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BRUTAL DEATH/CORE  |  STUDIO

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Lexique death metal
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- Style : Dying Fetus

SKINLESS - Progression Towards Evil (1998)
Par DARK MORUE le 18 Juillet 2014          Consultée 2144 fois

Rah putain SKINLESS. Ce groupe quoi. Quatre albums, quatre bombes, un son bien à eux, un univers plein de goudron et de guets-apens au détour d'une ruelle peuplée de bouchers d'une cité post-apocalyptique. La grosse brute à masque à gaz qui te fout à genoux et te colle des baffes jusqu'à ce que t'aimes ça. Toujours confinés à la seconde zone mais quand même connus de tous, ils ont fait leur tambouille dans leur coin et foutu des grosses droites dans la gueule du monde à la parution de chaque opus ; bref, une carrière exemplaire pour n'importe quel groupe ne faisant pas partie des fondateurs d'un mouvement, malgré quelques bouillies dans le line-up et un split de quelques années (mais ils sont revenus, c'est le principal).
Mais revenons au début de tout. En 1998, premier album du groupe après 2 démos, des splits et 6 ans d'existence. Et à l'époque, c'est quoi ? Des mecs de la banlieue New-Yorkaise qui kiffent SUFFOCATION et le Hardcore du coin, et veulent le faire savoir.

Ce premier album est le plus roots qu'ils aient jamais fait. Cette phrase semble, je l'accorde, assez évidente. Mais à l'époque, SKINLESS est encore brut de décoffrage, bas du front et la musique est bien centrée sur ce qu'il faut, à savoir cogner, ensevelir sous le goudron, pointer le flingue contre la tempe et tirer la gâchette après avoir mis le visage en sang à coups de crosse. On évolue dans un Death Metal Brutal, très primitif, mal famé et très premier degré, avec d'énormes influences -core (aller "Extermination Of My Filthy Species" dans ta face, si ça c'est pas de l'intro qui te fait mosher). Rien de bien original certes, d'autres sont passés là avant, mais SKINLESS a l'art et la manière. C'est stéroïdé, renforcé par une voix ultra gutturale débitant des atrocités avec un ton grave rempli de flow, sorte de prémices du Slam Death gardant la casquette et la batte au poing. Vous prenez INTERNAL SUFFERING, vous en faites un bon groupe moins chiant et moins pénible à écouter, et vous obtenez "Progression Towards Evil".

Et voilà donc qu'on évolue dans ce labyrinthe de riffs de béton, qu'on se croirait évoluer au milieu d'une bande de cannibales du ghetto. Ce grain Hardcore qu'on croise au détour d'un riff brise-nuque dans absolument tous les morceaux rajoute un plus, on en est à sortir le ghettoblaster et vouloir tabasser des gens sur "Milk And Innards" qui racle bien les bas-fonds comme il faut. Mais faut pas non plus oublier que ça reste foncièrement Death Metal, distordu et gras... Mais gras à un point, ça dégouline de partout et ça gerbe, et ça part régulièrement en gros blasts vitriolés. SKINLESS se fait passer pour le caïd, le mâle alpha de la chaîne alimentaire, le Metal mortuaire le plus Street Cred' qui soit : un DYING FETUS qui oublierait d'être technique et se contenterait juste de bander les muscles et coller des baignes. Le bras droit du parrain qui fait respecter le cartel, la montagne de muscles qui va s'occuper de régler les comptes. Et on se laisse porter par les growls découpés, par la fureur avec le couteau entre les dents de "Scum Cookie" ou "Crispy Kids", on secoue la tête, on prend notre dose de Death et on mate la vermine de haut.

Sauf qu'il y a un hic. Et un gros. Sérieusement les mecs. C'EST QUOI CES SAMPLES ? Non mais franchement. On se bouffe du Death Metal enduit de suie et taggué, brutal et urbain, ne faiblissant en aucun instant. Et entre les morceaux, euh... Ben on a affaire à des extraits totalement abrutis à base de caca, de prouts et de zizis. Non mais stop. On est pas chez ROMPEPROP. Cette décrédibilisation purée, c'en est carrément insupportable. Et en plus ça dure, sur "Milk And Innards" on entend ce putain de fermier pendant 40 sec quoi ! Mais non, bon sang, le reste de la musique est axé sur la pureté, les muscles et une force de frappe méchante et premier degré donnant carrément froid dans le dos en plusieurs occasions, c'était pas la peine de ruiner ça avec ces dialogues débiles de niveau d'école primaire. Je sais pas, faut choisir. Là ça dessert carrément l'album et le jugement s'en retrouve arrondi à l'inférieur pour la note finale tellement c'est insoutenable. Un album mature, carnassier et franc du collier dont le montage final a été fait par des gamins de 6 ans, non merci.

Et c'est dommage. Parce que si on fait abstraction de cet aspect franchement crispant menant au facepalm à intervalles réguliers (et qui sera heureusement corrigé par la suite), on est en face d'une réalisation carrément honnête, ayant joué son rôle dans la mise en place du Slam et le renouveau de la scène mais étant surtout le premier album d'un groupe phare bouffant à tous les râteliers et massacrant tout sur son passage. Après, si tout y est, on est pas encore au top du top. Parce que si "Progression Towards Evil" déploie de solides atouts, il se fait quand même sacrément mettre la misère par ses trois petits frères, aussi bien au niveau du son que de la composition qui mérite d'être affinée. Mais bon, on va pas pleurer, parce que ça reste du lourd, du gras et du violent. Et chaque groupe doit forcément passer par un premier album, et autant que ce soit celui-là qui soit ruiné par un non-humour scabreux parasite.

Caca lol : Une belle tuerie grisâtre, barbare, grasse et groovy quand même rabaissée par des samples totalement hors de propos...

3,5/5

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   DARK MORUE

 
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- Sherwood Webber (chant)
- Noah Carpenter (guitare)
- Joe Keyser (basse)
- Bob Beaulac (batterie)


1. Confines Of Human Flesh
2. Extermination Of My Filthy Species
3. Tampon Lollipops
4. Milk And Innards
5. Cuntaminated
6. Scum Cookie
7. Bobbing For Heads
8. Fetus Goulash
9. Crispy Kids



             



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