Comme s'il n'y avait pas assez de cinglés sur la planète ces temps-ci, les Hollandais de THE MONOLITH DEATHCULT nous reviennent avec une autre étrangeté Death expérimental, à saveur arabique artificielle. Avec les morts qui pèsent encore sur la conscience du groupe armé État islamique depuis le début de l'année, on peut crier au scandale des coïncidences, car ce n'est pas en regardant l'artwork ou en écoutant ce long EP de 40 minutes que vous aurez l'impression de décrocher, de vous changer les idées… Vous êtes mûrs pour une explosion en règle. Pour auditeurs fortement prévenus seulement !

Les initiés savent que le groupe est un pétillant mélange de musique extrême sympho/atmo à samples et de Death musclé. Appelez cela un compromis ou du marketing, je préfère de la folie âprement déversée et délicieusement consommée. Certains trouvent ce Metal anecdotique, trop caméléon pour s'accrocher à quoi que ce soit, trop risible pour être pris au sérieux. Certes, on a parfois l'impression que THE MONOLITH DEATHCULT se paie notre gueule quand il mélange épique et électro, mais que voulez-vous, le trio n'est pas du genre à se laisser enfermer dans une cage avec trois repas par jour et une doudou.

Le EP est facilement divisible en trois sections distinctes. La première plage me fait penser au superbe tremplin de "Tetragrammaton" : puissante, orchestrale au max, épique, elle tranche un brin avec la seconde section, constituée des morceaux 2 à 6, qui sont surtout des descentes de manche en règle, ambiancées comme il se doit et qui respectent passablement le concept de l'ensemble. C'est évidemment ma partie favorite, car elle défoule tout en passionnant suffisamment pour qu'on n'hurle pas à la frime. Car avec TMD, c'est si facile… Enfin, les deux ovnis de la fin forment la troisième et moins bonne section, celle de l'électro et de l'acoustique… Mais bon, "Den Ensomme Nordens Dronning" nous montre une facette différente du groupe et s'avère efficace comme clôture d'un EP assez essoufflant, avec le recul. C'est juste que, couplée à ce délire électro qu'est "Die Waffe Mensch RMX", l'effet est comparable à un shot de téquila sans citron. C'est dans ce dernier droit qu'on comprend pourquoi "Bloodcvults" est un EP…

Bon, petite note sur la forme maintenant, car ça me chicote. Si vous ne savez pas que cette sortie est un EP avant de l'écouter, vous ne le soupçonneriez probablement pas. À 40 minutes, huit plages et avec de l'énergie et de la variété à revendre, "Bloodcvlts" méritait d'être un album à part entière de la disco des Hollandais. Car là, ça fait tache. Mais attendez… Serais-je en train de me fourvoyer, de faire avoir ? Un bon samaritain m'a soufflé à l'oreille que ce EP est en fait… un réengistrement du premier album du groupe ! Et les salauds, ils ont changé les titres pour se foutre de notre gueule. Voilà, TMDC remporte cette manche, on peut dire que leur stratégie a fonctionné ; j'ai failli mourir de honte. Merci, bon samaritain. Fin du chapitre. On s'en fout, on écoute et on est heureux.

J'ai quand même la désagréable impression qu'on devra attendre longtemps avant d'avoir un album à se mettre sous la canine… Car un fix de TMDC aux deux ou trois ans, peu importe la forme qu'il prend, c'est trop peu !

Note : 3,5/5.