JOHNNY CRASH est né des cendres de TOKYO BLADE, (le guitariste fondateur Andy Boulton sortira le prochain album sous le nom Andy Boulton's TOKYO BLADE) qui a vu son deuxième chanteur Vicky James Wright s'exiler aux USA où tout est possible pour ce petit anglais teigneux et ambitieux, avide de stades en folie à l'écoute de sa musique.
Comme il le dit lui-même, il voulait faire de BLADE les nouveaux STONES alors que les autres voulaient en faire le nouveau MAIDEN... On sent d'ailleurs le virage amorcé, bien plus commercial sur le dernier album auquel il a participé, "Black Hearts And Jaded Spades".

Fraîchement débarqué sur les terres de l'oncle Sam, le petit gars s'en va chercher des acolytes pour créer un groupe plus à même de répondre à ses attentes. Il trouve ainsi des partenaires de choix avec la paire de guitaristes August Worchell et Christopher Stewart du groupe CHAMPAIGN, de redoutables « riffeurs », puis du batteur de feu ROCK CITY ANGELS, Stephen Adamo. Avec une telle formation typiquement Hard-Rock, Vicky peut envisager de façon sereine la réalisation de ses rêves de gosse. Le bassiste jouant sur l'album quant à lui, quittera le navire juste après l'enregistrement, vite remplacé sur la tournée par Andy Rogers, figurant d'ailleurs sur la photo de groupe au verso de la pochette. Le look des garçons, ouvertement pompé sur les GUNS annonce d'emblée la couleur : nous avons affaire à du Hard viril et testostéroné très influencé par AC/DC, dans le fond comme sur la forme.

"Hey Kid" sera le seul single de cette galette certes plaisante à bien des égards, mais d'un style trop stéréotypé. Sorte de mélange australo-écossais et de JACKYL assez poussif, mais qui fait son petit effet. La voix du chanteur pourra paraître un brin criarde pour certains, et elle l'est il faut bien le reconnaître dans ce cas précis, mais l'intention est bel et bien là, alors pardonnons nos offenses à ceux qui nous ont offensé non ? Et ce même si "Thrill Of The Kill" est assez lourde à digérer en repas du soir... Pas de quoi réveiller un Mulk qui ronfle, toutefois les lobes de mes deux oreilles, (je dors sur le ventre) frétillent lorsque les premières notes de "Freedom Road" se font entendre. Plus profond et mélodique que le reste de l'album, d'une accointance toute trouvée d'avec le "18 And Life" d'un certain SKID ROW... Bonne chanson au final !

Les Musiciens sont dévoués et ont de la bouteille, ce qui confère à ce "Neighborhood Threat" un charme singulier, remarquablement produit par Tony Platt, célèbre ingénieur du son de la Musique d'Angus & Co et de nombre de formations telles que MOTÖRHEAD, CHEAP TRICK et même BOB MARLEY et des artistes de Jazz. Chapeau bas Monsieur pour votre propension à faire sonner des groupes d'horizons aussi divers, voire diamétralement opposés sur le papier. Le son est sans fioritures dans un style qui l'exige alors bravo !

Arrivés trop tard les JOHNNY CRASH ? Ou bien des opportunistes talentueux qui ont essayé de faire leur trou ? Ben un peu des deux, mais dans le même temps, cet album est sorti en 1990, et on ne pourra certainement pas leur reprocher d'avoir essayé d'élever le niveau à une période où tout était encore possible, alors pourquoi ne pas tenter sa chance après tout ?
"Sink Or Swim" ou le riff d'intro fait curieusement penser au "Bring The Daughter To The Slaughter" d'IRON MAIDEN (désolé Vicky pour le coup c'est flagrant), est assez convaincant et se fond assez facilement au sein de l'album, tandis que "Crack Of Dawn" poursuit sa route toute tracée en un 4 x 4 classique mais on ne peut plus efficace.

Certaines tâches ne partent pas au lavage, à 40° comme à 90°, en témoigne "Halfway To Heaven" et ses chœurs que l'on a entendu déjà cent fois sur l'album en caricaturant un peu la chose nous laisse amorphe, mais l'on se réveille finalement avec "Baby's Like A Piano" en se disant que la soirée s'est plutôt bien passée finalement. Et on n'a même pas mal au crâne le lendemain matin !!!