À qui sont ces bras sanglants ? La réponse est simple : à ceux qui osent se soulever face au désordre mondial actuel, aux puissants qui en sont responsables. Hum ça sent la lutte sociale ! Non quand même pas, mais on en est pas loin.

Depuis 2010 les Orléanais sévissent ! Issus de différents groupes et ayant déjà partagé la scène avec de grands noms tels que BIOHAZARD ou encore NINE ELEVEN ces cinq furieux n’en sont pas à leurs débuts, et sont prêts à faire passer le message suivant : « Si le sang doit encore couler que ce ne soit plus celui des victimes ». Les THOSE BLOODY ARMS nous livrent avec cet éponyme un son puissant, rapide et surtout méga agressif. Mention spéciale pour cela à Fred le chanteur qui se lâche et laisse apprécier ici la qualité de ses screams et sa pêche vocale tout au long de l’album. Il nous rappelle de loin (car le timbre de voix n’est pas le même du tout) Poun de BLACK BOMB A pour son énergie.

Le Metalcore livré sur ce skeud, fait extrêmement penser à ce groupe sur certains morceaux. Exemple flagrant sur "Insert" une intro qui démarre sur les chapeaux de roues, un scream qui arrive pas longtemps après, un refrain scandé de façon à faire jumper une fosse toute entière, un petit break et du chant clair, avant de repartir sur ce refrain entêtant. Une recette efficace et qui paye puisque sans être du plagiat de BBA, le morceau est une pure bombe. Dans le même style le premier titre se pose là, avec son roulement de caisse claire en guise d’intro histoire de bien faire monter la pression, et ses riffs de grattes qui arrivent progressivement avant de laisser exploser un Fred survolté. Les chœurs en milieu de morceau font penser, quant à eux, à ce que peut produire SYSTEM OF A DOWN.

D’ailleurs, on peut déceler d’autres influences très Neo Metal dans cette chanson, et même, très furtivement, dans d’autres titres de l’album, coïncidence ? Je ne crois pas … Non j’en sais rien en fait, mais il faut avouer que les riffs de ce fameux morceau sonnent très LOFORORA, PLEYMO, MASS HYSTERIA… Bref très Neo français en tout cas, et très KORN pour le pont juste avant le final. Et pour tous ceux qui vomissent sur ce style de Metal ne fuyez pas, cela n’altère en rien la qualité des chansons, ça rajoute juste une petite touche française. Car oui quand même le Neo Metal français c’est quand même assez différent du Neo Metal ricain, c’est indéniable, il y a ce petit truc « en plus » (pas de chauvinisme, je vous rassure) qui fait que le son est moins superficiel. Mais là n’est pas le sujet, revenons-en à nos coreux.

THOSE BLOODY ARMS ce n’est pas non plus juste du bourrinage intensif, merci aux deux gratteux (dont l’un n’est autre que Stéphane de AKPHAEZYA) pour les harmonies créées sur des murs sonores qui permettent de donner un certain groove aux titres et c’est ça, au final, qui, combiné à la saturation des grattes et leur son parfois très Thrash, qui donne envie de sauter sur place avec la grâce d’un pachyderme. Pour résumer c’est un Hardcore moderne qui nous est servi.

C’est ce que je leur reprocherais, n’étant pas friande du style, surtout sur la seconde piste "Feeding What I Am"… Elle me fait affreusement penser à tous ces groupes (de merde) à la ASKING ALEXANDRIA, BULLET FOR MY VALENTINE et compagnie. Ce morceau sans déconner je l’annihilerai si je pouvais, c’est pour moi l’erreur de l’album. Bon ok je ne suis pas du tout objective parce que je hais ces groupes-là (Die! By my hand!) mais sérieusement ce qui enlève tout sens du groove au titre, puisqu’on se concentre que là-dessus, c’est ce côté mélodique, je ne reproche pas son existence, au contraire, puisque j’en faisais son apologie dans le paragraphe précédent, mais là c’est trop. Non, putain, on n’a pas le droit d’être aussi mélodique, c’est interdit, ça ressemble à rien, ça s’appelle juste du mauvais goût ! Le chant garde quand même son côté couillu (ouf) mais c’est finalement le break complètement Crabcore qui aura raison de moi et me fera passer cette piste en pleurant…

Voilà un des seuls bémols de l’album, ça va, ça reste raisonnable quand même. On pourra lui reprocher également d’être un tout petit peu trop court. Les titres s’enchaînent rapidement car sont assez variés dans leur construction, on n’est pas face à quelque chose de très linéaire (ce qui est souvent le risque dans ce style-là) ce qui est très appréciable, mais on reste un peu sur notre faim quand vient la fin de la galette. Néanmoins pour un début c’est vraiment pas mal, on sent la pêche et l’énergie tout au long des morceaux, les zikos puisent un peu partout dans leurs influences pour leurs compos ce qui les enrichit totalement et leur donne un élan de groove très appréciable. À mon humble avis il faudrait juste que les Orléanais veillent par la suite à ne pas sombrer musicalement dans ce qui se vend bien actuellement niveau Hardcore, ça serait dommage, surtout niveau crédibilité, pour un groupe conscientisé comme celui-ci.