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Luca Turilli's RHAPSODY - Ascending To Infinity (2012)
Par JEFF KANJI le 20 Janvier 2013          Consultée 11527 fois

Luca Turilli n’est pas du genre pessimiste. Après s’être séparé de son compère Alex Staropoli, avec qui il collaborait depuis plus de quinze ans, il a su rebondir et trouver l’énergie positive pour aller de l’avant et se remettre au boulot. Ce boulimique de composition, entre deux albums de RHAPSODY, trouvait toujours le temps de publier un opus solo. Il est maintenant libéré du carcan plus ou moins imposé à la fois par la personnalité très forte de RHAPSODY et tout ce qui s’y rattache, concepts heroic-fantasy pharaoniques, productions chargées en orchestrations et chœurs puissants, et au succès de la bande, qui conditionne un peu sa marge de manœuvre, les fans attendant toujours de retrouver ce qui les avait fait vibrer et pas toujours enclins au changement (nombre de carrières le prouvent). RHAPSODY peut se targuer d’avoir bouclé sa deuxième saga (chacune de quatre albums) sur une double réussite avec les aussi indispensables que complémentaires "The Frozen Tears Of Angels" et "From Chaos To Eternity", ce dernier se révélant l’album le plus Heavy depuis "Dawn Of Victory" qui reste mon chouchou.

Luca Turilli décide de mettre un terme à ses projets solo et décide de se concentrer à 200 % à la nouvelle incarnation de RHAPSODY, qui après s’être mué en RHAPSODY OF FIRE (dont les prochaines aventures seront sans doute connues d’ici quelques temps), devient aujourd’hui LUCA TURILLI’S RHAPSODY, perçu par son géniteur comme la continuité de son ancien groupe. Je crois que rarement un groupe aura autant été emmerdé pour des histoires de droits, Luca Turilli eût en effet préféré reprendre le patronyme RHAPSODY. Ce qui est bien avec Luca, c’est qu’il y a toujours de l’animation ! Les interviews présentes en bonus de l’édition limitée le mettent en évidence une fois de plus. Luca est un passionné et il a toujours des tas d’histoires à raconter en sus de quelques anecdotes : un vrai livre ouvert.
La question que se posent les fans est légitime : "Ascending To Infinity" va-t-il davantage se rapprocher de RHAPSODY ou bien de LUCA TURILLI ? La réponse est des moins évidentes, car effectivement, comme je l’ai entendu dire à la fois en interview et à droite à gauche, ce projet serait quelque chose de neuf qui ne ressemble pas plus à l’un qu’à l’autre.

Cette dernière assertion est inexacte car il y a du changement dans l'air. Certes, on retrouve nombre d’éléments très caractéristiques de la musique de RHAPSODY ; des orchestrations grandiloquentes, des chœurs épiques chantés ou scandés en latin, et puis des mélodies que le compositeur ne peut renier (les pré-refrains de "Ascending To Infinity" ou "Excalibur", le refrain de "Dante’s Inferno") que l’on a déjà entendu au temps de la saga de l’épée d’Émeraude. On retrouve aussi la batterie rouleau-compresseur qui remplit l’espace avec sa double grosse caisse sur les passages chargés de chœurs. Cette donnée n'est qu’à moitié surprenante cela dit, Alex Holzwarth s’étant chargé des parties de l’album avec toute l’efficacité qu’on lui connaît. Le batteur de SIEGES EVEN comptait bien garder les baguettes chez Luca en plus de ses engagements aux côtés de RHAPSODY OF FIRE (où officient également toujours Fabio Lione et Tom Hess) mais la réalité des problèmes d’agenda auront eu raison de ce doux rêve. C’est donc Alex Landenburg, batteur émérite de MEKONG DELTA et d’AXXIS, qui est crédité comme titulaire à ce poste, témoignage du respect et de la confiance que Luca place en ses musiciens. Et on est bien au-delà du simple rapport professionnel, puisqu'il s’entoure de son fidèle ami Dominique Leurquin à la guitare, guitariste live de RHAPSODY jusqu’à l’arrivée de Tom Hess et guitariste sur l'album de DREAMQUEST. Ce qui sans nul doute a dû poser quelques conflits internes, le Français ayant toujours été d’une fidélité absolue et n’ayant jamais cherché à s’immiscer de façon plus invasive dans le groupe, là où Tom Hess a presque été imposé par Alex Staropoli qui lui faisait toute confiance. Les deux points de vue se comprennent et la séparation à l’amiable avant les grosses tensions est sans doute l’une des plus intelligentes idées qu’ont eues les deux leaders de la mythique formation italienne. Patrice Guers est lui aussi de la partie et nous ravit de ses fameuses aptitudes tout au long de l’album (mention spéciale à ses plans en tapping sur "Tormento E Passione" et "Dark Fate Of Atlantis"). Avec Pascal Mulot (SATAN JOKERS) nous avons sans doute là le plus talentueux poulpe de notre beau pays.

Il était difficile de remplacer un chanteur aussi emblématique que Fabio Lione. Il est vrai que dans le Heavy, entre ceux qui singent le Metal God et les héritiers de Michael Kiske, tous finissent par se ressembler. On assiste depuis quelques temps à une véritable farandole des vocalistes en Italie, avec les changements à ce poste chez SECRET SPHERE et THY MAJESTIE également (je ne compte pas VISION DIVINE et WHITE SKULL qui ont récupéré leur vocaliste d'origine). Fabio Lione avait quand même cette voix légèrement éraillée, très puissante, et surtout un accent anglais effroyable qui le rendait toutefois attachant. L’heureux élu se nomme Alessandro Conti, que j’avais découvert en première partie de GAMMA RAY au Trabendo, remplaçant un Ramon Messina souffrant pour SECRET SPHERE (décidément !). Je me suis dit à cette annonce que Luca Turilli avait choisi un vocaliste éminemment capable et doté d’un sens de l’autodérision désopilant. Le chanteur de TRICK OR TREAT avait cependant tout du clone de Kiske avec des aigus imprenables et d’une pureté rare. Et ma foi, dès les premières mélodies de "Ascending To Infinity", on n’est pas vraiment dépaysé tant les lignes de chant écrites par Luca sont caractéristiques et on les imagine sans peine chantées de façon similaire par Fabio. Alessandro Conti déploie toutefois d’impressionnantes capacités en allant chercher des aigus incroyables quand le refrain du morceau est modulé. Un bon compromis entre le vocaliste de RHAPSODY et celui de LUCA TURILLI en somme. D’autres éléments propres à LUCA TURILLI sont présents, à savoir des claviers un peu plus modernes et une approche des arrangements moins baroque et plus typée musique de film. On pourrait presque se rapprocher de la démarche de STAR ONE et difficile de savoir si Luca Turilli a voulu nous dépeindre "Matrix" pendant "Dark Fate Of Atlantis", le clip venant clairement renforcer cette impression, ou encore nous faire revivre le "Duel Of Fates" de John Williams ("Excalibur"). Luca Turilli a en effet opté pour des paroles plus subtiles quittant l'univers de l'heroic-fantasy.

Mais LUCA TURILLI’S RHAPSODY apporte de l’eau au moulin par les nouveautés apportées au style. Toujours admirateur de NIGHTWISH, le compositeur a lui aussi décuplé l’aspect orchestral pour en faire une composante de sa musique. Je trouve d’ailleurs que Luca Turilli accomplit là un vrai tour de force et réussit là où NIGHTWISH pour l'instant échoue. À savoir que la grandeur de l’orchestre, clairement filmique, à renforts de synthés et d’instruments plus modernes, ne mange pas la personnalité du groupe et n’occulte pas l’aspect Metal. Tout est parfaitement résumé dès l’incroyable intro "Quantum X" qui évoque autant Wolfgang Amadeus Mozart que Hans Zimmer ou encore Howard Shore. C’en est d’ailleurs presque décevant quand commence "Ascending To Infinity" avec son riff de gratte brut rappelant l’essence de "Triumph For My Magic Steel".
L'Italien s’invite plus que jamais dans la musique du groupe puisque Alessandro Conti manie cette langue de manière épisodique sur la plupart des titres, "Tormenta E Passione" et "Luna", reprise inutile (si ce n’est pour afficher les capacités vocales du nouveau ténor de la formation) mais pas déplaisante du tube d’Alessandro Safina sorti en 1999, étant entièrement chantés dans cet idiome.

Et là où Luca Turilli se renouvelle le plus, c’est dans l’approche de la composition ! À la fois plus progressive ("Clash Of The Titans") et de plus en plus proche de l’opéra VERDIen ("Tormenta E Passione" n’aurait pas été ridicule au sein de "La Traviata"), la musique est passée d’orchestrations luxuriantes mais parfois plus tape-à-l’œil qu’autre chose (et fatigantes parfois) à une complexité profonde qui pourtant ne perd jamais de vue l’évidence et l’efficacité du propos et à ce titre, "Ascending To Infinity" réclame beaucoup plus d’attention que tous les opus sortis par RHAPSODY et LUCA TURILLI réunis tout en s’avérant aussi hymnique.

Incontestablement, LUCA TURILLI’S RHAPSODY est une nouvelle formation à suivre de très près qui frappe fort d’entrée et qui potentiellement peut casser la baraque dans un avenir très proche (à l’image de cette cover très réussie de "March Of Time"). En tout cas si LUCA TURILLI’S RHAPSODY évoque parfois le passé, il ne ressemble à aucun autre et c’est ce dont le Metal Symphonique a le plus besoin.

Favoris : "Ascending To Infinity", "Excalibur", "Tormenta E Passione".
J’ai décroché : "Of Michael The Archangel And Lucifer’s Fall".

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   (2 chroniques)



- Alessandro Conti (chant)
- Luca Turilli (guitare lead, claviers)
- Dominique Leurquin (guitare lead & rythmique)
- Patrice Guers (basse)
- Alex Landenburg (batterie)
- Alex Holzwarth (batterie session)
- Jasen Anthony (narration)
- Bridget Fole (chœurs, narration)
- Previn Moore (chœurs, narration)
- Matthias Stockinger (chœurs)
- Dan Lucas (chœurs)
- Johnny Krüger (chœurs)
- Sassy Bernert (chant féminin sur 7, 9)


1. Quantum X
2. Ascending To Infinity
3. Dante’s Inferno
4. Excalibur
5. Tormento E Passione
6. Dark Fate Of Atlantis
7. Luna
8. Clash Of The Titans
9. Of Michael The Archangel And Lucifer’s Fall
- i In Profundis
- ii Fatum Mortalis
- iii Ignis Divinum
10. March Of Time (bonus)



             



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