TORCHE, le soleil, les palmiers, vous y êtes ? Nos amis de Miami sont de retour après un très bon premier album éponyme, et un EP en cours de route, avec "Meanderthal", leur second album, et leur plus connu en passant. C'est l'occasion de savoir si le groupe reste fidèle à ses élans ensoleillés et bourrés de vitamines qu'il nous servait à la pelle trois ans auparavant. Mais ne tuons pas la chronique dans l’œuf et tricotons.

Première raison apparente du succès de cet opus : la signature des ricains chez Hydra Head Records. La pochette est d'ailleurs réalisée par Aaron Turner, gérant du label. Pochette tout simplement hideuse, notons le sur le côté de notre torchon. Sorte de guimauve géante dans laquelle baignent un mexicain diabolique, une tête de troll, un chat ninja et une sorte de crâne en mousse. Avouez qu'on a vraiment fait beaucoup mieux. Hydra Head Records je disais donc, label assez imposant dans la scène indépendante et qui arrose la sphère musicale de bon son depuis 1993 (jusqu'en 2012, ils ont mis la clef sous la porte récemment), il ne me surprendrait donc pas que beaucoup de clampins n'aient jamais posé une parcelle d'oreille sur le très bon premier effort de ces envoyés du Soleil. C'est regrettable, car on est pas loin de perdre notre TORCHE bien aimé.

Les premiers albums sont souvent gorgés de cette envie de bien faire, ce côté juvénile qui donne tout à chaque instant comme si sa vie en dépendait, cette énergie qui te submerge sans forcément savoir par où passer, comment attaquer. Le premier album de TORCHE ne se posait pas beaucoup de questions, il se contentait de vous faire passer une demi-heure rafraîchissante et enthousiasmante. Ce "Meanderthal" est quant à lui moins essentiel mais tout aussi divertissant. Car oui, n'allons pas trop vite, TORCHE reste tout de même fidèle à ses origines, le groupe continue d'officier dans ce mélange incongru et pourtant délicieux de Sludge, Stoner, Doom, Pop, Rock... N'en jetez plus ! Le soleil irradie encore quelques parcelles de ce second méfait et tout particulièrement son introduction explosive et scintillante "Triumph Of Venus". On retrouve toujours un peu ce caractère Pop Punk à cartable et lunettes rondes qui mâchonne son crayon jusqu'à la mine ("Healer") et ces cris du cœur, en chœur, lâchés à la face du voisinage ("Grenades").

Cependant, le groupe alourdit un peu plus sa recette, fait gronder un peu plus ses amplis et lance un assaut plus frontal ("Speed Of The Nail"). "Meanderthal" en ressort donc moins radieux que son grand frère. Pourtant la triplette centrale (de "Healer" à "Sundown") bien Pop ne trahit pas les origines du combo et délivre toujours ce Rock léger mais énergique. Exit tout de même le côté kid à bicyclette qui fout le bordel dans son quartier, la sono attachée au porte-bagages. Ici on est dans le garage des zicos, et on envoie le plus de bois possible avec juste un fond de déconne, sans en être l'élément principal. Les morceaux ne sont, en outre, pas tous indispensables, ni indissociables. Un je-ne-sais-quoi qui fait qu'on est beaucoup moins à fond que sur le précédent opus, un côté plus "passe-partout" en fin de compte, une production bien moins brouillonne mais surtout un poil plus lourde qui atténue le caractère ludique et immature de notre bande de dingues. Vient se chevaucher là dessus ce sentiment de réchauffé, comme si le groupe ne variait pas autant la recette qu'auparavant.

Si "Meanderthal" était la porte d'entrée pour beaucoup de nouveaux auditeurs de TORCHE alors il est concevable que beaucoup de gens aient trouvé cet album génial. Il reste que, comparer à son grand frère, le groupe donne l'impression de dérouler une recette déjà éprouvée, et perd donc une bonne partie de son dynamisme et de sa fraicheur d'antan. Un album qui reste recommandable. De la bonne came qui fout la patate.