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2014 Abysmal Thresholds

CORPSESSED - Abysmal Thresholds (2014)
Par DARK MORUE le 30 Mars 2014          Consultée 1816 fois

Le voilà, le deuxième gros blockbuster de chez Dark Descent Records en ce début d'année. Le "Svn Eater" de LVCIFYRE a mis tout le monde à terre avec son ambiance ultra abrasive et sa brutalité, maintenant on fait péter juste à côté le petit frère pachydermique et ultra imposant qui va ramasser les morceaux et les broyer.
Rendez-vous compte du truc. Déjà remarqué avec un EP en 2011 qui avait fait pas mal de bruit, CORPSESSED est un projet de Matti Mäkelä, officiant également chez... WORMPHLEGM et TYRANNY. Rien qu'à la lecture de ces deux noms, vous sentez la terre trembler sous vos pieds, et vous savez à peu près à quoi vous en tenir. La superbe pochette est d'ailleurs dans le ton, macabre, mais esthétiquement belle et avec une profondeur surprenante qu'on ne voit pas au premier coup d’œil. Alors c'est parti. Attendez vous à du sale, du lourd, du massif, et du puissant. CORPSESSED c'est pas un truc de judokas (et si tu comprends cette référence je te demande en mariage).

Vous êtes prêts ? Toujours la forme, la joie de vivre, sous le radieux soleil avec votre verre de citronnade en train de sourire avec un air niais ? Très bien. On met le CD dans le lecteur et on détruit tout ça fissa.
Une intro assombrissant le paysage et voilà que "Of Desolation" tombe, le ciel se noircit, tout forme de vie environnante décrépit dans l'instant et une force magnétique nous enfonce dans le sol. Gros mur du son, trémolo à la INCANTATION, et nous voilà perdus dans un tourbillon de violence abyssale qui ne nous laisse pas nous échapper. C'est massif, mais genre vraiment ultra massif, ça nous regarde de haut, c'est méchant, c'est innommable, et c'est énorme. Les parties lentes pèsent, le son est tellement opaque que c'est limite on y croit pas, et ça blaste régulièrement avec assez de force pour nous encastrer définitivement dans la surface fangeuse à laquelle on est déjà collé.
Et vas-y que ça enchaîne les parties complètement Doom qui prennent au corps ("Necrosophic Chanelling") et que le chant sur-guttural et d'une profondeur remarquable en rajoute une couche, alternant joliment avec des hurlements superposés, pour un rendu très ambiancé en provenance directe du tréfonds des abysses. Sans parler de cette fin d'album qui appuie davantage sur l'accélérateur que le reste (mon dieu cette "Demoniacal Subjugation" et la bien plus variée "Transcend Beyond Human" !).

Mais. Bien sûr qu'il y a un mais. CORPSESSED a toutes les cartes en main. C'est d'une intensité affolante, ça sait y aller quand il faut se la jouer plus mélodique ("Trepanation"), c'est surproduit par un Grand Ancien, mais... Ben ça tourne en rond. Le groupe balance tout d'office, et passé la terrible "Sovereign" et son intro foutant en transe, on commence parfois à sérieusement regarder sa montre. Parce que c'est bien d'être l'un des groupes les plus monolithiques de tous les temps, de tout écraser sur son passage et miser 100% de la musique sur ses atouts de forme, mais après il faut aussi composer derrière. Et là, en l’occurrence, il y a de sacrées carences à ce niveau. Mis à part quelques cas isolés, les riffs nous passent au-dessus et on n'accroche pas à grand chose, car les compositions ne sont axées que dans une seule direction : trouver le moyen de nous en foutre le plus lourd possible dans la tronche. Et ça va un temps, mais on sature vite devant cette branlette de prod, qui montre les muscles, fait peur, provoque jusqu'à nous faire pisser dans notre froc, mais ne passe finalement jamais à l'acte avec un bon gros riff de derrière les fagots qui nous aurait vraiment pris à la gorge.

Après, ce grondement perpétuel n'est pas pour déplaire. Si on détecte un ventre mou à la doublette "Necrosophic Channeling"/"Ravening Tides", le regain de sauvagerie du dernier tiers, au détriment des ralentissements qui commencent alors à devenir un peu chiants, est salvateur. Autant bourrer le plus possible, vu que le reste n'est pas ce que le combo arrive à faire de mieux (les nombreux passages plus mélodiques virent à la bouillie totale tant le son boosté aux hormones n'est tout simplement pas fait pour leur rendre honneur). Ce qui donne un album au final intense, écrasant, se terminant de la meilleure des manières, mais supportant au final assez peu l'épreuve du temps et les écoutes rapprochées. Du coup, on peut s'envoyer ce "Abysmal Thresholds" de temps à autres, à chaque fois que l'envie nous prend de se faire rouler dessus par un tractopelle des ténèbres, vu qu'on a déjà usé jusqu'à la corde notre exemplaire du SULPHUR AEON. Mais guère plus.

Et tout ça est quand même dommage, parce qu'avec de pareils atouts en main, CORPSESSED avait moyen de devenir très grand. D'ailleurs les toutes premières écoutes sont des plus enthousiasmantes tellement on prend cher et on aime ça. Mais le ressenti se dégrade assez vite, dés qu'on commence à creuser et qu'on se rend compte que le groupe a tout misé sur sa force de frappe en oubliant au final de proposer davantage de consistance derrière. Ce qui nous donne une suite de plans ravageurs, qui tapent violemment sur le coin de la tête, à répétition, inlassablement, mais au final il y a plus de peur que de mal et on ne retient pas énormément de choses à part ce sentiment de s'être fait prendre de haut par un colosse de passage.
En bref, c'est du très très lourd, mais qui n'est bon qu'à petites doses, afin de le savourer et ne pas faire tomber le masque trop vite. On retient tout de même, car il y a moyen d'en faire quelque chose d'assez impressionant une fois les approximations corrigées.

Koloss : un album sombre, absolument titanesque dans son traitement, mais auquel il manque vraiment quelque chose dans le fond qui empêche la totale adhésion...

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- N. Matilainen (chant)
- M. Mäkelä (guitare, chant)
- J. Lustig (guitare)
- M. Pöllä (basse, chant)
- J-p Manner (batterie, chant)


1. Invocation
2. Of Desolation
3. Trepanation
4. Sovereign
5. Necrosophic Channeling
6. Ravening Tides
7. Apotheosis
8. Demoniacal Subjugation
9. Transcend Beyond Human
10. The Threshold



             



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