force, faudra que je trouve un autre groupe sur lequel écrire des méchancetés aujourd’hui !