On ne va pas se mentir longtemps : voir revenir en cette fin d'année 2015 (31 octobre) HATCHET dans les bacs constituait une sacrée source de motivation pour votre serviteur !
Littéralement giflé et emballé par un "Dawn For The End" découvert suite à une proposition d'un lecteur (encore une fois remercié ici !), j'étais littéralement dans les starting-blocks, prêt à en découdre…
Malheureusement, les sombres événements de cette fin d'année ont quelque peu porté un coup à ma motivation… J'ai remonté la pente, repris du poil de la bête pour finalement reprendre pied à coup de fondamentaux : du Black dépressif, du Death mélo, du Hardcore et du bon vieux Thrash qui défouraille…

Alors, "Fear Beyond Lunacy" débarque donc dans cette rubrique avec un statut de motivateur. Oui, simplement et modestement.
La sélection du site est, rappelons-le une nouvelle fois, une sorte de highlight sur un album qui a botté sévèrement l'un d'entre nous. Pas (forcément) ultime, encore moins (obligatoirement) culte, juste là sans doute à un bon moment, pour une bonne raison avec un potentiel dans le temps à ne pas perdre de sa saveur…
Dans son domaine, le p'tit dernier d'HATCHET répond à tout cela. Je vous épargne déjà les commentaires fades sur "l'incompréhension de voir ce type d'album à cet emplacement sur le site" car la part de subjectivité inhérente à chacun a sans doute frappé.

Ramos a une nouvelle fois fait le ménage autour de lui. On change la section rythmique. Est-on enclin au doute ? Que nenni !
On retrouve une ouverture instru ("Where Time Cannot Exist") qui ouvre le débat et permet de définir clairement la très usitée expression "HATCHET enfonce le clou…"… Je dirai même les clous !
Ce que l'on retient après un nombre minime d'écoutes, ce sont les influences. Le groupe a su parfaitement réussir l'amalgame d'horizons variés tout comme de périodes bien différentes.
On pensera immédiatement à du DEATH ANGEL bien sûr, mais aussi aux premiers DESTRUCTION (l'influence de l'école allemande est nette ici), les récents et non moins géniaux MUNICIPAL WASTE encore une fois, mais aussi les premiers MEGADETH ou encore TESTAMENT. Pas mal ce line-up d'inspirations, non ? Allez, histoire de vous convaincre un peu plus, on pense même à METALLICA ("Killing Indulgence" ne vous ferait pas penser à "Leper Messiah" dans leurs intro ?).

Tous les codes sont donc là : une voix nasillarde et criarde du plus bel effet, du riff à gogo, de la nervosité, une basse qui claque, une batterie sèche et inspirée. Écoutez l'excellente "In Fear We Trust" : un hymne et un tube à la fois. Tellement simple voire simpliste qu'on la retient dès la première écoute. Les deux grattes se complètent à merveille, les riffs sont ciselés et démoniaques, notamment celui du refrain (pré-chorus) avant un solo Heavy Thrash blindé de feeling.
Son jumeau pour étayer mon propos ? "Dead And Gone" : c'est simple, c'est immédiat, c'est bon pour les cervicales !

Les soli… Parlons en encore une fois : "The World Beyond" (MUNICIPAL WASTE copulant avec le MEGADETH à ses débuts), "Lethal Injustice", "In Fear We Trust", "Killing Indulgence" et tous les autres confirment le talent des gratteux, le sens de la virtuosité et de la mélodie.
Pas de mauvais goût, de la technique au service du feeling, c'est bien tout ce que je demande !

Moins top, "Tearing Into Hell" n'en est pas pour autant un ratage : elle subit simplement la comparaison inévitable avec ses congénères.
"Frozen Hell", titre bonus, viendra vous remettre dans de bien belles dispositions, en étant quasiment le troisième jumeau des deux précédemment cités !

"Fear Beyond Lunacy" n'apporte de rien de plus au genre, il ne fait pas avancer le schmilblick, il n'est pas novateur en somme. Oui, c'est indéniable et il faudrait être sacrément con pour prétendre le contraire. Non, il est juste totalement dans le cadre du Thrash old school bay area et saura sans aucun doute contenter les plus mordus du genre.
Un défouloir complet et une sacrée bouffée de dioxygène.
C'est cadeau, il suffit de mettre en route et de prendre son pied.

Top du top : "Dead And Gone", "In Fear We Trust", "Frozen Hell", "The World Beyond".

N.B : le clip de "In Fear We Trust" est d'un amateurisme à pleurer ! Jetez vous sur le tube pour découvrir le numéro d'acteur grandiose de son premier rôle ! Par contre le solo en twin guitares avec la guitare ornée du logo Zelda triforce, j'adore !