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2005 Torche
2008 Meanderthal
2012 Harmonicraft
 

- Style : Watertank
 

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TORCHE - Harmonicraft (2012)
Par ENENRA le 31 Décembre 2012          Consultée 5345 fois

Vous rappelez-vous de votre découverte du Hard ? Du Metal en général je veux dire. Le tout premier disque que vous avez enfourné dans votre lecteur, le son qui vous explose à la figure, le riff qui vous prend les tripes, vous vous sentez pousser des ailes. "C'est ça qu'il me faut, cette puissance". Jamais auparavant vous n'aviez vécu cela. Vous pourriez faire n'importe quoi avec ce son entre les esgourdes, l'énergie de la musique rentre directement dans vos tripes et vous remue de l'intérieur. Ça en devient insupportable, mais c'est tellement bon. Ça dure deux ou trois ans, et puis au fur et à mesure on le perd. Ce sentiment totalement furieux se transforme en des hochements de tête accompagnés d'une moue approbative, voire mieux d'une séance de headbanging, bien que formelle et solennelle, passionnée et furieuse. Ça vous manque vous aussi ? Chez NIME nous avons la solution. Un peu en retard au niveau de l'actualité, certes, mais comme dirait Jean-Mich' : "Mieux vaut tard qu'encore plus tard".

Bien que le précédent essai longue durée de la troupe ne soit pas une énorme réussite et manque clairement d'une sorte de spontanéité mêlée à la jeunesse insouciante du premier jet, TORCHE réussit à revenir sur le devant de la scène, et sur les chapeaux de roues. C'est le cas de le dire puisque les originaires de la ville du Soleil nous reviennent avec une musique plus directe, franche... "straight to the point". Le pire c'est que ça fonctionne diablement. Tellement que ce "Harmonicraft" est le meilleur album du groupe à ce jour. Oubliez les petits ajouts omniprésents, autant fleuris et ambiancés que planants et rêveurs, et préparez-vous à vivre une aventure folle et haute en couleur (regardez bien cette pochette).

A l'instar de "Triumph Of Venus", opener de "Meanderthal", "Letting Go" nous propulse directement dans le monde coloré, bubble gum, décomplexé et paradisiaque créé par le groupe pour cet opus. Mais au lieu de le faire en nous pilonnant la tronche d'une myriade de notes et de riffs en béton armé, il nous installe confortablement dans le siège de notre petit véhicule et nous expulse gentiment à l'autre bout du Monde, toucher les nuages et les petits dragons, un sourire en plein sur la gueule. La batterie cavale, le riffing reste constant, sûr de lui, la gratte se cambre le temps d'une montée dans les aigus et d'une petite explosion. On est reparti. Et le voyage démarre.

Sans vouloir partir sur un track-by-track odieux, autant vous parler de suite de ce que je vous ai promis, cette rage qui vous prend aux tripes au point de vous transformer en jovial danger public. TORCHE prend un malin plaisir à aligner trois tueries sans nom au début des festivités. "Kicking", sa montée en puissance, son riff totalement abrutissant mais foutrement jouissif et son break léger qui maintient la pression de loin, avant la rechute et la casse du vase de mémé d'un coup de bras perdu, je vous avais prévenus L'enchainement destructeur et en tout point pervers avec "Walk It Off" est pour le moins meurtrier. J'espère que vos cervicales sont bien attachées car vous risquez vraiment de vous faire très mal. Ce solo qui vous transperce le bide par derrière pour vous retomber en pleine tronche, puis ce riffing totalement Rock avant un refrain qui l'est encore plus, petit solo suraigu qui vous rend dingue. Ce titre n'est autre qu'un défouloir qui risque de vous faire détruire votre environnement en un rien de temps. Rangez les objets en verre. Dernier titre de cette triplette : "Reverse Inverted". Ça commence un peu bizarrement, on sent le sable, le ranch, les chevaux, mais les gus cachent bien leur jeu puisque c'est bien votre dos que vous risquez de casser sous le poids des guitares qui s'écrasent magistralement entre les interventions du chanteur Steve Brook. Les murs trembleront, vous pouvez en être certain. Le meilleur pour la fin, l'apothéose monumentale sur le solo totalement éjaculatoire et qui me fait penser subrepticement à une sorte de vieux thème de jeu vidéo. Ce moment où le héros arrive dans un nouveau monde tout beau, tout mignon, qu'il doit découvrir. Et bien ce héros c'est vous, et ce monde, c'est cet album.

Passé ces quatre premiers titres, on peut se dire que le groupe a tout dit. On remballe Giselle, le spectacle est fini. A l'année prochaine hein... Hop ! Pas si vite ! Je vous le dis, TORCHE est en grande forme en 2012 et, même s'il s'éloigne de ses amours plus fleuris, il continue de nous faire rêver, nous catapultant toujours bien haut, tout en nous burinant le fessier à coup de riffs durs, basse corsée en renfort. Il a même développé une nouvelle technique : le bombardement barbare et sans pitié du voyageur d'une palanquée de notes rondelettes et multicolores. Résultat, l'innocent se retrouve totalement groggy et projeté encore plus haut dans les nuages. Effet secondaire : accroissement de la résistance des cervicales en prévision des riffs destructeurs à venir. Je fais bien entendu référence ici au duo "Snakes Are Charmed" / "Sky Trials" tour à tour nébuleux et vorace ("Mass Hysteriaaaa").

TORCHE n'a toujours pas envie de se prendre la tête. Développant une tripotée de titres aux durées jamais excessives, il nous invite à un voyage cohérent où tous les morceaux s'imbriquent parfaitement les uns dans les autres, se répondant et envoyant l'auditeur dans toutes les directions. Ce dernier n'est toutefois pas perdu, les points de repère sont encore là, TORCHE n'a pas tout à fait changé, il s'encombre juste de moins d'artifices que par le passé. On garde ce feeling totalement Pop Punk adolescent, ces hymnes qui feraient rougir n'importe quel Metalhead intégriste tellement il ne peut s'empêcher de chanter des conneries lui aussi, le sourire grand comme un sorbet XL à la fraise. Résister à l'envie de baragouiner (absence de lyrics oblige, mais c'est plus drôle) "Step In-to ! Edge ! Oh, Sucker !" sur "Roaming", que je me marre. Que ce soit le plus chargé "In Pieces", l'éclairci "Roaming" ou la Rock bien Popisante "Skin Moth", le combo n'est jamais ennuyeux et nous fournit toujours une musique qui sait où elle va. Et où va-t-elle Denise ? Droit dans votre tronche. D'ailleurs, s'il reste encore des vases survivants, des lampes de chevet et autre chaises à quatre pieds, ils ont tout prévu : "Kiss Me Dudely" sera votre dernière chance pour finir le boulot. Une basse qui vous martèle les joues, une guitare folle qui nous gratifiera même d'une montée en puissance express à 1:16, typiquement Punk, avant une explosion finale qui devrait faire le ménage autour de vous. Défense d'écouter ce titre (cet album même) dans les transports en commun, vous risquez de tuer quelqu'un, dans la joie et la bonne humeur en plus.

Et comme les p'tits gars sont sympas, ils nous ramènent en douceur à la maison. On ne change pas la traditionnelle recette d'une fin d'album plus calme et plus longue. On passera donc par la très reposante "Solitary Traveler" qui tire vers le Post Rock et nous fait délicieusement planer dans ce Ciel Rose, entre monts et lacs. Zone de turbulence en fin de parcours avec l'intrigante piste éponyme totalement instrumentale et à la batterie un brin tribale et désaxée. Brouillard granuleux, explosion sucrée, attachez vos ceintures je vous prie. Retour à la maison, en bicyclette bien sûr, à la tombée de la nuit, sur un "Looking On" rempli de bons sentiments, optimiste bien que fragile et contemplatif. Les guitares s'endorment petit à petit, puis le dernier souffle de la bête retentit.

TORCHE nous sort donc ici un coup de maître. La complexité ne fait pas tout dans ce beau Monde qu'est le Metal, ce qu'il faut c'est être efficace et avoir une certaine puissance de frappe. Et ça, TORCHE l'a très bien compris. "Harmonicraft" est un voyage multicolore à dos de dragon souriant et sympathique. C'est aussi un alien qui vous sort du bide en grande pompe, vous dégobillant un arc-en-ciel sur le torse et provoquant un orgasme d'une puissance inouïe. En fin de compte, le nom de l'album préfigurait déjà le constat : "Harmonicraft", c'est l'art de manier des harmonies imparables. TORCHE, artisan de l'année 2012 ? Une énorme surprise quand même, il faut l'avouer. Il ne me reste plus qu'à me prostituer dans un bar gay ("I've got something to put in you. I've got something to put in you. At the gay bar ! Gay bar ! Gay bar !") afin de me payer l'onéreuse version vinyle que je pourrais donc asperger comme bon me semble de... grenadine. Et toi ami lecteur, si un jour il fait beau par chez toi, tu sais quel album t'écouter en boucle si ce n'a pas encore été fait lors de cet été. En revanche je te le redis, range tout objet fragile dans un placard, parce que ça risque de faire très mal.


Get up ! Walk it off !

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- Steve Brooks (chant, guitare)
- Andrew Elstner (guitare, chant)
- Jon Nunez (basse)
- Rick Smith (batterie)


1. Letting Go
2. Kicking
3. Walk It Off
4. Reverse Inverted
5. In Pieces
6. Snakes Are Charmed
7. Sky Trials
8. Roaming
9. Skin Moth
10. Kiss Me Dudely
11. Solitary Traveler
12. Harmonicraft
13. Looking On



             



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