Au début ce groupe de ricains s’appelait KING puis pour une raison qui leur est propre, les membres ont décidé d’ajouter à leur nom le nombre 810, qui est l’indicatif de la ville de Flint dans le Michigan.
Une ville proche de celle où habitaient les membres du groupe, mais qui a également pour réputation d’être très, très violente.

Comprenez que ces mecs-là sont des thugs (ou se la jouent thug mais c’est un autre débat)! Ça s’entend dans leur musique d’ailleurs. Pour beaucoup de monde KING 810 fait du Neo Metal… Personnellement je n’arrive pas trop à comprendre pourquoi on leur a collé cette étiquette… C’est vrai à part les petits accents de Corey Taylor que choppe parfois le chanteur et la musique sur certains passages bien précis, le reste du temps ça se rapproche plus du Hardcore à la HATEBREED ! Mais pas totalement non plus puisqu’on retrouve un peu de Groove Metal dans leur tambouille. Une sorte d’hybride un peu étrange avec lequel il faut se familiariser, car c’est vraiment compliqué pour entrer dans leur musique.

Déjà il y a un nombre incalculable de moshparts et de riffs syncopés dans quasi tous leurs morceaux et les textes sont vraiment durs. Il suffit de traduire ceux de "Anatomy 1:2" et "Anatomy 1:3" (titres spoken-word façon "Family Man" de BLACK FLAG), ou de simplement mater le clip de "Killem All" pour s'en rendre compte. Ce morceau d'ailleurs qui commence sur quelques légères notes de guitare se révèle être un gros morceau de Hardcore badass, où le chanteur s'époumone littéralement sur le refrain. Et on retrouve à peu près la même chose sur "Far Around The Heart". Cette technique de chant utilisée par Gunn est d'ailleurs assez spéciale, très gutturale, entre le growl et le scream, mais surtout couplée à une respiration très lourde qui contribue à poser une chape de plomb sur tous les morceaux sans exception. "Desperate Lovers" ou "War Outside" (sur lequel on trouve quelques accents de SLIPKNOT produits par les riffs et les samples) en témoignent parfaitement, surtout accompagnés par ce rythme abrutissant qui ponctue les deux morceaux.

A côté de ça bon nombre de pistes possèdent une ambiance particulière, ça, je m'en étais déjà aperçue lors de leur prestation live en première partie de SLIPKNOT. "Take It" par exemple qui est un titre tout en acoustique, me fait extrêmement penser au style adopté par Marilyn MANSON sur son dernier opus, sauf que la voix de David est carrément plus effrayante que celle du révérend pour le coup. "Eyes" est légèrement moins oppressante grâce à ses samples et ses notes de guitare épurées qui permettent d'entrevoir un petit bout de ciel gris au milieu de tous ses gros nuages noirs opaques qui planent au-dessus de la musique du groupe depuis le début de l'album. Seule "Devil Don't Cry" apporte réellement une bouffée d'air frais : la piste semble un peu moins empreinte de cette colère dévastatrice, elle est beaucoup plus mélancolique certes mais beaucoup plus belle et très bien interprétée. Comme quoi le groupe sait aussi faire dans la nuance, même si on sent que ce n'est pas dans ses habitudes !

"Write About Us" est par contre le titre le plus surprenant de cette galette: un rythme légèrement tribal accompagne en fond sonore tout le morceau, très minimaliste, composé quasi uniquement du martèlement de la batterie et du chant.

La seule piste qui m'aura réellement fait penser à du Neo Metal est "Boogeyman". C'est une sorte d'hybride entre KORN et SLIPKNOT. Si les deux groupes collaboraient pour un single on aurait sûrement droit à quelque chose de ce genre. L'ambiance très malsaine et ce chant trainard, larmoyant, avec ces quelques interventions tentant d'imiter la folie, c'est du KORN tout craché. Tandis que ce refrain hurlé, et les riffs plus catchy qui l'accompagnent ça sent le SLIPKNOT à plein nez.

Comme en live ce groupe et cet album me laissent une impression étrange une fois leur écoute passée. Peut-être est-ce ce négativisme ambiant, combiné à la lourdeur de l'atmosphère du skeud, qui me mettent mal à l'aise, mais j'en doute… Non en réfléchissant bien, je pense avoir cerné ce qui me laisse cette sensation de "ouais c'est pas mal, mais y un truc qui me dérange…"

C'est la redondance des titres. Bien qu'ils aient à peu près tous une âme qui se veut différente, les riffs sont recyclés, d'un morceau à l'autre. Et même si c'est fait de manière habile, on a l'impression d'entendre souvent la même chose sur les pistes les plus violentes. Bien sûr, c'est la colère et la rage qui doivent être mises en avant dans ces chansons, et pas la richesse musicale, c'est vrai, mais certains groupes le font et mieux.... C'est tout.