Le rouquin le plus enragé du speed, thrash metal dopé jusqu'aux cheveux, est de retour avec une jolie surprise. Mustaine semble enfin sortir la tête de l'eau après une longue noyade et beaucoup de tasses pour seulement quelques filets d'oxygène. Voici "Endgame". Ayant attentivement surveillé le website de MEGADETH, j'attendais cette dernière galette avec une certaine impatience, Dave nous déclarait avec enthousiasme: "Merde avec cette nouvelle line-up, j'suis p'têt en train de sortir mon meilleur cd de thrash depuis R.I.P".
Et effectivement, à mon sens, on est peut être pas si loin d'un tel résultat.
Mais avant je dois quand même reconnaître qu'il m'a fallu plusieurs attentives écoutes (et non du bourrage de crâne) avant de reconnaître la réelle valeur de ce CD.
"Dialectic Chaos" sème le doute des premières secondes, avec ces quelques power-chords pas très accrocheurs mais qui sauront se faire apprécier dans le futur, puis arrivent les guitares, le mélange Ibanez et Dean offre un son similaire à U.A... Eh bien moi qui n'étais pas fan, j'ai été sacrément bluffé. Les solos ne sont pas là car "MEGADETH fait toujours des soli", ils sont ingénieux et entraînant, on en redemande ! La dernière note du titre d'ouverture nous tient en haleine jusqu'à l'arrivée du second track:
"This day we fight" ! Et la voix de Dave se lance, un chant qui me rappelle celui de "Peace Sells" et "So far so good ... So what", on fait le moins mélodique au possible et le plus agressif demandé. Pas mauvais ce titre, on est assez scotché sur les dernières secondes, mais ça ne déchaîne pas autant que les monuments de Deth.
"44 minutes", arf un peu amère celui-ci, bien que le refrain soit pas mal, on note néanmoins le son et la ligne de basse de Lomenzo. Assez traditionnelle, on a regrette là aussi, la présence plus active de la 4 cordes. Bon un titre sympa, sans plus.
"1.320": AH ! Là ça devient intéressant, Mustaine nous sort un riff, on fonce comme jadis, la machine roule et on suit avec plaisir, musicalement c'est le pied l'évolution des couplets emportent et notre rouquin s'allie parfaitement avec. Paf Break batterie, arrivée des solos, on est reparti.
Arf "Bite the hand" et "Bodies"... brrr.. des parties pas forcement dénuées d'interêt mais les titres restent mous, on commence à douter. Deux titres presque-meubles d'un coup ça fait mal. Mais on a pas encore fini.
"Endgame": Mustaine tient le megaphone, avec un speech d'intro très fun. Le morceau débute lentement avec un bon punch. Puis le refrain... Aaaah.. "The is the..", ces notes ont les a déjà entendu des tonnes de fois mais MEGADETH arrive encore à les réutiliser et les rendre aussi irréprochable. Bon morceau, auquel on prend goût dès la première écoute.
"The Hardest part...": Tiens ce début rappelle un certain titre ballade pas très réussie de "The World need a hero", "Promises", on reconnait le son acoustique puis l'arrivée du synthé, rendant une touche plus "mélancolique" ? Rah mais non non non on aura pas de ballade (heureusement ?) Les 1 millions de morts balancent le couscous, et le morceau devient rageur, ça se déchaîne ! Et finit comme il a commencé. Sur cette mélodie et ces paroles peut être un peu niaises, mais dotée d'un certain charme.
"Headcrusher": DaviDave ne nous laisse pas de répits, et il le fait bien comprendre, "Headcrusher" arrive fracassant de cette guitare soliste, et cette accompagnement éclatant. Le refrain a déjà sa réputation comme "marteau piqueur". On headbang comme pas possible ! Super morceau.
"How the story ends": On se souviendra surtout dans ce morceau, de la petite touche piquée au lointain Marty Friedman, le passage acoustique colle parfaitement et sait plaire, une petite pause dans ce déluge de notes, on continue de secouer les tifs. Décidément la fin semble de ce disque se montre plutôt appétissante.
"The right to go insane": Et là, on a la petite revanche de la 4 cordes qui passent assez inaperçue sur ce disque (Ah nostalgie... la douce époque du Megadeth des 80s et de 90, où on avait le droit à des parties basse qui claquaient et savaient se faire remarquer.) Dernier titre, on a droit a une fin apocalyptique, au bon sens du terme.
Et là on a le droit de devenir fou de ce disque (pas trop quand même).
"Endgame" peut se permettre de tutoyer la glorieuse époque du MegaDave. Bien que certaines parties nous laissent sceptiques, la majorité de l'album convainc et entraîne les cheveux. Les solis sont plutôt bons, la voix de Dave classique mais toujours aussi efficace, et la section rythmique se tient bien.
Pour ma part je me souviendrai notamment de: "Dialectic Chaos", "1.320", "Endgame", "Head Crusher" et "The Right to go insane", qui sont des morceaux complets et qui relève le niveau des petits derniers, sympathiques pour la plupart sans vraiment trop marquer.
Moins bon qu'un "So far... So good... So what ?!" Il parvient néanmoins à tenir tête en matière de qualité à "Countdown to Extinction".
Dave Mustaine nous montre encore ce qu'il reste de son talent... Même si on sent qu'il reste de moins en moins de reste.
Note: 3,5/5 arrondis à 4, car c'est quand même un putain de retour.
