- Hey Jammy ! C’est quoi le truc avec BÖLZER ? Comment ça se fait que tout le monde se branle sur leur mini lp qui vient de sortir ? C’est jamais que du Black/Death suisse, pas très inspirant entre nous, alors c’est quoi le truc ?

- C’est très simple mon cher Fred ! Tu vois, BÖLZER s’est formé en 2008 et pour peu qu’on soit attentif, on se rend compte que leur démo "Roman Acunpuncture" avait déjà bien fait parler d’elle l’année passée. D’ailleurs c’est grâce à cette démo que le duo a pu se faire signer chez Iron Bonehead. Même Marcel se l’est écouté pendant des heures sur la route cette première démo !
Le secret de leur succès ? C’est très simple, si on regarde cette maquette résumant le scène extrême…

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Enfin bref vous saisissez l'intro, arrêtons là l'exercice de style avant de tomber dans la mauvaise complaisance… Vous l’aurez compris : BÖLZER troue le cul, et pas n’importe comment.
Se concentrant sur la qualité plus que sur la quantité, "Aura" se compose de trois pistes gigantesques et complexes, d’une consistance supérieure à la plupart des albums de Metal extrême sortis cette année. Son premier secret et sa plus forte arcane : un jusqu’au-boutisme entêté renforcé par beaucoup de talent et un certain professionnalisme.

En effet la première chose qui frappe quand on aborde "Aura" est son inaltérable cohérence. La splendide pochette évoque d’emblée un Black/Death infernal, et nous ne serons pas déçus sur ce point. La production et les riffs renvoient eux aussi à des lyrics réfléchies, et pour peu qu’on se penche sur ce que ça raconte concrètement, la pochette en est la meilleure illustration.

Au-delà de l’unité générale de l’œuvre, la musique proposée par BÖLZER est d’une force rare : répartissant ses influences de manière très juste (on pense à INCANTATION, MORBID ANGEL ou le plus jeune SVARTIƉAUDI) et se permettant des effets très osés pour du Black/Death barbare. Monsieur KzR (chanteur/guitariste) maîtrise son organe vocal comme personne, alternant ses growls atroces par du chant clair d’un désespoir palpable (Rappelant OPHTALAMIA pour les connaisseurs). Effet de style réussi (pas comme mon intro, maintenant que je la relis…) qui apporte une dimension presque transcendantale au Black/Death barbare de BÖLZER.

Les riffs comme je l’ai dit précédemment rappellent les anciens dieux du Death satanique (DEICIDE vient aussi à l’esprit), élevés par une production magnifique. 3 titres pour 25 minutes abyssales de pur plaisir, ce "Aura" est définitivement une des productions actuelles à ne manquer sous aucun prétexte. On le sait depuis "Roman Acunpuncture", mais il y a quelque chose de monumental chez BÖLZER, et l’on ne peut attendre que le meilleur de leur futur premier album. À eux de ne pas nous décevoir.

Jusque là, on s’écoutera et on se réécoutera "Aura", dont l’incroyable richesse devrait nous permettre de tenir un sacré bout de temps.
Assurément un des E.P. de Death Metal les plus prometteurs de cette année.