Attention l’abus de GWAR peut provoquer des troubles du langage ! La direction s’excuse par avance des éventuelles expressions étranges utilisées par la chroniqueuse (signalées par des guillemets) et s’efforcera de les traduire (dans la mesure du possible) dans une langue intelligible. Merci de votre compréhension et bonne lecture !

Bouh quelle pochette ennuyeuse ! C’est la première réflexion que l’on se fait car le groupe nous a habitués à quelque chose de plus créatif (tout en restant moche évidement). C’est vrai, mais lorsque l’on sait que ce skeud est présenté comme un hommage GWARien à « l’ami Flattus Maximus, qui a rejoint brutalement l’hyper-espace dans un concerto de prouts galactiques il y a maintenant un peu plus de deux années lumières », on comprend mieux cette sobriété surprenante.
Traduction GWARien-Français : « l’ami Cory Smoot, qui est décédé d’un arrêt cardiaque il y a maintenant un peu plus de deux ans. »

Mais le skeud n’est heureusement pas à l’image de la pochette. Non ça reste un hommage à la GWAR donc, hors de question de s’égarer dans des univers larmoyants, on reste basé sur du mi-Punk mi-Thrash qui arrache. Et surprise ! « Monsieur Pustulus Maximus vient rejoindre la troupe de guerriers interstellaires dans son épopée métallique ». Il joue d’ailleurs tellement bien son rôle qu’on dirait qu’il fait partie du combo de départ.
Traduction GWARien-Français : « Monsieur Brent Purgason (oui oui celui de CANNABIS CORPSE) vient rejoindre le groupe pour leur nouvel album. »

Retournons quand même sur le CD, mis à part l’hommage poignant a Flattus Maximus (quelle jolie phrase que « He was a brother to me, fly now Flattus, Flattus be free » livrée sur l’énergique et à la fois mélancolique dernier titre "Fly Now") ce skeud est une sorte de concept album qui narre l’histoire d’un « perfide Mr Perfect qui vient semer le chaos dans notre joli monde de pets, et du GWAR qui cherche à l’en empêcher » le tout assaisonné de quelques débilités bien GWARiennes du style "Raped At Birth".
Traduction GWARien-Français : « traître de Mr Perfect qui viens foutre le dawa dans notre monde en paix, et du GWAR qui s’y oppose »

L’intro est génialement débile, l’acoustique et les effets futuristes nous plongent bien dans l’univers à la fois stupide et fascinant de GWAR, et l’enchaînement avec le Thrashy "Madness At The Core Of Time" est juste magnifiquement bien réalisé (j’ai dû me ré-écouter en boucle plus d’une vingtaine de fois ce passage tellement je le trouve bien foutu !). Un morceau à l’intro qui défonce vous l’aurez compris, et qui plus est, est un petit bijou d’efficacité. Un gros son Thrash, un refrain scandé façon Punk Hardcore avec chœurs bien virils, le solo qui reprend le thème d’intro (ouiiiiiiii !) : tous ces éléments sont là pour foutre une claque monstrueuse dès le départ. Comme entrée en matière on ne fait pas mieux. Et ce n’est qu’un amuse-bouche, car dans la même veine GWAR nous sert d’affilée "Bloodbath", "Nothing Left Alive" et ses lignes de chant un peu aléatoires, ainsi que "They Swallowed The Sun" où l’on retrouve quelques bizarreries synthétiques rappelant l’hyper-espace, et où « ce scélérat de Mr Perfect vient tenter de voler l’astre vénéré ». Le tout suivi de "Torture" avec son Thrash agressif et de "Raped At Birth", chanson absolument dégueulasse, qui tape dans le pipi-caca à fond, mais qui réussit quand même à nous faire pousser un petit sourire sur le visage tellement les paroles sont connes. Son Thrash avec des accents Death accentue le côté lourd du son en appuyant sur le côté dégueu de l’histoire, et dans un style plus ou moins similaire à "Nothing Left Alive", n’appelle pas au consensus (aucun jeu de mot crado promis).
Traduction GWARien-Français : « ce connard de Mr Perfect veut voler le soleil »

"I, Bonesnapper" surprend complètement ! Venant de GWAR on ne s’attend pas vraiment à un morceau à la ligne de chant rappée ! Néanmoins les gars ne sont pas (totalement) fous, le titre reste quand même plus proche musicalement de "I’m The Man" d’ANTHRAX que de "Break Stuff" de LIMP BIZKIT. « Quand tout à coup, se produit l’horreur ! L’infâme Mr Perfect apparaît dans son costume taillé dans un trou noir et pollue l’univers en outrageant le GWAR, de par son unique présence sur notre vénéré monde ».
Traduction GWARien-Français : « Mr Perfect s’est sapé chez Pute-Mode et fout la honte au GWAR en se présentant dans notre monde attifé comme ça.»

Et à partir de là c’est effectivement le trou noir pour GWAR. De "Mr Perfect" à "Falling" l’inspiration disparaît, flop, avalée, tout comme le soleil. Elle ne réapparaîtra que timidement sur "Fly Now".
Non les accents Heavy de "Mr Perfect" ne sauveront pas ce morceau de sa platitude. Non les quelques soli bien corsés de "Battle Maximus" ne feront pas monter l’adrénaline. Non le pseudo groove de "Triumph Of The Pig Children" ne nous fera pas mosher en cadence. Et oui "Falling" restera bien à terre avec sa superficialité et son côté putassier. « Cette fois ci le monde a réellement sombré dans l’ignominie, il est temps pour Battle Maximus d’entreprendre son voyage sans retour et de quitter cet affreux endroit. »
Traduction GWARien-Français : « La fin de cet album est très merdique, coupons le son très vite !»

Les GWAR avaient pourtant bien commencé ce skeud, c’est vraiment dommage qu’ils se soient perdus dans leurs méandres galactico-vomitesques au lieu d’explorer un peu plus leur imagination. Lorsque "Battle Maximus" se termine on reste un peu sur notre faim mais on a quand même du mal à digérer les derniers morceaux. Il faut dire que la batterie, qui a un son tout pourri « ressemblant à des claques sur des fesses », n’aide pas vraiment à relever le niveau de platitude qui pèse sur ces pièces-là...
Traduction GWARien-Français : Aucune traduction disponible, il est envisagé que la chroniqueuse ait vraiment voulu sortir cette phrase…

Néanmoins le début du skeud demeure agréable à écouter et certains titres ("Madness At The Core Of Time", "Nothing Left Alive", "They Swallowed The Sun" ou "Raped At Birth" pour les tordus) rattrapent bien le coup. L’album s’inscrit dans la pure tradition GWARienne tout en présentant quelques variations bien appréciables. Les Ricains piochent aussi bien dans le Punk que dans le Thrash, le Heavy et le Death pour faire leur sauce (même si celle-ci n’est pas toujours réussie) et c’est majoritairement sympa à écouter.

Bref je dirais juste pour conclure que mes oreilles ont saigné et joui en même temps à multiples reprises, que les GWAR ont avalé mon cerveau et l'ont re-vomi plusieurs fois d'affilée, mais que dans l'ensemble j'ai aimé ça !